Pour la troisième journée consécutive, les équipes de lutte contre les incendies poursuivent sans relâche leurs efforts pour venir à bout du feu qui ravage la forêt de Houara, en périphérie de Tanger. Deux avions de type Canadair, spécialisés dans la lutte contre les feux de forêts, ont été mobilisés afin d'appuyer les opérations au sol, dans des conditions rendues particulièrement complexes par les vents d'est — le redouté chergui — qui soufflent violemment sur la région et accélèrent la propagation des flammes. Contactée par Hespress ce mercredi matin, une source officielle a confirmé que les équipes d'intervention restent mobilisées nuit et jour pour tenter de circonscrire l'incendie. Elle a toutefois reconnu les difficultés majeures rencontrées sur le terrain par les différentes unités engagées, en raison de conditions climatiques défavorables. La même source, qui a requis l'anonymat car non autorisée à s'exprimer officiellement, a précisé que le feu a, à ce jour, dévasté près de 60 hectares de couverture forestière. La zone touchée s'étend le long du littoral jouxtant la route nationale reliant les villes de Tanger et Asilah. Selon les mêmes informations, la superficie détruite a doublé en l'espace d'une nuit. Alors qu'elle était estimée à 30 hectares mardi en fin de journée, elle s'élève désormais à 60 hectares ce mercredi matin. Cette aggravation rapide témoigne de la violence des flammes, alimentées par les vents secs du chergui et une chaleur accablante qui a dépassé les 30 degrés la veille. Des habitants des villages proches de la forêt sinistrée ont indiqué avoir vu d'épais panaches de fumée s'élever à quelque 4 kilomètres de leurs habitations. Ils témoignent également de l'intensité des rotations aériennes effectuées par les Canadair, qui survolent la zone en continu dans une tentative désespérée de maîtriser le sinistre. Le feu de forêt de Houara est le premier incendie majeur enregistré cette année dans le nord du Royaume. Il suscite une vive inquiétude quant à un possible démarrage précoce de la saison des incendies dans cette région, habituellement frappée plus tardivement. Un sentiment de peur s'est emparé des habitants des hameaux situés à proximité du sinistre, tout au long du littoral séparant Tanger d'Asilah. Les flammes progressent vers le sud et l'est, ravivant dans les esprits les images terrifiantes des incendies de l'été 2022 qui avaient durement frappé le nord du pays et infligé de lourdes pertes, notamment dans la province de Larache. Il convient de rappeler que le nord du Maroc, réputé pour la densité et la richesse de son couvert forestier, figure parmi les zones les plus exposées aux risques d'incendies. Ces dernières années, marquées par des vagues de chaleur extrême et des bouleversements climatiques croissants, ont vu le nombre d'incendies grimper en flèche, causant chaque année la perte de centaines d'hectares de forêt à l'échelle nationale.