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Enregistrement à la CNSS des femmes travailleuses : La société civile, cheville ouvrière
Publié dans L'opinion le 18 - 01 - 2015

Dans le cadre des programmes pour l'amélioration des conditions de travail dans le secteur des fruits rouges, d'abord 2010-2014 financé par l'organisation de l'entraide internationale d'Espagne l'AECID avec l'appui d'Oxfam Maroc et 2012-2015 par l'Union Européenne, la tâche de la société civile, très active dans la région, est minutieuse et ardue sur le terrain. Ce travail a pour finalité l'adhésion des travailleuses à la CNSS, garante de leurs droits élémentaires au Code du travail, à la retraite et à la dignité. Seulement, arriver à cette étape n'a pas été sans heurts. Pour en bénéficier, tous les partenaires s'y sont attelés, entre sensibilisation, d'abord, et accompagnement pour que ces femmes obtiennent la carte d'identité nationale, pour que leur mariage soit reconnu et enfin pour qu'elles soient enregistrées par les producteurs du secteur à la CNSS.
En tant qu'association créée en 2003 dans la région de Larache, la fédération de la Ligue Démocratique des Droits de la Femme a accompagné ce chantier depuis 2010. Rencontrées lors d'une conférence organisée dans le cadre du projet du secteur des fruits rouges, deux actrices associatives, chargées du projet au sein de la LDDF, s'expriment à propos des problématiques dans la région. L'association assure l'écoute, la sensibilisation et l'accompagnement des femmes en cas de violences domestiques ou autres, travaille sur l'éducation et la diffusion de l'égalité et de la citoyenneté parmi les jeunes garçons et filles au niveau des établissements scolaires, surtout au primaire...
Grâce au programme sur l'amélioration des conditions de travail dans le secteur des fruits rouges dans la zone de Larache-Moulay Bousselham, qui a débuté en 2010, des changements positifs palpables se sont opérés aussi bien pour ce qui est des conditions socioéconomiques des femmes que pour tout le secteur. Pour Filali Farida, chargée du projet au sein de la section de la LDDF de Larache, ce programme a créé toute une dynamique dans le secteur et une synergie entre les différents partenaires nationaux, internationaux, acteurs locaux, société civile, responsables à la CNSS...
L'objectif principal de la LDDF, pour ce qui est de l'amélioration des conditions de vie des travailleuses dans le secteur des fruits rouges, était avant tout leur enregistrement à la CNSS. A travers, tout d'abord, leur sensibilisation et leur conscientisation sur l'importance de la CNSS, sorte de garantie de leurs droits au travail, que ce soit pour une retraite méritée, pour bénéficier des allocations familiales, en cas de maladie... Un travail de longue haleine avec des partenaires locaux, des associations de Larache, l'appui d'Oxfam et le financement de l'AECDI. En faisant l'écoute, déclare Farida, on se rendait compte, au fur et à mesure, que ces femmes n'avaient ni extrait d'acte de naissance ni autre document. En plus, les acteurs associatifs ont visité 120 douars de la région au cours de ces quatre ans et se sont rendus compte que beaucoup de femmes travailleuses depuis de longues années ne sont pas inscrites à la CNSS. Donc, sans garanties ni droits.
Dans cette optique, la LDDF s'est attelée à l'identité. Surtout après la rencontre qui a réuni les acteurs associatifs, ceux de la CNSS et les producteurs de la zone Larache-Moulay Bousselham. Ces derniers avaient affirmé ne pas pouvoir déclarer des femmes qui n'avaient même pas d'extrait d'acte de naissance ou de carte d'identité nationale, ni acte de mariage. Les partenaires locaux et internationaux étaient unanimes et aucun producteur ne pouvait les enregistrer à la CNSS.
La première étape, c'était leur enregistrement à l'état civil. Certes, l'Etat avait commencé sa compagne depuis 2001 mais l'enregistrement était encore faible.
« Pour ce qui est de la carte d'identité nationale, on a pu enregistrer 1400 femmes, sans compter leurs enfants, toute la famille, avec leurs mères... Cette période coincidait également avec la campagne de reconnaissance de mariage organisée par l'Etat, on a commencé par le grand père, le père puis le fils, donc trois générations de suite. On a beaucoup travaillé sur ce volet, enregistrant ces femmes pour la CIN puis on les transmettait à d'autres associations qui se relayaient pour prendre en charge leur accompagnement pour l'enregistrement à la CNSS".
Le premier programme 2010-2014 a permis le développement socioculturel de la région Larache Moulay bousselham, le deuxième volet 2011-2015 s'est développé à Larache, Moulay bousselham, Kenitra, Chrarda Beni Hssen, pour atteindre toute la région des fruits rouges.
Pourrait-il y avoir développement économique d'un secteur et changement sans qu'il y ait amélioration des conditions de vie des travailleuses. D'autant plus que ces femmes ont une particularité dans la cueillette des fraises qui les démarque des hommes. Et que les producteurs sont obligés, à la haute saison, depuis janvier jusqu'au mois d'avril, de chercher les travailleuses, pouvant aller jusque vers la route de Ouazzane, dans la région de l'atlas, parce que la fraise est vite perdue. En tant qu'association qui lutte pour les droits économiques, politiques, sociaux, culturels des femmes, affirme Mme Filali, on a intégré ce domaine et on espère avoir contribué efficacement au changement, mais il y a encore beaucoup de travail à faire dans la région. Le programme de l'AECID se termine, celui de l'UE va bientôt se terminer, on espère, en tant qu'association féminine, que les producteurs, les autorités locales, entre la wilaya, le bureau régional de l'investissement agricole, le plan Maroc vert et d'autres intervenants, qu'il y ait continuité dans ce volet. L'amélioration des conditions de travail des femmes, côté papiers administratifs est presque achevée. Il faudrait s'atteler à l'amélioration du confort au niveau des moyens de transport, aux routes défectueuses qui constituent un danger pour les travailleuses, le nombre d'accidents au niveau de la région Larache ou Kenitra en est une preuve tangible. Mais aussi, au harcèlement sexuel auquel sont confrontées les femmes au niveau des fermes et des usines. Ces travailleuses sont des citoyennes marocaines et leur niveau de scolarisation ne dépasse pas, pour la majorité, le primaire. Les services rendus par les associations restent limités, les horizons aussi, et le rôle de l'Etat est très important dans la mise en place de lois qui garantissent la protection des femmes, les mécanismes de suivi pour le respect de la dignité humaine.
Données clés
Ces deux dernières années, certains chiffres ont été mis en avant au cours du programme 2012-2015 pour l'amélioration des conditions de travail des travailleuses dans le secteur des fruits rouges et qui marquent le changement.
- Plus de 1400 femmes ont obtenu leur CIN et plus de 7O% des stations de conditionnement et des usines de transformation exigent la CIN.
- Toutes les entreprises fournissant directement au marché britannique ont leur identifiant CNSS.
- Le nombre de personnes immatriculées dans la région GCBH a augmenté de 40% en 2012 et de 70% en 2013.
- Le programme a soutenu plus de 3025 personnes dont près de 2700 femmes, afin de les aider à obtenir leur carte CNSS ou à en vérifier la fonctionnalité.
- Les femmes sont sensibilisées et refusent de plus en plus fréquemment un travail qui ne respecte pas le paiement au SMIG.


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