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Eau : La Cour des Comptes pointe les retards de réalisation et recommande une gestion intégrée des ressources
Publié dans Hespress le 13 - 12 - 2024

La Cour des comptes a rendu public son rapport annuel sur ses activités et celles des Cours régionales des comptes pour la période 2023-2024. Ce rapport, publié au Bulletin officiel sous le numéro 7360 bis du 13 décembre 2024, traite de plusieurs axes dans le cadre du suivi qu'elle effectue sur la mise en œuvre des chantiers des grandes réformes.
Elle a ainsi procédé à une appréciation de l'état des actions réalisées et celles en cours, et a identifié les risques pouvant entraver l'atteinte des objectifs assignés à ces chantiers.
Dans le secteur de l'Eau, la Cour des Comptes s'est penchée sur les défis liés à l'accélération de la mise en œuvre des grands chantiers pour faire face aux risques du stress hydrique.
« La problématique du stress hydrique constitue un des défis majeurs auxquels fait face notre pays, notamment avec l'accentuation des effets du changement climatique et la succession des années de sécheresse. Pour atténuer l'impact de la crise hydrique, notamment en ce qui concerne la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable et la satisfaction des besoins des secteurs productifs, le programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 (PNAEPI) a été lancé début 2020 », relève la juridiction, notant que « le PNAEPI a démarré avec un budget global du de 115 MMDH. Afin de garantir la réalisation de l'ensemble de ses projets et l'atteinte des objectifs fixés, ce budget a été porté à 143 MMDH, trois ans après son lancement ».
Le Programme englobe le développement de l'offre en eau à travers l'accélération de la construction des barrages, le renforcement et la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable, le dessalement de l'eau et l'interconnexion des bassins hydrauliques (83,9 MMDH), le renforcement de l'alimentation en eau potable en milieu rural (28,3 MMDH), la gestion de la demande et la valorisation de l'eau, notamment par l'économie d'eau d'irrigation et l'amélioration du rendement des réseaux d'adduction et de distribution de l'eau potable (27,5 MMDH), ainsi que la réutilisation des eaux usées traitées (3 MMDH), rappelle la Cour des comptes.
S'agissant de la construction des barrages, relève le rapport, le PNAEPI prévoit la construction de 21 grands barrages et 330 petits barrages, et en ce sens, avec la mise en service d'un ensemble de barrages, dont la construction a commencé avant le lancement du programme, notamment les barrages Todgha (province de Tinghir), Tiddas (province de Khemisset), et Agdz (province de Zagora) et Fask (province de Guelmim), la capacité totale de stockage est passée de 18,7 milliards de m3 en 2020 à 20,7 milliards de m3.
En outre, il est prévu, selon les données du ministère de l'Equipement et de l'Eau, que cette capacité augmente pour atteindre 24 milliards de m3 à fin 2027, soit une augmentation de 20%.
A cet égard, la Cour des Comptes relève que « certains projets de grands barrages dont la réalisation avait commencé avant le lancement du PNAEPI 2020-2027 ont enregistré du retard par rapport aux prévisions, notamment les barrages de M'dez (province de Sefrou), Targa Ou Madi (province de Guercif), ainsi que le projet de reconstruction du barrage Sakia El Hamra (province Laâyoune) ».
Ce retard est dû principalement aux résiliations des marchés de travaux les concernant, souligne le rapport, qui signale que de nouveaux marchés d'achèvement ont été lancés pour ces projets, et que le barrage de M'dez a été mis en eau en février 2024 et l'achèvement des deux autres barrages est prévu pour 2026.
Pour ce qui est de la gestion de la demande et la valorisation de l'eau, le document rappelle que la superficie équipée en systèmes d'irrigation localisée a atteint environ 794.000 hectares à fin 2023, représentant près de 50% de la superficie irriguée à l'échelle nationale, contre 43% en 2020 et seulement 9% en 2008.
Toutefois, fait-il remarquer, les efforts déployés, pour moderniser les réseaux d'irrigation collective et promouvoir l'irrigation localisée n'ont pas permis de stabiliser la demande en eau d'irrigation, sachant que le problème de la surexploitation des eaux souterraines s'est aggravé.
