Le Luxembourg s'apprête à franchir un pas diplomatique majeur : la semaine prochaine, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le Grand-Duché rejoindra les pays qui ont décidé de reconnaître officiellement l'État de Palestine. L'annonce a été confirmée mardi par le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Xavier Bettel, en amont d'une réunion de l'Union européenne à Bruxelles. Elle fait suite aux déclarations du premier ministre Luc Frieden, qui avait déjà évoqué cette orientation devant la commission des Affaires étrangères du Parlement luxembourgeois. Pour le chef du gouvernement, cette décision s'inscrit dans une dynamique initiée notamment par la France et l'Arabie saoudite, à l'origine d'un texte appelant la communauté internationale à appuyer la solution à deux États. « Nous restons convaincus que la création d'un État palestinien, aux côtés d'Israël, demeure la seule voie vers une paix durable », a déclaré Luc Frieden. Le dirigeant a également pointé la responsabilité partagée du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et du mouvement Hamas, qu'il accuse de bloquer toute perspective de règlement. Sur fond de guerre dévastatrice à Gaza et d'une famine qui s'aggrave, Luxembourg veut envoyer un signal fort en faveur d'un « règlement juste, pacifique et durable du conflit ». La « déclaration de New York », qui sera présentée la semaine prochaine, appelle non seulement à la reconnaissance de l'État palestinien mais aussi à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Si elle bénéficie déjà d'un large soutien au sein de l'ONU, elle se heurte à l'opposition ferme d'Israël et des États-Unis, qui continuent de rejeter toute reconnaissance unilatérale. Avec ce geste, le Luxembourg rejoint la liste croissante des pays européens et arabes qui tentent de faire pression sur Israël pour relancer un processus de paix au point mort depuis des années.
