Fitch Ratings a confirmé la note de défaut émetteur en devises à long terme du Maroc à 'BB+', assortie d'une perspective stable. L'agence souligne la solidité des politiques macroéconomiques, le soutien des créanciers officiels et le niveau confortable des réserves en devises, tout en notant la persistance d'un endettement élevé et des vulnérabilités structurelles. Fitch Ratings a publié son évaluation du Maroc, qui conserve sa note 'BB+'. Cette décision repose sur un équilibre entre plusieurs facteurs positifs, dont la discipline budgétaire, la confiance des bailleurs de fonds multilatéraux et un profil de dette favorable, et des défis persistants comme la dépendance aux conditions climatiques et des indicateurs de gouvernance en retrait par rapport aux pairs notés. Réformes fiscales et trajectoire budgétaire L'agence estime que le déficit budgétaire du gouvernement central se stabilisera à 3,8% du PIB en 2025, puis à une moyenne de 3,1% sur 2026-2027. Les recettes fiscales devraient rester autour de 18,7% du PIB, reflétant l'impact des réformes fiscales récentes qui ont simplifié le système et amélioré la conformité. Fitch prévoit toutefois une baisse des recettes non fiscales, ramenées à 3,6% du PIB, en raison d'un recul des mécanismes de financement innovants. Du côté des dépenses, Fitch anticipe un recul à 25,8% du PIB en moyenne entre 2025 et 2027, contre 27,1% en 2024. La hausse des dépenses sociales, notamment dans l'éducation et la santé, sera compensée par une baisse de l'investissement public, attendu à 6% du PIB, après l'achèvement de grands projets tels que le programme d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation. Dette élevée mais gérable La dette du gouvernement central devrait progressivement diminuer, passant de 68% du PIB en 2024 à 67% en 2025 et 65,3% en 2027. Bien que supérieure à la médiane des pays notés 'BB', Fitch considère que les risques de refinancement et de change sont contenus. Fin 2024, la dette était majoritairement à moyen et long terme (88%), à taux fixe (89%) et libellée en dirhams (75%). La dette extérieure demeure essentiellement concessionnelle, portée par les institutions multilatérales et bilatérales. Croissance prévue de 4,4% en 2025 Fitch prévoit une croissance du PIB réel de 4,4% en 2025, puis une moyenne de 3,9% entre 2026 et 2027, après 3,8% en 2024. L'amélioration des conditions pluviométriques devrait soutenir la production agricole, tandis que les secteurs non agricoles bénéficieront de la vigueur des industries exportatrices et des investissements en infrastructures. Le déficit courant, limité à 1,2% du PIB en 2024, devrait s'élargir à 1,4% en 2025 et 2,4% sur 2026-2027, sous l'effet d'une hausse des importations liée aux projets préparatoires à la Coupe du monde 2030. Le solde des services, tiré par le tourisme, restera toutefois un facteur de soutien. Réserves solides et risques sociaux Les réserves internationales se sont établies à 45 milliards USD en août 2025, contre 37 milliards un an plus tôt. Elles devraient rester robustes, équivalant en moyenne à 5,3 mois de paiements extérieurs, renforcées par des flux soutenus d'exportations et d'investissements directs étrangers. Le Maroc bénéficie également d'une ligne de crédit flexible du FMI d'un montant d'environ 4,5 milliards USD. Fitch mentionne toutefois des risques liés aux dépenses d'infrastructures engagées pour 2030, ainsi qu'aux tensions sociales, qui pourraient peser sur les finances publiques si elles entraînaient une hausse des dépenses sociales ou d'investissement.