Le débat sur les droits de douane appliqués aux produits pharmaceutiques importés a animé, mardi, les discussions de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. Le gouvernement a rejeté la série d'amendements proposés par le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD), maintenant ainsi les orientations prévues dans l'article 4 du projet de loi de finances 2026. Le sujet, déjà au cœur des précédentes séances de discussion générale et détaillée du budget, a une nouvelle fois opposé le gouvernement et l'opposition. Présent lors de la réunion, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a assuré que les ajustements opérés visent à soutenir la production locale tout en veillant à ce que les baisses décidées se traduisent par une réduction effective du prix des médicaments pour les citoyens. « Nous continuerons d'analyser la situation secteur par secteur. Les hausses de droits de douane ne seront appliquées que si nous avons la certitude de l'existence d'une production nationale suffisante. », a-t-il précisé. De son côté, Abdellah Bouanou, président du groupe PJD, a plaidé pour un report des nouvelles mesures, estimant que le Parlement manquait de données précises sur chaque médicament. Il a rappelé que le coût du médicament pèse lourdement sur les budgets des ménages et sur les dispositifs de protection sociale, citant le cas de médicaments importés à moins d'un dirham et revendus jusqu'à 94 dirhams sur le marché. Révision des droits de douane sur les produits médicaux et les tests rapides Le gouvernement a confirmé que certains produits pharmaceutiques importés verront leurs droits de douane réduits de 30 % à 2,5 %, tandis que d'autres catégories subiront une hausse progressive, de 10 % à 17,5 %, voire jusqu'à 30 %. Les amendements du PJD, qui allaient dans un sens opposé, ont été rejetés. En revanche, l'exécutif a approuvé un amendement présenté par la majorité parlementaire, relevant les droits de douane sur certaines catégories de tests rapides de dépistage (maladies infectieuses et chroniques) de 2,5 % à 17,5 %. Selon le ministère du Budget, cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une révision en cours de la nomenclature tarifaire, menée en concertation avec les acteurs concernés, et approuvée par la Commission consultative des importations. Par ailleurs, la commission a refusé une proposition de la députée Fatima Tamni, qui visait à instaurer un droit de douane de 22 % sur les produits agricoles importés disposant d'un équivalent local, afin de protéger les petits agriculteurs. Fouzi Lekjaa a rejeté l'idée, expliquant que les taux actuels de taxation, pouvant atteindre 200 %, assurent déjà une protection suffisante du secteur agricole national.