Après l'annonce de suspension de certains engagements pris dans l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 par l'Iran, les pays signataires de l'accord ont réagi mercredi 8 mai. Si certains ont vivement critiqué la décision, d'autres ont donné raison à Téhéran. Après la décision du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) iranien d'arrêter de limiter les réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi (ce qui fait suite au retrait américain de l'accord de 2015 mais aussi de la nouvelle salve américaine visant à asphyxier économiquement l'Iran), plusieurs capitales ont dénoncé la décision de Téhéran de revenir partiellement sur ses engagements pris dans l'accord (JCPOA) conclu à Vienne en 2015 et dont les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement. Ainsi, Londres a estimé « inopportune » la décision de l'Iran sur le nucléaire, et Berlin a appelé Téhéran à respecter la totalité de l'accord. « Oui nous souhaitons conserver le JCPOA. Nous, les Européens, les Allemands apporterons notre contribution et attendons que l'Iran mette en oeuvre (l'accord) dans sa totalité », a déclaré à la presse Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande. De son côté, la Chine faisant aussi partie avec l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Russie de l'accord conclu avec l'Iran, a estimé qu'il fallait que toutes les parties prenantes respectent les termes de l'accord. » Maintenir et appliquer l'accord est de la responsabilité de toutes les parties », a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. La Russie, quant à elle, a exhorté les autres pays à « remplir leurs obligations » afin de maintenir ce texte. « Les seules mesures pratiques qu'il faut prendre pour régler la situation autour de l'accord est de convaincre tous les participants de la nécessité de remplir leurs obligations », a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires Etrangères russe à l'issue de pourparlers à Moscou avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif. Ce dernier, a accusé les pays signataires de l'accord, à l'exception de la Chine et la Russie, de n'avoir « rempli aucune de leurs obligations », après le retrait des Etats-Unis l'année dernière, ce que nie l'Allemagne.