La Russie marque un tournant dans sa position sur le Sahara marocain. Sergueï Lavrov a affirmé que Moscou est prête à soutenir le plan d'autonomie proposé par le Maroc, à condition qu'il soit approuvé par toutes les parties et supervisé par l'ONU, et ce quelques jours avant la session cruciale du Conseil de sécurité. Dans un développement marquant de la position de son pays sur le différend autour du Sahara marocain, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé ce lundi que Moscou est prête à apporter son soutien au plan d'autonomie présenté par le Rabat pour régler ce conflit et à le soutenir en tant que forme de « droit à l'autodétermination », à condition que cela se fasse avec l'accord de toutes les parties et sous supervision des Nations unies. Lors d'une rencontre avec des représentants des médias arabes à Moscou, Lavrov a souligné que la position de la Russie sur la question du Sahara repose sur les résolutions pertinentes des Nations unies, précisant que son pays « soutient le droit à l'autodétermination par le dialogue et non par des actions unilatérales ». Le chef de la diplomatie russe a ajouté que « la question du conflit du Sahara est sur la table depuis cinq décennies, et la solution envisagée à l'époque pour le régler était le référendum, mais la réalité a ensuite évolué », soulignant que « le plan d'autonomie proposé par le Maroc pourrait constituer une solution réussie s'il recueille l'accord des parties concernées et est supervisé par l'ONU ». Lavrov a également indiqué que « les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU constituent actuellement le cadre disponible pour discuter d'un règlement de ce conflit, et si une nouvelle résolution venait à s'appuyer sur d'autres cadres de règlement, nous serons prêts à en examiner le contenu, à condition que toutes les parties concernées y consentent ». Cette nouvelle position de la Russie intervient quelques jours seulement avant la tenue de la session très attendue du Conseil de sécurité de l'ONU, qui sera consacrée à l'examen des derniers développements concernant la situation au Sahara, ainsi qu'à la discussion sur l'avenir de la mission des Nations unies dans la région (MINURSO), ce qui illustre l'importance du moment choisi pour ces déclarations russes et leur impact potentiel sur la dynamique des débats internationaux autour du conflit. Il est à noter que la Russie et la Chine sont les deux membres permanents du Conseil de sécurité qui n'ont pas encore exprimé leur soutien explicite au plan d'autonomie au Sahara comme unique base pour clore ce différend régional, contrairement à Washington, Londres et Paris. Cela dit, ces deux pays pourraient soutenir la position du Maroc à l'avenir, compte tenu des bonnes relations entre le Maroc et la Russie et de son non‐alignement dans la guerre en Ukraine, ainsi que de l'engagement de Rabat en faveur du principe d' « une seule Chine » dans la question de Taïwan, ce qui pourrait leur laisser davantage de marge pour adopter des positions plus flexibles concernant le dossier du Sahara marocain.