L'Union socialiste des forces populaires (USFP) est secouée en interne suite aux récentes révélations de la Cour des comptes sur l'attribution de projets de soutien et des contrats d'études aux cabinets de certains membres du parti. Face à ce « scandale » qui a ébranlé l'un des plus éminents et plus anciens partis politiques du Royaume, un certain nombre de personnalités en vue de l'USFP ont réagi aux troubles et politiques provoqués par le récent rapport de la Cour des Comptes. Quatre grandes figures du parti de la Rose, à savoir Hassan Najmi, Abdelmaksoud Rachdi, Chakran Imam et Salaheddine El Manouzi, ont indiqué dans un communiqué que « l'ensemble des militants et sympathisants de l'USFP sont profondément choqués par les révélations du dernier rapport de la Cour des Comptes concernant les fonds alloués aux recherches et études, ainsi que les observations du Conseil à ce sujet. Cela a entraîné un débat public qui remet sérieusement en question l'image et la crédibilité de notre parti et de son leadership actuel, et porte atteinte à l'honneur, la dignité et la réputation des militants sincères qui sont restés attachés à l'histoire, à la mémoire, aux valeurs, aux traditions et à l'éthique authentique de l'Union« . Les signataires du communiqué ont considéré que « la situation est le résultat de tout ce qui a précédé et sur lequel nous avons attiré l'attention à plusieurs reprises, en relation avec la vie interne de l'USFP, notamment avant le dernier congrès national, ses travaux préparatoires, et par conséquent ses résultats qui sr traduit aujourd'hui par l'absence du parti-institution« . « Nous exprimons notre profond regret et notre ferme condamnation quant à la déplorable situation dans laquelle la gestion du parti s'est enlisée. Cette situation est caractérisée par le monopole par le Secrétaire général et un nombre restreint de membres du Bureau politique qu'il a nommés, qui prennent des décisions et gèrent les finances, sans la tenue de réunions régulières des organes exécutifs et de surveillance du parti. De plus, une approche subjective a été adoptée dans le traitement des questions nationales et des intérêts du peuple, à divers niveaux et dans différentes situations, depuis le dernier congrès national et même auparavant« , peut-on lire dans la communiqué. Les mêmes membres imminents de l'USFP ont également rdéploré « le silence de certains membres de la direction du parti et leur manquement à leurs obligations pour prévenir les conséquences catastrophiques de la prise unilatérale de décisions à l'intérieur du parti, et le déclin intellectuel, politique, organisationnel et moral qui en résulte. Il est attendu d'eux qu'ils fassent preuve de responsabilité dans la défense des fondements de la pratique démocratique, que ce soit au niveau organisationnel ou en ce qui concerne les positions du parti sur plusieurs questions, notamment la déviation actuelle regrettable et déplorable illustrée par le rapport de la Cour des Comptes« . Ils ont en ce sens fait observer que le dernier rapport de la Cour des Comptes dénote, parmi d'autres documents et observations liés à leur vie politique nationale, « l'urgence de réformes politiques concernant la loi organisationnelle des partis politiques« , notant que « ces réformes devraient pallier les lacunes de cette loi en établissant des bases légales claires qui concrétisent véritablement les objectifs pour lesquels elle a été élaborée. Ces objectifs, aujourd'hui absents dans la réalité, résultent du manque de connexion entre la responsabilité et la reddition de comptes, ainsi que du contournement par plusieurs partis de certaines exigences légales, comme la délimitation des mandats, vidant ainsi la loi de sa substance« . Dans ce sens, la même source a appelé le premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, et le bureau politique à fournir des clarifications précises sur toutes les observations révélées par le rapport de la Cour des comptes, en les interpellant sur « ce qui a été mentionné dans le rapport, et sur l'organisation légale et réglementaire de toutes les conséquences, et assumer pleinement la responsabilité morale qui en découle« . Ils ont également souligné « le flou qui caractérise désormais la structure organisationnelle du parti et sa vie interne, et le monopole dont fait montre le premier secrétaire dans la prise de décision, ce qui constitue un recul grave en matière de pratique démocratique au sein de l'USFP, notamment en raison de l'absence de connaissance par les membres du bureau politique de l'affaire des études, de leurs résultats, de leur financement et des procédures suivies pour leur adoption, et donc la nécessité de publier les statuts et le règlement intérieur du parti, et d'expliquer leur adaptation aux modifications adoptées à la suite du dernier congrès, alors que deux sessions du conseil national se sont tenues sans qu'elles ne soient soumises à l'approbation« . Par ailleurs, ils ont insisté sur la nécessité de « clarifier la répartition des tâches au sein du bureau politique, en particulier pour le premier secrétaire adjoint et le trésorier dont le nom n'a pas été annoncé malgré l'importance de ses fonctions en relation avec les finances du parti, ce qui soulève la question de qui signe conjointement avec le premier responsable l'ensemble des documents financiers émis par le parti« . En outre, ils ont condamné « fermement la logique du premier secrétaire du parti dans sa façon de traiter toute personne exprimant un avis divergent et de lui retirer sa qualité d'appartenance partisane, comme cela a récemment été fait concernant la déclaration du secrétariat régional de la jeunesse socialiste en France sur le rapport de la Cour des comptes« . In fine, ils ont appelé tous les militants de l'USFP, dans tous les domaines organisationnels et de lutte, à se souvenir de l'histoire du parti et de ses rôles nationaux, et à entreprendre concrètement l'établissement d'une nouvelle étape dans la vie de l'Union basée sur des principes organisationnels démocratiques, ouverte sur l'avenir reflétant la référence de l'USFP et les attentes nationales et citoyennes à son égard, en s'engageant de manière responsable dans un dialogue national ouvert dans la perspective de la prochaine étape organisationnelle du parti, qu'elle soit ordinaire ou extraordinaire, à laquelle participent toutes les composantes du corps du parti. Les signataires du communiqué n'ont pas manqué de souligner que « le récent scandale qui a terni la réputation de l'Union socialiste et sa position historique et morale pour laquelle il était connu historiquement oblige aujourd'hui tout le monde, au moins, à exprimer une position claire, responsable et audacieuse, une position qui rejette toutes les formes de déviations financières, politiques et organisationnelles, et de sortir des exigences d'une bonne gouvernance, en condamnant cette absurdité qui porte atteinte à la crédibilité du travail politique national et à l'institution du parti dans notre pays, qui devrait produire des élus et des cadres appelés à assumer des responsabilités nationales, constitutionnelles et équilibrées« , selon leurs termes.