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Plaine d'Angad : Des niveaux alarmants de pollution des eaux souterraines révélés
Publié dans Hespress le 15 - 08 - 2025

Une étude de terrain récente a mis en lumière des indicateurs alarmants concernant la qualité des eaux souterraines dans la plaine d'Angad, située dans la région de l'Oriental au Maroc et englobant la ville de Oujda et ses environs. Les conclusions reposent sur une analyse approfondie de 90 puits, réalisée durant les saisons humide et sèche de l'année 2023.
Publiée récemment dans la revue Scientific Reports du groupe Nature, cette recherche a été menée par une équipe de l'Université Mohammed Ier de Oujda, en collaboration avec des institutions de recherche en Irlande, en Arabie saoudite et au Soudan. Elle révèle que la plaine d'Angad, zone semi-aride au climat méditerranéen sec, fait face à de sérieuses problématiques tant sur le plan chimique que microbiologique. Dans cette région, les eaux souterraines constituent la principale, voire l'unique, source d'approvisionnement, notamment pour les populations rurales dépourvues de réseau de distribution d'eau potable.
L'étude s'est appuyée sur deux campagnes de prélèvements : la première en mai (saison humide) et la seconde en octobre (saison sèche). À chaque campagne, 45 échantillons ont été collectés dans des puits répartis sur un territoire de 460 km2, peuplé de plus de 550.000 habitants. Les analyses physico-chimiques ont révélé que la plupart des ions mesurés dépassaient les seuils fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les concentrations en solides dissous totaux, en sodium et en chlorures se sont avérées particulièrement élevées dans le nord-est de la plaine, tandis que des niveaux importants de nitrates ont été relevés dans le sud et aux abords de la ville de Oujda.
Sur le plan microbiologique, l'examen de 28 échantillons a mis en évidence une contamination bactérienne étendue. La majorité contenait des coliformes totaux, des coliformes fécaux et des entérocoques intestinaux, avec des taux plus élevés en saison sèche. De tels niveaux rendent la plupart des eaux souterraines impropres à la consommation humaine au regard des normes nationales et internationales. Des bactéries sulfato-réductrices ont également été détectées dans certaines analyses. Selon les chercheurs, cette situation résulte de l'absence de réseaux d'assainissement dans plusieurs zones, des infiltrations provenant de fosses septiques et de l'intensité des activités d'élevage.
Les données physico-chimiques confirment que plus de 86 % des échantillons présentaient une teneur en solides dissous totaux supérieure à 1.000 mg/L, signe d'une salinité élevée et d'une forte minéralisation de l'eau. Des concentrations importantes de sodium, de chlorures et de bicarbonates ont été enregistrées principalement au nord et à l'est de la plaine. Les nitrates, quant à eux, atteignaient des niveaux préoccupants dans près de la moitié des échantillons, en particulier dans le sud et autour de Oujda. Les chercheurs attribuent ces résultats à l'usage intensif d'engrais chimiques et aux infiltrations d'eaux usées.
La cartographie de l'indice global de pollution des eaux souterraines montre que plus de 80 % des puits se situent dans la catégorie « pollution faible ou inexistante ». Toutefois, certaines zones restreintes du nord-est affichent des niveaux de pollution allant de modérés à élevés, avec une légère hausse des valeurs en saison sèche. Les ions sodium et chlorure sont identifiés comme les principaux contributeurs à cet indice, traduisant l'influence conjointe de la dissolution des roches évaporitiques et des activités humaines sur la composition chimique de l'eau.
Les résultats microbiologiques confirment l'ampleur du problème : la proportion d'échantillons dépassant les limites sanitaires en coliformes totaux atteint 96 % en saison sèche et 93 % en saison humide. Aucune trace d'Escherichia coli n'a été relevée, mais des entérocoques intestinaux ont été détectés dans plus de la moitié des puits, parfois à des concentrations atteignant 21 unités formant colonie/100 mL. Cette contamination découle, selon les chercheurs, de l'infiltration de déjections animales et d'eaux usées non traitées vers les nappes phréatiques, aggravée par l'absence de systèmes d'assainissement dans certaines zones rurales. Elle tend à s'accentuer en saison sèche, lorsque la raréfaction de l'eau limite la dilution naturelle, un phénomène également observé dans d'autres régions semi-arides.
La comparaison avec des zones similaires en Inde et au Maroc montre que les valeurs maximales de l'indice enregistrées à Angad sont proches de celles relevées dans le bassin du Gange ou la plaine du Gharb, mais restent inférieures à celles constatées dans des zones de forte pollution telles que les monts Boukoya ou la ville de Sidi Slimane. Ce parallèle suggère que les pressions environnementales à l'origine de la pollution dans la plaine d'Angad sont représentatives de ce qui se produit dans d'autres systèmes aquifères semi-arides, soumis à l'agriculture intensive, à l'urbanisation et à l'industrialisation.
Les auteurs alertent sur le fait que la persistance de ces indicateurs, sans action corrective, pourrait aggraver la crise hydrique dans la région. La plaine d'Angad est en effet une source essentielle d'approvisionnement en eau pour Oujda et reste vitale pour les villages non raccordés au réseau public. Ils préconisent le traitement de l'eau avant consommation, l'adoption de pratiques agricoles plus durables réduisant l'usage d'engrais chimiques, l'amélioration des infrastructures d'assainissement et la mise en place d'un suivi régulier de la salinité et de la contamination bactérienne. Ils insistent également sur la nécessité de sensibiliser les agriculteurs et les gestionnaires de l'eau à la gravité de la situation, tout en promouvant l'usage de techniques d'irrigation modernes pour limiter l'épuisement et la pollution des nappes.


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