La Risk Map Africa 2025 publiée par la plateforme suédoise Safeture place le Maroc dans la catégorie très restreinte des pays africains à « risque faible », aux côtés du Botswana et de la Namibie. Un classement qui contraste fortement avec la situation de l'Algérie, dont de vastes zones sont considérées comme dangereuses ou formellement déconseillées. Safeture, plateforme spécialisée dans l'analyse et la gestion des risques, dévoile chaque année une carte mondiale permettant aux voyageurs et investisseurs d'évaluer le niveau de sécurité des destinations. Dans son édition 2025, le Maroc y apparaît en vert clair, couleur associée au plus bas niveau de risque. Cette classification signifie que les déplacements dans le Royaume sont considérés comme sûrs, qu'ils soient touristiques ou professionnels, et qu'aucune restriction particulière n'est recommandée. Le Maroc devient ainsi le seul pays d'Afrique du Nord à bénéficier de ce statut, un indicateur de stabilité rare sur le continent. Dans le reste de l'Afrique du Nord, la Risk Map 2025 met en évidence des niveaux de risque différenciés selon les pays. En Tunisie, Safeture classe l'essentiel du territoire en « risque moyen », une catégorie qui appelle à la prudence sans constituer un obstacle majeur aux déplacements. L'Égypte présente un profil similaire, avec des zones touristiques largement fréquentées jugées relativement stables, mais des régions périphériques, notamment dans le Sinaï, qui demeurent sensibles. La situation apparaît nettement plus préoccupante en Algérie, où la carte distingue deux niveaux de risque parmi les plus élevés de la région. Les vastes frontières sud et est ( s'étendant vers le Mali, le Niger et la Libye ) sont classées en rouge, c'est-à-dire dans la catégorie du danger maximal, avec des déplacements formellement déconseillés. Le centre et le nord du pays sont pour leur part placés en orange, correspondant à un « risque élevé » nécessitant des mesures de sécurité renforcées. Ce marquage traduit la vulnérabilité particulière des zones sahariennes et frontalières, où la porosité des limites, la présence de groupes armés et l'instabilité du Sahel continuent de peser sur l'environnement sécuritaire. Quant à la Libye, elle demeure l'un des pays les plus instables de la région, largement classée en rouge du fait de la persistance d'affrontements sporadiques, de la fragmentation institutionnelle et de la présence de multiples factions armées. Dans ce contexte nord-africain contrasté, le positionnement du Maroc comme seul pays de la région figurant dans la catégorie « risque faible » apparaît d'autant plus distinctif. Le rapport rappelle également que de nombreuses villes africaines demeurent parmi les plus dangereuses au monde, citant notamment Mogadiscio, Tripoli, Lagos, Port Harcourt, Johannesburg ou encore Cape Town, où sévissent crimes violents, enlèvements, milices ou attaques terroristes. Dans ce paysage global tendu, le positionnement du Maroc comme espace sûr apparaît d'autant plus remarquable. La Risk Map 2025 permet aussi de situer l'Afrique dans un contexte mondial marqué par une dégradation notable des risques. Safeture relève ainsi que les pays les moins sûrs de la planète sont aujourd'hui concentrés dans une large bande allant du Sahel au Moyen-Orient, en passant par l'Asie du Sud-Est. Le classement mondial fait apparaître en tête des pays les plus dangereux le Burkina Faso, la Centrafrique, le Liban, le Myanmar, le Niger, la Somalie, le Soudan, la Syrie ou encore le Yémen, où les conflits armés, les effondrements institutionnels et l'influence de groupes armés rendent les déplacements extrêmement périlleux. Safeture met également en avant la détérioration de la situation sanitaire et médicale dans plusieurs régions du monde, identifiant des pays comme l'Afghanistan, Haïti, le Venezuela, le Cameroun ou le Soudan du Sud parmi ceux où l'accès aux soins est le plus critique. Les risques sanitaires ( qu'il s'agisse d'épidémies, d'infrastructures médicales défaillantes ou de pénuries de médicaments ) s'ajoutent aux défis sécuritaires, transformant certaines destinations en zones totalement inadaptées au voyage. Sur le plan urbain, le rapport publie également une liste des villes considérées comme les moins sûres au monde, incluant Bangui, Beyrouth, Gaza, Karachi, Khartoum, Mogadiscio ou Port-au-Prince, où la violence, l'instabilité politique et les difficultés d'accès aux services essentiels exposent habitants et visiteurs à des risques élevés. À l'opposé, les villes les plus sûres se trouvent majoritairement en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, comme Berne, Ottawa, Tokyo, Séoul, Singapour ou Doha, confirmant la polarisation croissante entre espaces à très haute sécurité et zones de crise. Ce classement a un impact direct sur les dynamiques touristiques et économiques. Les voyageurs s'appuient de plus en plus sur les cartes de risques interactives pour décider de leurs destinations, et la mention « risque faible » renforce la confiance des visiteurs internationaux. Elle encourage par ailleurs les compagnies aériennes et tour-opérateurs à élargir leurs offres vers le Royaume. Sur le plan économique, la sécurité constitue l'un des premiers critères d'évaluation des investissements touristiques et immobiliers. Les destinations à faible risque enregistrent généralement une hausse des projets hôteliers, des investissements dans les infrastructures et des créations d'emplois liées au tourisme. Le Maroc, qui attire déjà le plus grand nombre de touristes en Afrique du Nord, consolide ainsi sa position de leader régional grâce à une combinaison d'atouts sécuritaires, culturels et naturels.