Le rebelles Houthis et la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite s'accusent tous deux, vendredi 24 août, d'être à l'origine des attaques par missiles aériens survenus dans la région d'Al-Douraïhim, au sud de la ville de Hodeida, faisant plusieurs victimes. Le Yémen, pays instable est le théâtre d'une guerre opposant les rebelles chiites « Houthis » au gouvernement soutenue par la coalition militaire de l'Arabie Saoudite depuis trois ans, sur fonds d'enjeux politiques, communautaires, religieux et géopolitiques. L'attaque s'est produite jeudi 23 août, dans l'ouest du pays où la coalition militaire intervient depuis 2015 au côté du pouvoir contre les rebelles Houthis qui s'étaient emparés de vastes pans du territoire dont la capitale Sanaa. Selon les médias des rebelles, 31 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et blessées dans des raids aériens sur un bus et une habitation de la région d'Al-Douraïhimi et, selon l'agence Saba des rebelles, le bilan ne serait que provisoire. Du côté WAM des Emirats Arabes Unis, qui est l'un des membres forts de la coalition, les victimes seraient un enfant et des dizaines de blessés et le missile tiré serait de fabrication iranienne. Pour le moment aucun de ces bilans n'a été confirmé par une source indépendante. Dans ce conflit, l'Arabie saoudite, voisine du Yémen, accuse l'Iran, son rival régional, de fournir des missiles balistiques aux Houthis, ce que Téhéran dément. Le secteur d'Al-Douraïhimi, à une vingtaine de km au sud de Hodeida connaît depuis deux semaines des combats entre rebelles et forces progouvernementales encadrées par les forces émiraties. Une offensive d'envergure de la coalition lancée en direction pour reprendre Hodeida aux rebelles a, elle, été stoppée depuis des semaines pour donner une chance aux efforts de paix. Le 9 août, 51 personnes dont quarante enfants ont péri dans le nord du Yémen dans une frappe attribuée à la coalition, un bilan fourni par la Croix-Rouge internationale qui rappelle le lourd tribut payé par les civils dans le conflit. La coalition a ensuite annoncé l'ouverture d'une enquête. La coalition a été accusée d'avoir commis de nombreuses bavures contre des civils au Yémen. Elle a admis sa responsabilité dans certains raids mais elle accuse régulièrement les Houthis de se mêler aux civils ou de les utiliser comme boucliers humains. Dans un communiqué publié vendredi, Human Rights Watch (HRW) a estimé que les enquêtes de la coalition sur ce genre d'attaques « manquent de crédibilité ». « Pendant plus de deux ans, la coalition prétend enquêter de manière crédible sur des frappes aériennes mais les enquêteurs ne font guère plus que couvrir les crimes de guerre », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient.