Huawei hausse le ton en annonçant ce jeudi 7 mars avoir porter plainte contre le gouvernement américain pour avoir « interdit aux administrations américaines et entreprises américaines entretenant des relations avec le gouvernement de lui acheter des équipements ou des services« , sous prétexte de l'atteinte à la « sécurité nationale« . Le point. Ça chauffe de plus en plus entre le géant chinois du télécom, Huawei, et le gouvernement américain. En effet, Guo Ping, l'un des présidents de Huawei a annoncé lors d'une conférence de presse à Shenzen en Chine, le dépôt d'une plainte contre le gouvernement américain à Plano (Texas). Cause ? Selon Guo Ping, « l'article de la loi américaine qui place Huawei sur une liste noire est inconstitutionnel et sans aucun fondement», dénonçant également les « propos des Etats-Unis qui entachent la réputation de la société ». «Le Congrès américain a échoué de manière répétée à produire des preuves justifiant les restrictions aux produits Huawei. Cette interdiction est illégale et empêche Huawei de livrer une concurrence loyale», souligne le président de la firme chinoise. Il a également affirmé que «Huawei n'a jamais implanté et n'implantera jamais de portes dérobées (qui consiste à espionner ses clients)», l'une des lourdes accusations formulées par le gouvernement américain à l'encontre de Huawei depuis le début de ce bras de fer, qui enclavent le lancement de la 5G par le géant du télécom dans plusieurs pays. Dans ce sens, Guo Ping a annoncé que «Huawei n'a pas d'autre choix que de contester cette loi après avoir tout essayé pour dissiper les inquiétudes des législateurs américains». La goutte qui fait déborder le vase La décision de porter plainte contre le gouvernement américain n'a pas été prise sur un coup de tête par Huawei, mais plutôt suite à la poursuite entamée au Canada contre Meng Wanzhoun, directrice financière du géant chinois et fille du fondateur de l'entreprise, par le ministère de la justice américaine. Cette dernière a comparu hier devant un tribunal, qui a réclamé «son extradition afin qu'elle soit jugée», rapporte la presse étrangère. Lors de l'audience qui s'est tenue dans un tribunal à Vancouver mercredi 6 mars, l'un des avocats de Meng Wanzhou, a dit craindre des «motivations à caractère politique» derrière la réclamation de la justice américaine quant à l'extradition de la directrice financière du groupe Huawei, surtout après «les déclarations et les commentaires du Président Américain Donald Trump». Rappelons que Mme Meng a été arrêtée, le 1er décembre à Vancouver, par les autorités canadiennes, suite à la poursuite entamée par les Etats-Unis à son encontre, pour «violation de sanctions contre l'Iran et vol industriel». Une poursuite qui a créé une crise diplomatique entre Ottawa et Pékin. Le tribunal de de la Cour suprême de la Colombie-Britannique a donc fixé au 8 mai la comparution prochaine de la directrice financière de Huawei. Le ministère de la Justice a précisé, via un communiqué rapporté par la presse étrangère, que l'examen sur le fond de la demande d'extradition commencerait à une date qui n'a pas encore été définie. En attendant, la fille du fondateur de Huawei, âgée de 47 ans, est en liberté surveillée à Vancouver, où elle possède deux demeures, alors que la Chine dément avoir commis la moindre erreur en affirmant n'avoir «pas connaissance d'actes répréhensibles de la part de Mme Meng», dénonce ainsi «un incident purement politique» et réclame au Canada la libération immédiate de Meng Wanzhou.