20h00, place des nations unies, on a l'impression que le temps s'est arrêté ou plutôt reculé de quelques siècles. A travers le regard de ces petits enfants étourdis, on pouvait distinguer la particularité de ces gens qui défilaient dans nos rues : Des costumes qui datent de l'époque où les hommes vivaient en tribus, des montures d'animaux disparus, des torches et des danses folkloriques d'occident, le tout mêlé de musique locale comme une véritable symbiose entre le passé et le présent... entre le Nord et le Sud. Une étape a été franchie, le festival de Casablanca est né. Le défilé a pris route vers la scène « Rachidi », là où des centaines de fans, des jeunes comme des vieux attendaient leurs artistes favoris. Quelques secondes de suspens avant que le ciel s'illumine en mille couleurs.... Des feux d'artifices, des cries, des sifflement et au milieu de tout cela, j'ai pu entendre les murmures de ce jeune Casablancais « On dirait que nous sommes en Europe », je le regarde en souriant... C'est vrai... Quelle sensation étrange de voir cela dans sa ville... Oui, désormais, cela n'a plus lieu qu'en Europe, cela se passe aussi à Casablanca... La foule s'excite de plus en plus... Un animateur annonce en trois langues différentes « Hoba Hoba Spirit » et sous les hurlements du public la musique s'enchaîne...et tout le monde répétait « Andi ya nass 4 malyoun dial jiran... » La chanson fétiche du groupe Casablancais... J'ai toujours dit que la façon la plus judicieuse pour découvrir les Hoba Hoba est d'écouter attentivement leurs paroles, certes, mais des paroles requièrent une bonne sonorisation et là, il me convient d'ouvrir une petite parenthèse : « La sono de la scène Rachidi n'était pas du tout au rendez-vous. Trop de basse, trop de grincement de voix. Nos jeunes artistes n'avaient pas l'air d'apprécier, le public non plus. Après trois heures de show, le spectacle touche à sa fin, la foule se déchaîne en paix, en joie... La musique continue sur la scène... Et en quittant les lieux, je me suis retourné pour jeter un autre regard sur cette toile paradisiaque... Je viens de découvrir un autre visage de Casablanca, un visage où la musique, le cinéma et l'art s'imposent comme mots clés pour réussir cette première édition du festival de Casablanca... Noyé dans mes émotions, je n'ai pas pu m'empêcher de crier « Casa tu cartonnes ! ».