Le phénomène de la radicalisation et la violence sociale des enfants et des jeunes préoccupe grandement tous les pays. Au Maroc, les acteurs associatifs se sont mobilisés pour lutter contre ce fléau à travers un atelier de réflexion organisé à Rabat ce jeudi 14 octobre. Dans le processus de « radicalisation des jeunes« , plusieurs facteurs très récurrents d'ordre socio-politique, idéologique, religieux, économique et psychologique sont déterminants actuellement. Ces jeunes en situation de vulnérabilité deviennent ainsi proie à une haine farouche aux motifs subjectifs et se voient ainsi exposés au danger d'exploitation idéologique et à l'instrumentalisation. Au Maroc, ce fléau constitue également l'un des problèmes les plus criants contre lequel le Royaume s'est engagé à concevoir des outils nécessaires pour l'éradiquer, sachant que les perspectives du développement du pays dépendent de l'implication de la jeunesse, en tant qu'acteur clé et enjeu transversal de changement. Très tôt, le gouvernement marocain a pris et de manière proactive la mesure du danger de l'extrémisme violent. L'exécutif a mis en place une stratégie globale de lutte contre le terrorisme qui comprend des mesures vigilantes de sécurité, une coopération régionale et internationale et des politiques de lutte contre la radicalisation. Les efforts ont porté de nouveau fruit lorsque la police antiterroriste marocaine a démantelé récemment à Tanger une cellule « terroriste » liée au groupe djihadiste Etat Islamique et a procédé l'arrestation de cinq suspects. Le tissu associatif se mobilise C'est dans l'esprit d'une meilleure lutte contre la radicalisation et la violence sociale chez les jeunes, que le tissu associatif au Maroc s'est mobilisé pour relever le défi de la réinsertion sociale et professionnelle de cette population vulnérable. Dans ce sens, l'association Bayti, en partenariat avec l'ONG espagnole Aida ont lancé en 2020 un projet étalé sur 22 mois, financé par l'Agence Espagnole de Coopération au développement (AECID), sur la Prévention de la radicalisation des mineurs et des jeunes et promotion de leurs droits fondamentaux à Tanger et Casablanca. Deux grandes métropoles où les jeunes, les mineurs et les migrants vivent dans la précarité, dans l'exclusion sociale et souffrent de la défaillance de tout accompagnement et prise en charge, indiquent les deux associations dans un communiqué. Concrètement, ce programme est structuré sur deux axes, expliquent les associations, à savoir la sensibilisation des jeunes et de leurs familles et l'insertion socio-économique des populations cibles. Les travaux de ce plan étaient menés avec les jeunes et les enfants de Bayti, les enfants en situation de rue et les enfants vulnérables dans les centres des associations de la société civile, précise la même source. Par ailleurs, et dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, les deux associations organisent jeudi 14 octobre un atelier de réflexion avec la participation de trois consultants intervenants dans le cadre de ce projet. L'atelier vise principalement de continuer à mobiliser les acteurs autour de la question de la prévention de la violence sociale et de la radicalisation des enfants et des jeunes au Maroc. Ce séminaire s'articule autour de trois objectifs spécifiques. Il s'agit notamment d'assurer une dynamique de collaboration entre acteurs associatifs opérationnels et acteurs étatiques afin de garantir la complémentarité des interventions respectives, d'identifier des pistes de réflexion opérationnelles en vue de diminuer la violence sociale et la radicalisation au Maroc et repousser la recherche sur les causes, les conséquences psychologiques et sociales, les coûts et la prévention de la violence sociale fait savoir les deux associations. Les trois intervenants à l'atelier sont Hakima Laala, sociologue, chargée de l'étude sur les facteurs de vulnérabilité, de risque et d'influence de la radicalisation et de la violence sociale des enfants et des jeunes en situation de vulnérabilité sur Casablanca et Tanger, Stéphane Gignoux, consultant qui mettra en relief les résultats préliminaires de l'analyse sur les politiques publiques et législatives en considérant l'impact sur les jeunes en situation de vulnérabilité. Pour pouvoir réagir au mieux en fonction des situations, Hicham Houdaifa, journaliste-écrivain présentera le guide de sensibilisation sur la radicalisation et la violence sociale, destiné aux acteurs associatifs, aux jeunes et aux familles. Cet événement sera l'occasion d'engager des débats constructifs, de mener et d'échanger des réflexions dans le but de construire des interventions préventives, partager les pratiques efficaces à disséminer et croiser les regards des professionnels académiques et praticiens du terrain. Il permettra de comprendre les réticences face à ce phénomène, concluent les deux associations.