a appris de sources bien informées que Mohamed Mhidia, wali de la région Casablanca-Settat, a lancé une vaste mobilisation auprès des gouverneurs des préfectures et provinces de la région, à la suite de rapports faisant état de soupçons de fraude dans plusieurs projets d'infrastructures. Le wali a ainsi donné des instructions claires aux responsables territoriaux en vue de la constitution de commissions administratives spéciales chargées de procéder à des inspections et vérifications approfondies. Ces commissions cibleront spécifiquement des projets exécutés dans divers arrondissements et communes, suspectés de ne pas avoir respecté les plans initiaux et d'avoir recours à des matériaux de construction de qualité médiocre. Selon les mêmes sources, ces directives s'appuient sur des sollicitations et correspondances adressées par des élus de plusieurs arrondissements et communes de la région Casablanca-Settat. Ces derniers réclament la mise en place de commissions d'enquête sur des projets ayant suscité de vives polémiques, en raison de soupçons de dilapidation de fonds publics et de non-conformité aux cahiers des charges et aux normes techniques en vigueur. Ces appels interviennent dans un contexte de dégradation manifeste de plusieurs chantiers structurants, qu'ils soient inscrits dans les programmes d'action des collectivités territoriales ou réalisés dans le cadre de partenariats multiples, soulevant ainsi de sérieuses interrogations sur le respect des conceptions architecturales et des spécifications techniques contractuelles. Les sources du journal indiquent que les instructions du wali se concentrent tout particulièrement sur le projet de la corniche d'Aïn Sebaâ, dont le coût s'élève à près de 70 millions de dirhams. Des élus ont en effet signalé un écart manifeste entre les plans originaux et les ouvrages réalisés sur le terrain, un constat corroboré par les autorités locales et régionales lors d'une visite de terrain récente. Les directives concernent également le parc zoologique d'Aïn Sebaâ, dont l'inauguration officielle a accusé un important retard, ce qui pourrait entraîner des pertes financières pour les responsables du projet, notamment en raison des charges supplémentaires liées à l'hébergement de plus de 150 animaux dans une structure provisoire installée en périphérie de Mohammedia. Par ailleurs, des rapports d'audit réalisés au cours des derniers mois ont mis en lumière des irrégularités dans l'attribution et l'exécution de plusieurs marchés liés aux infrastructures. Des documents attestent ainsi de cas où des responsables d'administrations communales ont accordé des réceptions provisoires de projets avant de notifier les entreprises et entrepreneurs concernés au sujet de malfaçons ou de carences dans les travaux exécutés, ainsi que dans la qualité des équipements livrés. Les audits ont également révélé que, dans certains cas, des responsables ont adressé ces notifications en dehors des délais réglementaires de garantie, privant ainsi les collectivités de leur droit à exiger des corrections auprès des sociétés prestataires. Les sources de Hespress précisent que les futures commissions administratives orienteront leur action vers des projets jugés « défectueux » et déjà identifiés, notamment le chantier de réaménagement de la rue Afghanistan dans l'arrondissement de Hay Hassani, pour lequel des crédits de plus de 40 millions de dirhams ont été alloués. Les travaux réalisés ne seraient pas à la hauteur des engagements pris dans les conventions contractuelles. Il est à rappeler que les dispositions réglementaires permettent la création de commissions d'enquête au sein des conseils communaux, à condition que les critères juridiques soient respectés et que cette démarche ne soit pas en contradiction avec les procédures judiciaires en cours portant sur les mêmes faits. Ces commissions ont pour mission de rédiger des rapports détaillés dans un délai déterminé, lesquels seront ensuite débattus lors des sessions des conseils concernés.