Rabat : La Gen Z maintient la pression à la veille du discours royal

Les rues de Rabat ont de nouveau été le théâtre, ce jeudi 9 octobre en début de soirée, d'une mobilisation de la Génération Z, déterminée à faire entendre ses revendications avant la pause annoncée pour demain, vendredi, par respect du discours très attendu du Roi Mohammed VI à l'occasion de l'ouverture de la cinquième année législative de la onzième législature au siège du Parlement.
Ce temps d'arrêt, respecté par le mouvement, n'altère en rien la vigueur de leurs protestations, qui continuent de refléter les préoccupations profondes d'une jeunesse marocaine en quête de justice sociale et de réformes structurelles.
© Ayoub Amar
À quelques heures de la pause, les manifestants ont tenu à réaffirmer l'ampleur et la légitimité de leurs demandes. Sami, l'un des participants, explique : « Comme vous pouvez le constater, la Génération Z se rassemble encore ce soir pour défendre ses droits fondamentaux : une éducation de qualité, la fin de la corruption et un système de santé efficace et respectueux de la vie des Marocains. J'aimerais que toutes les générations participent à ces manifestations, car elles ne concernent pas seulement la Gen Z, mais tous les Marocains, peu importe leur âge, leur origine ou leur religion. Cette manifestation leur appartient aussi, et ils devraient être ici à nos côtés ».
© Ayoub Amar
Sur le terrain, les pancartes et slogans reflètent une palette de revendications centrées sur l'éducation, la santé et l'emploi. Niâma Naji, étudiante en droit français, résume avec simplicité et conviction les aspirations de nombreux jeunes : « Nous avons besoin d'une bonne éducation, d'un système de santé efficace et d'un emploi décent pour un avenir meilleur. Nous resterons mobilisés jusqu'à ce que nos revendications soient réalisées ».
Parmi les participants, Mohamed, venu avec un groupe d'amis, insiste sur la dimension civique et pacifique de leur mobilisation, tout en exprimant des inquiétudes sur la répression passée : « Nous sommes venus aujourd'hui pour cette dernière manifestation avant le discours du Roi, afin de demander la démission du gouvernement actuel et qu'il rende des comptes. Nous demandons également la libération de tous les détenus arrêtés de manière violente. Le ministre de la Justice a récemment déclaré à la télévision que ces manifestations n'ont pas besoin d'autorisation. Alors pourquoi certaines personnes ont-elles passé 48 heures en cellule et doivent comparaître devant les tribunaux ? Moi-même j'ai été arrêté dimanche dernier, puis relâché ».
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Mohamed rappelle également que le droit de manifester est garanti par la Constitution : « Le droit de manifester est inscrit dans la Constitution et est parfaitement légitime, surtout lorsqu'il s'agit de défendre ses droits. Je suis convaincu de n'avoir rien fait de mal, et c'est pourquoi je continue à protester pacifiquement. Nous continuerons jusqu'à ce que nos revendications légitimes soient entendues ».
Ce jeudi, les manifestants de la Génération Z ont démontré leur détermination à poursuivre la mobilisation de manière pacifique, malgré les tensions et les interrogations autour de certaines arrestations.
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Cela dit, les regards des Marocains, toutes catégories sociales confondues, se tourneront demain, vendredi, vers le discours très attendu du Roi Mohammed VI à l'occasion de l'ouverture de l'année législative. Une forte attente entoure ce moment, relative notamment à la gestion des secteurs de la santé et de l'éducation, dont la réforme constitue la principale revendication de la « Génération Z » lors des mobilisations massives qui ont touché plusieurs villes.
La lutte contre la corruption et la nécessité de demander des comptes aux responsables impliqués, figurent également parmi les attentes phares exprimées par les jeunes manifestants.
© Ayoub Amar
Les avis et les attentes divergent quant au contenu et à l'angle que prendra le discours royal, ainsi que sur la manière dont le Souverain abordera la question des protestations, ce premier discours coïncidant avec le lancement du mouvement. Les jeunes manifestants, eux, n'ont pas hésité à s'adresser directement au Roi, exprimant clairement leur perte de confiance envers le gouvernement et les partis politiques.