Le 3 avril dernier, dix femmes travailleuses dans les champs des fruits rouges, au niveau de la commune de Moulay Bousselham, ont trouvé la mort dans un accident mortel, survenu suite à une collision entre un camion et la voiture qui les transportaient. Une tragédie qui a fait réagir l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), en mettant les autorités locales, les responsables du secteur de l'agriculture et le gouvernement face à leurs responsabilités. « Cet accident mortel, qui a coûté la vie à 10 femmes travailleuses dans les champs de la commune de Moulay Bousselham, a permis d'exposer la réalité sur la situation de ses femmes, qui souffrent de l'absence de conditions de protection garanties par les droits fondamentaux du travail», peut-on lire dans le communiqué de l'ADFM dont Hespress Fr détient une copie. Les membres de l'ADFM ont mis l'accent dans leur communiqué sur la « pauvreté et le besoin qui a poussé ces femmes à risquer leur vie pour arriver à leur lieu de travail. Une réalité qui a été abordée dans de nombreux rapports», souligne l'ADFM, tenant ainsi comme responsable « le gouvernement, le parlement et les institutions élues, au sujet de l'exploitation de ces femmes-là ». Par ailleurs, l'ADFM regrette le sort tragique des « femmes travailleuses dans les champs des fruits rouges, les femmes d'Essaouira, les femmes du poste frontalier Sebta, les femmes de Moulay Bousselham, victime de la pauvreté, de la fragilité sociale, de l'analphabétisme et du gaspillage scolaire, ce qui les a poussés ainsi à travailler dans des conditions misérables et dangereuses dans un secteur informel ». Dans ce sens, les membres de l'ADFM dénoncent la situation qui a conduit ces femmes « à payer leur vie en contrepartie d'un travail », implorant ainsi le « gouvernement, qui garde le silence face à la situation de ses femmes exploité dans les domaines agricoles », de suivre les recommandations que l'association a toujours formulées pour alerter les responsables des secteurs concernés de la gravité de la situation. L'ADFM appelle également le gouvernement et les responsables « à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux infractions des droits de ses femmes qui travail dans les champs », soulignant la nécessité de « mettre en place une politique publique réelle et efficace garantissant un travail décent à ses femmes », considérant « qu'il est temps de mettre fin au prolétariat au Maroc ». Ce que propose l'ADFM au gouvernement et aux responsables du secteur au Maroc est de « prendre les mesures nécessaires pour réduire la violation des droits des travailleuses sans protection et exacerber la féminisation de la pauvreté, ainsi que la mise en place d'une politique publique réelle et efficace garantissant des conditions de vie décentes ». Ils proposent incidemment de « veiller à ce que toutes les entreprises se conforment au droit du travail, aux réglementations de la sécurité sociale, aux conventions et instruments internationaux pertinents, et sanctionner toute personne violant les droits des femmes et des hommes, y compris en ce qui concerne les conditions de travail, en assurant au personnel un transport convenable et une bonne rémunération». Et pour conclure, l'ADFM demande au gouvernement et aux responsables d'être fidèle aux slogans brandis concernant l'élimination du travail informel et non organisé, en particulier chez les femmes ainsi que l'élimination de l'exploitation et la mise en place de mécanismes de protection et de contrôle.