Dans le contexte de la guerre israélienne sur Gaza, quelque 90% des Marocains estiment que la résolution du conflit à Gaza passe par la persistance de la résistance palestinienne jusqu'à la fin de l'occupation israélienne. Les conclusions du sondage mené par la jeunesse du Parti de la Justice et du Développement (PJD) à Fès, reposent sur l'analyse quantitative des données recueillies à travers une enquête électronique menée du 7 novembre et le 7 décembre 2023, interrogeant 1.013 personnes en vue de mesurer la manière dont les Marocains suivent les événements en cours en Palestine, ainsi que les répercussions de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa » sur leurs opinions et positions.. Selon ce sondage, en raison de l'intensification des attaques israéliennes contre la bande de Gaza, marquées par une violence inédite, 93% des participants jugent que l'action de la résistance palestinienne le 7 octobre constituait une frappe stratégique, aboutissant à des gains significatifs et ravivant la cause palestinienne. Seulement 7% estiment que cette action a été menée de manière hâtive, sans préoccupations pour les conséquences. L'enquête souligne également le rôle central des réseaux sociaux dans l'expression du rejet et de la condamnation de l'injustice et de l'oppression subies par les habitants de Gaza, avec des appels au boycott des produits ou des entreprises soutenant les violations à Gaza. « Cela peut envoyer un message puissant selon lequel l'injustice et la tyrannie ne sont pas acceptables« , indique la même source. Elle rappelle que le Maroc fait partie des cinq pays dans le monde qui ont connu des manifestations liées à la guerre à Gaza, avec plus de 270 manifestations recensées jusqu'à la mi-novembre, après les États-Unis, le Yémen, la Turquie et l'Iran, d'après les données d'ACLED. Quant à l'engagement dans la campagne de boycott des entreprises soutenant Israël, 89% des répondants y ont participé, tandis que 81% ont montré leur soutien par le biais de la participation et de l'interaction sur les réseaux sociaux, et environ 60% ont pris part à des manifestations de soutien et de solidarité. Par ailleurs, diverses propositions politiques ont été avancées pour résoudre la question palestinienne. En ce sens, 90% des personnes interrogées estiment que la solution réside dans la poursuite de la résistance palestinienne jusqu'à la fin de l'occupation, tandis que seulement 10% soutiennent l'option de la solution à deux Etats. L'enquête a notamment évoqué la position officielle du Maroc, soulignant que « le Royaume du Maroc a manifesté, depuis le début de l'agression israélienne contre Gaza, ses positions à travers divers canaux, émettant en particulier quatre communiqués officiels » par le biais du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger. Elle met en lumière que le Maroc, sur hautes instructions royales, a dépêché le 23 octobre 2023 deux avions chargés d'aide humanitaire à l'aéroport d'Arish en Égypte, destinés au peuple palestinien, dont une grande partie a été dirigée vers la bande de Gaza en coordination avec le Croissant-Rouge égyptien. Dans ce contexte, 85% des personnes interrogées estiment que « cet engagement officiel reste insuffisant », 13,5% le jugent comme une position équilibrée, tandis que seulement 1,5% le considèrent comme avancé. Enfin, l'enquête a relevé que depuis l'annonce de l'accord trilatéral américano-maroco-israélien, les relations diplomatiques entre le Maroc et Israël n'ont pas encore atteint le niveau d'échange d'ambassadeurs, malgré un approfondissement des liens dans plusieurs domaines depuis fin 2020, tels que la sécurité, l'économie, la diplomatie et la culture. « En raison des opérations militaires à Gaza, ces relations ont rapidement connu une certaine froideur des deux côtés, avec une augmentation des demandes populaires de mettre fin à la normalisation« , ajoute la même source. En ce sens, seulement 4% des personnes interrogées estiment que les événements à Gaza ne devraient pas affecter les relations maroco-israéliennes, tandis que 96% pensent que la normalisation devrait cesser et que le bureau de liaison devrait être fermé définitivement.