La ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, a souligné la portée stratégique du partenariat économique unissant le Maroc et l'Espagne, affirmant que la 13e Réunion de haut niveau (RHN) s'inscrit dans la dynamique visant à hisser ce partenariat à un niveau supérieur. Dans une interview accordée au journal espagnol El Economista, Nadia Fettah a indiqué que les échanges commerciaux bilatéraux ont enregistré une croissance soutenue de près de 9 % par an au cours de la dernière décennie, accusant une progression de plus de 59 % par rapport à 2019. Les importations marocaines en provenance d'Espagne atteignent environ 11 milliards d'euros, tandis que les exportations s'élèvent à près de 9 milliards, a-t-il précisé. La ministre a cité plusieurs secteurs prioritaires de partenariat, en particulier l'énergie – où les deux pays partagent une vision commune en matière de souveraineté énergétique et de décarbonation –, mais aussi le textile, l'agro-industrie, les services, les technologies et les finances, exprimant la volonté de renforcer la création de valeur ajoutée dans l'ensemble de ces filières. S'agissant de l'attractivité fiscale du Maroc, elle a mis en avant trois atouts majeurs : un cadre fiscal clair et stable assorti de garanties sur cinq ans, des infrastructures modernes et performantes, et la position stratégique du Maroc en tant que hub permettant d'exporter vers l'Europe tout en offrant une porte d'entrée privilégiée vers le continent africain. Elle a également souligné l'importance de renforcer les liens entre les PME marocaines et espagnoles, rappelant la nouvelle Charte de l'investissement dédiée aux entreprises réalisant un chiffre d'affaires entre 100.000 et 5 millions d'euros. La ministre a insisté sur la proximité culturelle et géographique facilitant l'internationalisation des petites entreprises. Évoquant l'importance du complexe portuaire Tanger Med comme hub stratégique majeur, idéalement situé et connecté à un réseau de plus de 180 ports dans 70 pays, Mme Fettah a mis en avant le rôle déterminant du corridor maritime méditerranéen pour les économies des deux pays. Elle a par ailleurs souligné que le Maroc a renforcé la résilience de son économie face aux crises grâce à une institutionnalisation accrue de la discipline budgétaire, mettant l'accent notamment sur la diversification du tissu économique national. Rappelant que le Maroc figure parmi les pays bénéficiant d'avantages douaniers américains, la ministre a estimé que cette position traduit la fiabilité du Royaume en tant que partenaire économique. Concernant les relations avec l'Union européenne, la ministre s'est félicitée de l'intégration croissante des deux économies, les échanges étant passés de 10 milliards d'euros dans les années 2000 à près de 60 milliards aujourd'hui. Elle a rappelé le choix stratégique du Maroc de converger vers les standards sanitaires et phytosanitaires européens, permettant ainsi l'accès à un marché de plus de 300 millions de consommateurs. Selon elle, le Maroc offre également de réelles opportunités en matière de nearshoring, notamment dans l'industrie pharmaceutique, avec un potentiel important de création de valeur dans les chaînes de production des deux économies.