Par ailleurs, pour combler le déficit en ressources hydriques, le dessalement des eaux de mer qui s'impose, a pour objectif de mobiliser 1,4 milliard de m3 d'eau par an à l'horizon 2027. Le nombre de stations de dessalement est passé de huit stations, d'une capacité totale de production de 46 millions de m3 par an, avant le lancement du PNAEPI, à 15 stations en 2024, d'une capacité totale de production à 192 millions de m3 par an.
En outre, six grands projets de dessalement sont en cours de réalisation, avec une capacité totale de 438,3 millions de m3 par an, dont la station de Casablanca d'une capacité de 300 millions de m3 par an. Par ailleurs, le PNAEPI prévoit la réutilisation de 100 millions de m3 d'eaux usées traitées par an à l'horizon 2027, sachant que ce volume a atteint environ 37 millions de m3 en 2023, est-il encore indiqué.
Néanmoins, la réutilisation des eaux usées traitées reste limitée aux secteurs industriels et à l'arrosage des espaces verts, alors que son usage dans l'agriculture demeure insignifiant en raison de l'absence de dispositifs institutionnels et juridiques encadrant le partage des coûts entre les gestionnaires des stations de traitement et les agriculteurs, ainsi que du manque de normes fixant la qualité des eaux usées à réutiliser en agriculture.
S'agissant de l'interconnexion des bassins hydrauliques, le projet d'interconnexion des bassins de Sebou et de Bouregreg, d'un coût de 6 MMDH, a été achevé et mis en service fin août 2023. Ce projet fait partie de la première phase du programme d'interconnexion des bassins de Sebou, Bouregreg et Oum Er-Rbia, dont le lancement des phases suivantes est prévu en 2024.
De plus, le projet d'interconnexion des barrages Oued El Makhazine et Dar Khrofa est également en cours d'achèvement, six mois après son lancement. Ce projet, d'un coût de 840 MDH, vise à sécuriser les besoins en eau potable du Grand Tanger et à alimenter en eau d'irrigation le périmètre de Dar Khrofa, d'une superficie de 21.000 hectares.
Abordant les risques auxquels peut être confrontée l'atteinte des objectifs de la politique de l'eau du pays, la Cour des Compte cite « l'aggravation de la situation hydrique due à une accentuation du changement climatique, le retard des projets de dessalement, de reconversion à l'irrigation localisée, d'interconnexion des bassins hydrauliques, et des projets de barrages, en particulier dans les zones à forte pluviométrie ».
Elle évoque également le risque lié « au retard de réalisation du projet de liaison électrique pour le transport de l'énergie renouvelable du sud du pays vers le centre et le nord afin d'alimenter les stations de dessalement en énergie propre, ainsi que la problématique de la mobilisation du financement nécessaire, et l'importance des coûts de traitement, transport et distribution des eaux usées, et du suivi de la qualité des eaux ».
Au vu de tous ces facteurs, la Cour des comptes a émis nombre de recommandations aux différents intervenants. Elle a ainsi recommandé :
– au ministère de l'équipement et de l'eau de renforcer la gestion intégrée des ressources en eau en veillant à la préservation des réserves stratégiques en eaux souterraines et à l'encouragement du recours aux ressources non conventionnelles, notamment le dessalement des eaux de mer, la réutilisation des eaux usées traitées et la collecte des eaux pluviales, la réduction des pertes dans les réseaux de transport et de distribution de l'eau, ainsi qu'une meilleure protection des barrages contre l'envasement, en plus de l'accélération de réalisation des projets relatifs à l'interconnexion des bassins hydrauliques.
– au ministère de l'économie et des finances de mobiliser les financements nécessaires pour la mise en œuvre des programmes répondant aux défis posés.
– au ministère chargé de l'Agriculture d'accélérer les programmes de reconversion à l'irrigation localisée.
– aux ministères chargés de l'intérieur, de l'équipement et de l'eau, de l'agriculture, et de la transition énergétique de développer les synergies « Eau-Énergie-Agriculture » permettant la convergence de ces trois secteurs.


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