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Droits de douane annoncés par Trump : l'impact sera minime sur le Maroc
Publié dans Hespress le 03 - 04 - 2025

L'annonce par Donald Trump d'une hausse significative des tarifs douaniers sur les importations inquiète les marchés mondiaux et suscite des interrogations quant à ses répercussions économiques. Si cette décision vise avant tout des partenaires commerciaux majeurs comme la Chine ou l'Union européenne, ses effets sur le Maroc devraient rester minimes à court terme, bien que des répercussions pourraient se faire sentir à moyen terme.
Le président Donald Trump a annoncé une hausse des tarifs douaniers, allant de 10 à 45 %, sur les importations en provenance de plus de 100 pays. Cette politique protectionniste vise à remédier aux déséquilibres commerciaux des États-Unis. Cependant, elle pourrait également provoquer une inflation et des mesures de rétorsion de la part des pays affectés. Selon l'économiste Abdelghani Youmni, l'impact sur le Maroc, bien que réel, resterait modéré à court terme en raison de plusieurs facteurs, notamment la structure des échanges bilatéraux et l'évolution du taux de change du dollar.
Une reconfiguration du commerce mondial
Le président Donald Trump et son administration cherchent à réduire la dépendance des États-Unis aux importations manufacturières tout en maintenant leur position dominante dans l'économie numérique et l'industrie de l'armement. "Ils veulent sortir de la mondialisation manufacturière, c'est-à-dire les exportations et importations de biens en libre-échange, mais rester dans la globalisation numérique des GAFAM qui font chaque année près de 300 milliards de dollars de bénéfices dans le monde", explique l'économiste, Abdelghani Youmni. Cette décision a eu un effet immédiat sur les marchés, notamment aux États-Unis, où les indices boursiers ont enregistré un recul après l'annonce.
"Cette hausse des tarifs douaniers doit conduire à une augmentation des prix et de l'inflation aux Etats-Unis. Toutefois, ce que voudrait faire Trump en augmentant les taux des tarifs douaniers, c'est d'avoir une baisse de l'impôts sur les sociétés et l'impôts sur le revenu des Américains pour leur donner plus de pouvoir d'achat. Mais il problème et qu'il y aura l'inflation en face mais aussi des mesures de rétorsion des pays touchés, surtout vis-à-vis des GAFAM", souligne M. Youmni dans des déclarations à Hespress Fr. L'économiste est d'avis aussi que "Trump cherche à provoquer une série de délocalisations vers les Etats-Unis et l'attraction d'investissements directs étrangers".
Un impact limité pour le Maroc à court terme
Concernant le Maroc, les échanges entre les Etats-Unis et le Royaume, rappelle l'économiste, sont soumis à un accord de libre échange. "Mais, maintenant, on a Trump qui ne reconnait plus aucun accord de libre échange", note-t-il, faisant remarquer que "les échanges entre le Maroc et les Etats-Unis restent très modestes, se chiffrant à 6 milliards de dollars en moyenne entre 2002 et 2024, avec un déficit commercial du Maroc de 2 milliards de dollars". Le Royaume est donc perdant dans son commerce bilatéral avec les Etats-Unis, rappelle Abdelghani Youmni.
Et de poursuivre que "le Royaume va donc subir une hausse de 10% de tarif douanier pour ses exportations composées d'éléments très équilibrés, tous transformés : engrais, automobile, textile, semi-conducteurs, agrumes, poissons, avec des parts de 10 à 12% chacun".
S'agissant des retombées de cette hausse, celle-ci aura "des conséquences légères parce que le cour du dollars qui prend entre 8 et 12% chaque année récupérera les 10% de hausse de taxes", explique M. Youmni. Par contre, et au niveau des externalités négatives, "si l'Union européenne subit une récession en raison de la guerre commerciale mondiale menée par les États-Unis, le Maroc sera affecté, de même que les investissements directs étrangers qui pourraient y affluer dans des secteurs tels que le textile, l'agroalimentaire, les semi-conducteurs ou les énergies renouvelables. Ces investissements pourraient être réorientés vers les États-Unis, et il s'agit là d'effets à moyen terme", estime M. Youmni.
Mais pour le court terme, l'effet sera léger et on aura aussi une inflation passagère. "L'effet de Trump c'est toujours des menaces ponctuelles et après il y a des accords ponctuels, puis des menaces, puis des accords, etc. Donc, c'est très sinusoïdal comme géopolitique et comme comportement géo-économique", conclut M. Youmni.
L'ALE avec les États-Unis remis en question
Pour sa part, le professeur d'études stratégiques au Collège de défense nationale des Émirats arabes unis, Mohamed Badine El Yattioui, affirme que "le président américain a fait le choix de fragmenter la mondialisation. Les droits de douane imposés par Donald Trump risquent d'asphyxier l'économie mondiale, tuer la croissance internationale et favoriser une régionalisation des échanges".
D'après M. El Yattioui, "Donald Trump fait le pari que, comme lors de son premier mandat, l'inflation n'augmentera pas aux États-Unis (du fait de la baisse des prix par les producteurs) mais que surtout cela obligera les grandes entreprises internationales à s'installer dans son pays afin de les contourner".
Pour ce qui est du Maroc, le professeur d'études stratégiques indique que "le président américain a imposé des droits de douane de 10% au Maroc, le taux le plus bas parmi ceux qu'il a annoncé". Toutefois, l'ALE, mis en place en 2006, est remis en question car ces droits de douane sont contraires à sa philosophie, fait-il observer. "Même si le Royaume s'en sort très bien. La question de la diversification se pose pour les exportateurs dans les domaines du textile et de l'agroalimentaire pourrait se poser", relève aussi M. El Yattioui.
Reste à savoir quelle stratégie globale mettra en place le Maroc alors que les cartes seront rapidement redistribuées entre Amérique du Nord, Europe et Asie. Le Royaume nourrit depuis des années une volonté d'intégration accrue dans les chaines de valeur globales qui va nécessiter un recalibrage, selon le professeur d'étude stratégiques.


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