Libéré temporairement pour la première fois depuis son incarcération en 2017 afin d'assister aux obsèques de son père à Al Hoceima, le leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, a livré un message de gratitude lors duquel il a insisté sur l'importance de l'intérêt national, au-delà des appartenances régionales. Nasser Zefzafi, figure centrale du mouvement de contestation sociale connu sous le nom de Hirak du Rif, a assisté ce jeudi aux funérailles de son père, Ahmed Zefzafi, à Al Hoceima. Condamné à 20 ans de réclusion, il a bénéficié d'une permission exceptionnelle lui permettant de partager ce moment avec sa famille et la population venue en nombre présenter ses condoléances. Depuis le toit de la maison familiale, Zefzafi s'est adressé aux habitants, livrant un discours court mais marqué par des messages forts. Evoquant d'abord la question de la patrie, il a tenu à préciser que son attachement ne se limitait pas au Rif. « La patrie que j'évoque englobe chaque parcelle de ce pays, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que les divergences d'opinion ne doivent pas primer sur l'intérêt supérieur du pays. Le leader du Hirak a également adressé des remerciements appuyés à l'Administration pénitentiaire et à son délégué général, soulignant que sa présence aux obsèques de son père n'aurait pas été possible sans les efforts déployés. « Je ne fais pas partie de ceux qui minimisent les efforts des autres. Ce moment, je le dois à Dieu et au travail accompli par la délégation », a-t-il déclaré, en saluant également les cadres ayant veillé jusque tard dans la nuit pour permettre ce déplacement. Rendant hommage à son père, Zefzafi l'a décrit comme un homme ayant consacré sa vie à la patrie, « de son Sahara à son Nord, en passant par son Sud et son Est ». Il a affirmé que lui et ses proches étaient prêts à « offrir leur sang pour chaque parcelle de ce pays ». Avant la prière funéraire et l'enterrement au cimetière Al Moujahidines d'Ajdir, il a exhorté les présents à respecter l'ordre, rappelant que « l'honneur dû au défunt est son inhumation ». Ahmed Zefzafi, 78 ans, s'est éteint après une longue lutte contre un cancer à un stade avancé, nécessitant de lourds traitements de chimiothérapie. Son décès a provoqué une vive émotion et suscité de nombreux hommages sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont rappelé qu'il s'en est allé avec le « cœur brisé », sans avoir pu voir exaucé son souhait le plus cher, à savoir la libération de son fils et de ses codétenus.