Le président américain Donald Trump a signé, vendredi, un décret imposant de nouvelles taxes à l'importation sur les véhicules industriels. À partir du 1er novembre, les camions seront frappés d'un droit de douane de 25 %, tandis que les autocars et bus seront soumis à une taxe de 10 %. Cette décision marque un nouvel épisode dans la stratégie commerciale offensive de la Maison-Blanche. Après avoir ciblé l'acier, l'aluminium ou encore certains produits électroniques, l'administration Trump s'attaque désormais au secteur des véhicules lourds. Annoncée dès la fin septembre, la surtaxe sur les camions devait initialement entrer en vigueur le 1er octobre. Le président y a finalement ajouté les autocars, élargissant le champ d'application de ces mesures protectionnistes. Selon le département américain du Commerce, cette décision découle d'une enquête visant à évaluer les risques liés à la délocalisation de la production automobile. Washington estime que la dépendance croissante vis-à-vis de la fabrication étrangère pourrait fragiliser la sécurité économique du pays. Les nouvelles taxes toucheront surtout les importations en provenance du Mexique et du Canada, principaux fournisseurs du marché américain : 78 % des camions importés viennent du Mexique et 15 % du Canada, selon le cabinet Capital Economics. Toutefois, les véhicules produits dans le respect des règles de l'accord de libre-échange nord-américain (ACEUM) bénéficieront d'exemptions partielles. En revanche, les autocars fabriqués dans ces deux pays seront pleinement concernés par la surtaxe de 10 %, même s'ils sont produits dans le cadre de ce même traité. Dans le même décret, Donald Trump a également prolongé jusqu'en 2030 un avantage fiscal permettant aux constructeurs de déduire 3,75 % du prix de vente de véhicules produits localement mais contenant des pièces importées. Cette mesure, introduite pour atténuer l'effet des droits de douane sur les fabricants américains, devait initialement expirer à la fin de l'année. Le Canada et le Mexique, souvent en première ligne des différends commerciaux avec Washington, ont exprimé leurs inquiétudes face à cette nouvelle escalade. Les deux pays cherchent toujours à renégocier certains aspects de leurs échanges bilatéraux, mais sans avancée notable pour l'instant. Malgré ces tensions, les autorités canadiennes et mexicaines relativisent l'impact des nouvelles taxes, rappelant que la majorité de leurs exportations vers les États-Unis sont déjà couvertes par les dispositions de l'ACEUM.