Clôturé dans la colère et la confusion, le concert de Sherine Abdel Wahab à Rabat a laissé un goût amer aux milliers de spectateurs présents. Entre désorganisation massive, retard, playback et tensions avec le public, la soirée a symbolisé l'échec cuisant d'une 20e édition de Mawazine critiquée pour sa pauvreté artistique et ses nombreux ratés. Dès les premières heures de la soirée, des milliers de spectateurs se sont rassemblés autour de la scène Nahda, dans l'espoir d'assister au concert très attendu de la chanteuse égyptienne. Mais la foule, bien plus nombreuse que la capacité d'accueil, a rapidement généré un chaos aux entrées, entre files interminables, désorganisation flagrante, absence de gestion des flux, sous une chaleur écrasante. Plusieurs festivaliers, pourtant munis de billets payés entre 500 et 1.500 dirhams, n'ont jamais pu accéder au concert. De plus, le coup d'envoi du concert a été retardé de plus d'une heure. Selon des sources, Sherine Abdel Wahab aurait catégoriquement refusé de monter sur scène avant d'avoir la confirmation du versement intégral de son cachet. Une exigence qui a déclenché l'ire du public, lequel dénonçait un manque de respect flagrant de la part de l'artiste. Et lorsque la chanteuse finit enfin par apparaître, la déception fut à son comble. La prestation s'est déroulée en playback, ce qui a profondément déçu le public. Les interactions avec les spectateurs étaient froides et distantes et son attitude a été jugée hautaine par de nombreux présents. Les fans, qui espéraient une performance à la hauteur de sa réputation, ont assisté à un spectacle terne, sans émotion, ni intensité vocale. Sans oublier le fait que l'artiste a annulé ses conférences de presse prévues en marge du festival. Les réseaux sociaux n'ont pas tardé à s'emparer de l'affaire. De nombreuses vidéos montrant la foule entassée, les cris, les échauffourées, ou encore les barrières débordées, ont fait le tour de la toile. Les internautes pointent du doigt une organisation jugée « catastrophique », sans anticipation, ni plan de gestion des foules digne d'un événement de cette envergure. Pour de nombreux observateurs, cette 20e édition du festival Mawazine restera comme l'une des plus décevantes de son histoire. Programmation appauvrie, choix artistiques discutables, désistements de dernière minute et manque de têtes d'affiche internationales ont suscité interrogations et critiques tout au long de la semaine. La soirée de Sherine, censée redonner de l'éclat à l'événement, tout comme celles de Kadhem Saher ou Saber Rebaï, a au contraire cristallisé tous les maux de cette édition.