A l'occasion de la Journée internationale de la famille, l'Organisation des Femmes du Parti Justice et Développement (PJD) a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes et concrètes pour faire face aux défis grandissants que rencontrent les ménages marocains, fragilisés par une conjoncture économique difficile et des mutations sociétales profondes. Dans un communiqué officiel, l'organisation a dressé un tableau préoccupant de la situation des familles marocaines, confrontées selon elle à une « érosion continue du pouvoir d'achat », à la flambée des prix, au chômage, et à une dégradation notable des services publics, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Autant de facteurs qui, d'après les Femmes du PJD, viennent aggraver les tensions sociales et pèsent lourdement sur la stabilité des foyers. L'organisation pointe du doigt ce qu'elle qualifie de « décalage inquiétant » entre le discours officiel vantant les mérites d'un Etat social et la réalité vécue par les familles. « La couverture sociale reste à des niveaux insuffisants et ne répond nullement aux besoins réels des citoyens », affirme le communiqué. Au-delà des problématiques économiques, la même source met en lumière les profondes transformations démographiques et culturelles à l'œuvre au sein de la société marocaine. Le vieillissement progressif de la population, la baisse du taux de fécondité, la diminution du nombre d'enfants par famille, le recul de l'âge au mariage, l'augmentation du célibat prolongé, la hausse des divorces ou encore l'éclatement du noyau familial sont autant de signaux jugés alarmants. Ces évolutions, analyse l'Organisation des Femmes du PJD, « bouleversent les équilibres traditionnels » et rendent urgente la mise en place de politiques publiques adaptées et coordonnées, visant à préserver la cellule familiale comme socle fondamental de la société. Concernant le Code de la famille, l'organisation réitère sa position en faveur d'une réforme « qui respecte les fondements islamiques, constitutionnels et monarchiques du pays », tout en insistant sur la nécessité de répondre aux problématiques concrètes du terrain, « et non à des pressions ou agendas extérieurs ». De plus, elle appelle à une large concertation nationale, impliquant les acteurs institutionnels, les experts, les familles et la société civile, en vue d'élaborer un cadre juridique rénové, à même de promouvoir le mariage légal, soutenir les jeunes dans la constitution de leurs foyers et activer les mécanismes de médiation familiale comme outils de prévention des conflits conjugaux. L'organisation plaide également pour l'adoption 'une approche territoriale dans la mise en œuvre des politiques publiques en faveur de la famille, notamment en matière de médiation, de formation et d'accompagnement des femmes et des enfants. Elle exhorte l'ensemble des composantes de la société civile, en particulier les organisations féminines, à se mobiliser pour revaloriser la place de la famille dans le tissu social et assurer des conditions de vie dignes et stables aux générations futures.