La milice du polisario s'est résolue à oublier la France dans sa stratégie visant à obtenir des soutiens pour son projet séparatiste financé par l'Algérie. Dans une récente interview, l'un des représentants du groupe armé a semblé être convaincu qu'il n'aura jamais l'oreille de Paris. « Le soutien de la France à l'occupation marocaine, constitue un obstacle à toute avancée tangible vers une solution », a déclaré Saleh Sidi El Bachir, l'adjoint des séparatistes à Berlin, dans une interview accordée à un média allemand. Bien sûr, dans le langage des séparatistes, le Maroc est dépeint comme une « puissance occupante » du Sahara, alors qu'en réalité il est dans son territoire et c'est le polisario, les agents des militaires algériens qui essayent de dépecer le Royaume de son territoire, pour avoir une sortie sur l'Atlantique et l'encercler. Alors que le polisario et l'Algérie misaient sur la détérioration des relations entre le Maroc et la France ces dernières années à cause de différents sujets d'achoppement, pour y voir une lueur d'espoir que Paris pourrait changer de position au Conseil de sécurité au sujet du Sahara, la réponse cinglante de Nicolas Rivière, le représentant français en octobre dernier, a sonné comme une douche froide. La France a toujours soutenu la proposition d'autonomie présentée par le Maroc en 2017 qu'elle qualifie de « base sérieuse et crédible », et sa position n'a pas changé depuis. Elle soutient ainsi une solution politique comme le stipulent les résolutions du Conseil de sécurité. La position de la France a été réexprimée le mois dernier. « La France défend une solution politique juste, durable, et mutuellement acceptable conformément aux résolutions du Conseil de sécurité », a déclaré le représentant permanent de la France à l'ONU, Nicolas Rivière. Cette année la déclaration de Nicolas Rivière est plus affirmée que par le passé et c'est précisément une phrase qui a déclenché l'ire des généraux algériens et sonné le glas des maigres espoirs de la junte militaire et des séparatistes du polisario. « Je rappelle le soutien le soutien historique, clair et constant de la France au plan d'autonomie marocain. Ce plan est sur la table depuis 2007, il est temps désormais d'avancer », a déclaré le représentant français, en insistant sur le plan d'autonomie qu'il faut maintenant adopter pour aller de l'avant. Cela constitue une gifle monumentale aux cris et chahutages des miliciens et de l'Algérie qui plaident pour un référendum selon leurs règles alors même que l'ONU et les Envoyés spéciaux onusiens ont conclu à l'impossibilité de le mettre en place. Pire, la France a parlé des tables rondes pour la première fois, ce qui envoie un message direct à l'Algérie, qui tire les ficelles du jeu, et refuse de s'asseoir à la table des négociations et nie son implication alors qu'elle est la partie essentielle à ce conflit. « La France encourage toutes les parties à s'engager en vue d'une solution pragmatique, réaliste, durable et fondée sur le compromis et soutien les efforts de l'Evnoyé personnel en vue de la reprise des tables rondes », avait déclaré le diplomate français. « La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, reste une pierre d'achoppement pour toutes les décisions appelant à demander des comptes au Maroc, depuis que les deux parties au conflit ont signé l'accord de cessez-le-feu en 1991 afin de préparer les arrangements nécessaires à la tenue d'un accord immédiat à l'organisation d'un référendum d'autodétermination », s'est entêté à dire le milicien du polisario. Pourtant, lorsque le polisario lorgnait encore sur le soutien de la France juste avant la visite du président Emmanuel Macron en Algérie, la milice avait avait déclaré en juillet que « la France joue un rôle positif dans le règlement du conflit au Sahara occidental, conformément à la charte et aux résolutions des Nations Unies ». A présent que la déclaration de Paris au Conseil de sécurité a mis un terme aux rêves éveillés du groupe séparatiste, la déclaration de l'ambassadeur français à un média marocain, a encore renforcé le fait accompli. « Nous nous inscrivons dans une dynamique qui est, bien sûr, celle du royaume. On sait ce que le Maroc a pu faire dans ces régions mais on va accompagner, par un dialogue constant qui s'est réanimé, les prochaines étapes pour que ce plan (d'autonomie, ndlr) puisse être le plus partagé possible à l'échelle internationale. Nous serons un allié fidèle, constant, créatif et dynamique de tout ce que le Maroc entreprend », a déclaré l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier.