La Coalition civile pour la montagne n'a pas tardé à réagir au contenu du discours royal appelant à l'amélioration des conditions de vie dans les zones oasiennes et montagneuses, et à leur pleine inclusion dans les fruits du développement, dans le cadre de la quête d'une véritable justice territoriale. Dans ce sillage, la coalition a exhorté les pouvoirs publics à accélérer la concrétisation de cette orientation royale à travers des politiques publiques tangibles et à renforcer la culture de réconciliation avec les territoires fragiles. Dans un discours empreint de clarté et de fermeté, le roi Mohammed VI a insisté, lors de la séance d'ouverture de la session d'automne de la dernière année législative du mandat parlementaire, sur la nécessité d'accorder une attention particulière aux zones les plus vulnérables, en tenant compte de leurs spécificités et de la nature de leurs besoins, notamment les régions montagneuses et les espaces oasiens. Le Souverain a affirmé qu'« il n'est pas possible de réaliser un développement territorial harmonieux sans complémentarité et solidarité effective entre les régions ». Et d'ajouter : « Il devient nécessaire de repenser le développement des zones montagneuses, qui couvrent 30 % du territoire national, et de les doter d'une politique publique intégrée prenant en considération leurs particularités et leurs nombreuses potentialités ». Dans un appel national pour la justice territoriale et la cohésion sociale, la coalition a salué la portée du discours royal, soulignant que « la justice sociale et territoriale n'est pas un slogan conjoncturel mais une orientation stratégique ». Elle a précisé que la publication de cet appel par la Coalition civile pour la montagne s'inscrit dans une mobilisation nationale collective visant à traduire cette vision royale en actions concrètes, garantissant l'égalité d'accès à l'éducation, à la santé, à l'eau, aux infrastructures de base et aux opportunités d'emploi dans toutes les régions du Maroc, y compris les zones montagneuses qui sont demeurées, des décennies durant, en marge du développement national. L'organisation civile a réitéré sa revendication d'un cadre juridique contraignant pour la justice territoriale en milieu montagnard, estimant qu'une telle mesure obligerait l'État et les collectivités territoriales à adopter des politiques de développement adaptées aux spécificités environnementales, sociales, économiques et culturelles de ces zones. Elle a également plaidé pour la création d'une instance nationale dédiée au développement des zones montagneuses, la mise en place d'un fonds spécial de financement, ainsi que l'adoption d'indicateurs précis permettant de mesurer l'impact réel des programmes publics sur la vie des habitants. La coalition a, en outre, appelé à transformer la justice territoriale en une réalité sociale et humaine palpable, rappelant qu'elle « ne se limite pas à la simple répartition de projets », mais qu'elle implique également une redistribution du pouvoir et des opportunités, ainsi qu'une participation active des citoyens aux processus de décision locaux. À cet égard, la déclaration du collectif a plaidé pour l'adoption d'une véritable approche participative dans l'élaboration des nouveaux programmes de développement, garantissant la présence des acteurs locaux, de la société civile et des jeunes, et reposant sur un diagnostic de terrain rigoureux plutôt que sur des approches centralisées et préétablies. Concernant la restauration de la confiance et la réconciliation avec les territoires fragiles, la coalition a souligné que cette confiance ne saurait être rétablie qu'à travers une écoute sincère et une réponse responsable aux revendications sociales et juvéniles actuelles, qui traduisent une crise profonde dans la répartition des opportunités et de la dignité. La coalition a salué la référence royale aux « zones les plus vulnérables », considérant que l'équité ne saurait être atteinte sans le règlement des dossiers en suspens qui continuent de peser sur la mémoire de ces territoires. Elle a ainsi appelé à la mise en œuvre de mesures de réparation au profit des régions marginalisées et de leurs populations, notamment la libération des détenus du mouvement de protestation du Rif ainsi que de tous les prisonniers arrêtés dans le cadre de manifestations sociales pacifiques, et l'indemnisation équitable des victimes du séisme d'Al Haouz. Elle a également plaidé pour une révision globale de la politique de reconstruction, estimant qu'elle n'a pas encore concerné l'ensemble des sinistrés ni permis d'atteindre les objectifs de justice et de dignité énoncés dans les orientations royales formulées au lendemain du séisme. Enfin, la coalition a relevé que cet appel intervient à un moment critique, marqué par une montée du mécontentement populaire et des tensions sociales, conséquence directe de déséquilibres accumulés dans le développement, de l'absence d'équité dans la répartition des richesses et du déficit d'égalité des chances. Cette initiative coïncide avec le discours royal, qui a mis en exergue la nécessité d'un profond changement des modes de pensée et d'action, et l'adoption d'une politique intégrée et différenciée tenant compte des spécificités territoriales des zones montagneuses afin de rétablir l'équilibre entre l'ensemble des territoires du Royaume.