Un rapport parlementaire recommande de renforcer les compétences humaines dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA), en ciblant en priorité les secteurs de l'éducation et de la formation, de la santé, de l'agriculture et de l'industrie. Cette recommandation s'inscrit dans le contexte des défis imposés par les évolutions technologiques sur l'accès au marché de l'emploi. Dans le domaine de l'éducation et de la formation, le rapport du groupe de travail thématique sur « l'intelligence artificielle : perspectives et impacts », consulté par Hespress FR, insiste sur la nécessité d'élaborer une stratégie dédiée à l'intelligence artificielle dans le système éducatif. Il préconise également l'adoption d'une charte d'éthique propre à l'IA dans ce domaine, ainsi que la mise en place d'une structure administrative spécialisée, chargée de coordonner, de suivre et d'assurer une mise en œuvre effective et intégrée au sein des secteurs concernés. Le rapport souligne en outre l'importance de garantir l'infrastructure nécessaire au développement des technologies de l'intelligence artificielle, d'encourager leur utilisation et de veiller à ce que l'ensemble des élèves puissent y avoir accès, en tenant compte de l'équité territoriale et sociale. Il appelle à mobiliser les efforts afin de garantir un accès équitable à ces technologies pour tous les individus. Le document insiste également sur la formation et la montée en compétences des cadres pédagogiques et administratifs, en les incitant à adopter les méthodes et techniques de l'IA dans l'apprentissage, l'évaluation et la gestion. L'objectif est de renouveler les métiers de l'éducation et de la formation, et d'apporter au système éducatif un capital humain capable d'enclencher une transformation des structures et des institutions, tout en améliorant la qualité globale de l'enseignement. Par ailleurs, le rapport plaide en faveur de l'intégration des différentes plateformes technologiques d'intelligence artificielle déjà utilisées dans le système éducatif, en garantissant leur accessibilité à tous les élèves et stagiaires, dans un souci d'équité. Il souligne également la nécessité de respecter une charte encadrant l'usage de l'IA dans l'éducation et la formation, et appelle à une restructuration des programmes éducatifs dans le cadre d'une ingénierie pédagogique souple et prospective. Cette révision doit permettre une meilleure adaptation aux transformations induites par l'intelligence artificielle, tout en remettant en question les méthodes classiques actuellement en vigueur. Concernant le secteur de la santé, le groupe de travail souligne l'importance d'élaborer une stratégie nationale d'intelligence artificielle dans le domaine sanitaire, assortie d'une charte éthique spécifique. Il préconise également la création d'une entité administrative spécialisée, chargée de la coordination, du suivi et de l'application effective et intégrée de cette stratégie au sein du secteur. Le rapport recommande par ailleurs de renforcer l'infrastructure numérique, d'améliorer la qualité de la connectivité aussi bien en milieu urbain que rural, et de mettre en place des bases de données unifiées, sécurisées et exhaustives, afin de faciliter l'usage des technologies de l'IA dans le domaine de la santé et d'assurer un accès élargi aux différents services de soins. Il insiste sur la nécessité de former et d'orienter les ressources humaines du secteur vers l'usage des technologies et des outils de l'IA dans leurs missions, en prévoyant des cycles réguliers de formation initiale et continue. Le rapport parlementaire appelle à une approche participative entre les professionnels de la santé et les experts juridiques afin de concevoir une charte juridique et éthique régissant l'usage de l'IA dans la santé. Cette charte devra placer les droits humains au cœur du développement et de l'utilisation de ces technologies, en veillant à un usage éthique des données de santé. Il est également question de mettre en œuvre un programme de sensibilisation pour renforcer la confiance et la fiabilité des technologies d'intelligence artificielle dans le domaine sanitaire. Dans le secteur agricole, le rapport considère que l'IA constitue un outil révolutionnaire, permettant d'accroître la productivité et de garantir la durabilité grâce à l'analyse des données et à la prise de décisions intelligentes. L'intelligence artificielle ouvre ainsi de nouvelles perspectives, telles que l'agriculture de précision, la détection des maladies, la prévision des récoltes et de la production, ainsi que la gestion optimale des ressources naturelles. Dans ce sens, le groupe de travail recommande l'élaboration d'une stratégie nationale dédiée à l'IA dans l'agriculture, accompagnée d'une charte d'éthique propre à ce secteur. Il suggère également la création d'une structure administrative spécialisée chargée de la coordination, du suivi et de l'implémentation effective et intégrée de cette stratégie. Le rapport propose de mettre en place des programmes de formation et de sensibilisation à l'intention des agriculteurs et des professionnels du secteur, afin de renforcer la connaissance des bénéfices de l'IA, de ses usages et de son rôle dans l'optimisation de la consommation énergétique, ainsi que dans la valorisation et la commercialisation des produits. Le groupe souligne également l'importance de faciliter l'accès des agriculteurs et des professionnels aux technologies et applications de l'IA, en leur permettant de les utiliser efficacement. Il appelle à réduire les disparités liées à l'infrastructure technologique, notamment pour les petits agriculteurs, et à coordonner les efforts entre les ministères, les agriculteurs et les différents acteurs du secteur. Le rapport insiste aussi sur la nécessité de mettre en place des programmes spécifiques pour soutenir et financer les petites et moyennes entreprises engagées dans la recherche et le développement de technologies liées à l'IA dans le domaine agricole. S'agissant du secteur industriel, le rapport préconise l'élaboration d'une stratégie dédiée à l'intelligence artificielle, ainsi que la création d'une structure administrative spécialisée pour assurer la coordination, le suivi et le déploiement effectif et intégré de cette stratégie au sein du secteur. Il appelle également à la création d'une plateforme nationale de données, visant à intégrer l'intelligence artificielle dans le tissu industriel, afin de soutenir la prise de décision en matière d'investissement et d'améliorer la productivité du secteur. Le rapport insiste sur la nécessité de soutenir, d'encourager et de stimuler les entreprises industrielles développant des technologies d'intelligence artificielle, ainsi que de promouvoir la recherche et le développement par le biais du soutien aux universités, centres et laboratoires de recherche. Il appelle à sensibiliser les entreprises à l'importance de s'ouvrir au monde académique pour renforcer les synergies avec le tissu entrepreneurial. Le rapport recommande par ailleurs de mettre en place des programmes spécifiques pour développer les compétences de la main-d'œuvre, en vue de doter les travailleurs des qualifications nécessaires à leur contribution au développement d'une économie fondée sur l'intelligence artificielle, à travers des opportunités de formation et de stages pratiques. Face aux défis posés par l'IA, le rapport estime que le marché de l'emploi marocain devra faire face à plusieurs enjeux, notamment la nécessité de requalifier la main-d'œuvre, de combler le déficit en compétences numériques et de s'adapter à un environnement professionnel de plus en plus axé sur les technologies. Dans ce contexte, le rapport appelle à la formation et au renforcement des capacités des ressources humaines dans le domaine de l'IA, à l'amélioration et à l'adaptation des formations en fonction des besoins et des mutations du marché de l'emploi à l'ère de l'intelligence artificielle, et à la promotion d'une culture de l'innovation et de la recherche en vue de développer des solutions et des applications liées à l'IA dans le monde du travail. Enfin, le rapport souligne la nécessité de mettre en place des politiques d'accompagnement pour atténuer les effets des transformations professionnelles induites par le développement de l'IA. Il propose le lancement de programmes de reconversion des travailleurs, des professionnels et des métiers, tout en utilisant les technologies et applications de l'intelligence artificielle pour améliorer les mécanismes d'intermédiation en matière d'emploi.