Fouzi Lekjaa, le ministre délégué chargé du Budget, a exposé les mesures gouvernementales visant à étendre les allocations familiales à l'ensemble des familles marocaines en réponse à une question parlementaire posée par Driss Sentissi, président du groupe du Mouvement Populaire (MP) à la Chambre des représentants. Ainsi, Driss Sentissi a interpellé le ministre Lekjaa sur les initiatives du ministère pour généraliser les allocations familiales, qui profiteront à environ sept millions d'enfants et trois millions de familles sans enfants en âge scolaire. Il a également abordé les moyens de renforcer la solidarité en vue de l'intégration des composantes les plus vulnérables de la société, en particulier les femmes et les enfants. En réponse à la question du députée, Lekjaa a affirmé que le projet royal de généralisation de la protection sociale « vise non seulement à améliorer la justice sociale, mais aussi à promouvoir l'élément humain en tant que pilier essentiel du développement« . À cet égard, Lekjaa a souligné que ce chantier sans précédent au niveau régional et continental a été initié en se concentrant sur quatre grands projets définis par la loi-cadre n° 209.21 relative à la protection sociale, entrée en vigueur le 5 avril 2021. Il a détaillé ces projets comme étant « l'extension de l'Assurance maladie obligatoire (AMO), la généralisation des allocations familiales, l'élargissement de la base d'adhésion aux systèmes de retraite, et la généralisation de la compensation du chômage pour les personnes ayant un emploi stable« . Le ministre a souligné le succès de la première composante du projet, l'extension de l'Assurance maladie obligatoire, grâce aux efforts soutenus du gouvernement. Il a précisé que cela a permis à environ 4 millions de familles pauvres d'accéder aux soins dans les hôpitaux publics et privés, avec l'État prenant en charge leurs cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), représentant une enveloppe financière annuelle estimée à 9,5 milliards de dirhams. Quant à la deuxième phase du projet, axée sur la généralisation des allocations familiales, Lekjaa a expliqué qu'elle fait partie d'un programme plus vaste annoncé par le roi Mohammed VI dans son dernier discours, le programme de soutien social direct. Il a assuré que le gouvernement travaille activement à la mise en œuvre de cette initiative d'ici décembre 2023, avec la création d'un cadre de gouvernance spécifique comprenant un comité directeur et trois comités thématiques. Aussi, Lekjaa a détaillé la loi n° 58.23, qui définit les composantes du système de soutien social direct, précisant trois types d'aides destinées à la protection contre les risques liés à l'enfance, aux familles sans enfants, et aux enfants orphelins. Il a souligné les critères d'éligibilité et les règles encadrant la non-cumulation des aides spécifiées dans la loi avec d'autres allocations familiales. Trois textes d'application ont été approuvés pour soutenir cette initiative, fixant les conditions d'application de la loi n° 58.23 et établissant le seuil d'éligibilité au système de soutien social direct, ainsi que la création de l'Agence nationale de soutien social. Lekjaa a conclu en soulignant que ce programme ambitieux, dont le coût atteindra près de 25 milliards de dirhams en 2024 et 29 milliards d'ici 2026, vise à étendre les allocations familiales à environ 60% de la population actuellement non bénéficiaire, conformément aux montants définis dans le tableau annexé au décret n° 2.23.1067 relatif à l'application de la loi n° 58.23 sur le système de soutien social direct.