Sahara : De Mistura multiplie les rencontres, les Etats-Unis réitère leur soutien à l'autonomie marocaine    New York : Nasser Bourita préside une réunion ministérielle sur l'agenda femmes, paix et sécurité    OCP : 52,2 milliards de dirhams de CA au premier semestre, portés par l'augmentation des exportations    Casablanca : Le nouveau terminal de croisières accueille son premier paquebot    Arrestation d'un Israélo-Américain résidant au Maroc pour espionnage présumé au profit de l'Iran    Drone malien abattu : L'Algérie rejette la compétence de la CIJ    Joudia Touri, neurochirurgienne marocaine en lice pour une mission spatiale avec SERA    Les internationaux marocains brillent dans les matchs de Ligue Europa    Maroc : Indignations après l'attaque d'une jeune femme par son ex-mari à Taza    África: Las víctimas del terrorismo, incluido el Polisario, se reunirán en Rabat    Casablanca's newly inaugurated cruise terminal welcomes its first ship    Jazz à Rabat : Un festival qui célèbre le jazz en tant que «musique de paix»    Logistique 4.0 : digitalisation et automatisation comme leviers de compétitivité    Eliminatoires Mondial U20 : Maroc – Côte d'Ivoire ce dimanche    Le ministère de la santé désamorce la contestation des médecins résidents et internes par un accord salarial et statutaire    Running : Casablanca sort le grand jeu    L'Association marocaine des droits des victimes dénonce le mariage imposé d'une rescapée de viol à Fès et les violences qu'elle a subies    Maladies non transmissibles au Maroc : l'OMS dresse un topo inquiétant    Radouan Bachiri devient secrétaire général de l'Union panafricaine des journalistes du Sud    Cinéma : Paul Thomas Anderson gagne "Une bataille après l'autre"    Fès : nouvelle saison culturelle pour le Café littéraire    Saison agricole 2025-2026 : une campagne à plusieurs inconnues !    Ecotourisme : Ifrane, laboratoire à ciel ouvert pour la transition touristique nationale    Khmiss Mtouh : Un simple contrôle routier révèle une découverte macabre    Mondial 2026 : la FIFA dévoile les mascottes officielles    L'article 272 du travail : quand la loi condamne les malades au chômage et à la précarité    Botola D1/J2 : Derby intense et indécis à Rabat ce soir    Mondial U20 : Le coach national et les joueurs confiants    L'incroyable fuite en Espagne du général Abdelkader Haddad confirmée par les autorités espagnoles    40 ans de polygamie radiophonique!    Alstom décroche le contrat pour la modernisation de la ligne Kénitra–Settat    L'ère des elles : une femme « médecin » des rails au Xinjiang    Le Tchad et le Bénin ouvrent leurs portes : bientôt des ambassades et la fin des visas    M. Bourita réaffirme à New York l'engagement du Maroc pour le développement de la connectivité en Afrique    ONU. Le Maroc annonce la tenue à Rabat de la première Conférence sur les victimes africaines du terrorisme    Températures prévues pour le samedi 27 septembre 2025    Guinée-Bissau. Domingos Simões Pereira investi pour la présidentielle    Foot: La CAF reporte l'ouverture de la première phase de vente des billets pour la CAN    Akhannouch participe à New York à une réunion de la FIFA sur les préparatifs au Mondial 2030    Tik Tok. Les amis de Trump prennent le contrôle    Tanella Boni, la voix ivoirienne qui fait rayonner la poésie africaine    Le Groupe Akdital annonce la réussite d'une mastectomie par voie mini-invasive, une grande première au Maroc    Maroc : La jeunesse, cœur battant de saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français    Xi Jinping au Xinjiang pour le 70e anniversaire    Sommet sur le climat 2025 : Xi plaide pour une justice verte et plus de coopération    Casablanca accueille Mo Amer, l'humoriste de Netflix qui conquiert la scène mondiale    Nicolas Sarkozy condamné à cinq ans de prison pour financement libyen    RETRO-VERSO : Bâtiment Lahrizi, témoin de l'âge d'or architectural de Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Université d'été du PJD : A la conquête des législatives de 2007
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

Le parti islamiste d'opposition décline ses intentions, et pour la première fois sans faire ni mystère ni cachotteries politiciennes, sa ferme intention de conquérir un maximum de sièges bicaméraux et de rafler le plus grand nombre de portefeuilles ministériels aux prochaines échéances de 2007. En sonnant le rassemblement de ses troupes réunies à l'occasion de la seconde université d'été du parti tenue du 31 août 3 septembre, la formation pilotée par Saâdeddine El Othmani a lancé le signal de la mobilisation générale à l'assaut de la conquête démocratique des pouvoirs exécutif et législatif.
En tout cas, c'est en substance le mot d'ordre fédérateur du PJD sous lequel ont été organisées ces deuxièmes assises de l'université estivale. En clair, la formation islamiste est décidée à lancer toutes ses forces dans la bataille de la prochaine législature en ne dissimulant point ses ambitions de conquête du pouvoir ni ses prétentions de leadership dans un champ politique national atomisé. Histoire de mettre à l'épreuve la capacité réactive des autres formations concurrentes et de tester le baromètre populaire en espérant que les sondages américains prédisant un raz-de-marée islamiste aux prochaines législatives ne soient pas démentis. Sur le moment, le PJD multiplie les démonstrations de force par les congrès régionaux, la mobilisation de sa jeunesse, ses actions de pénétration du monde rural dont il a tiré les leçons d'autocritique car c'est encore son maillon faible.
Un parti «bagarreur» qui ne… baguenaude guère…
En dépit du fait que le PJD semble avoir révisé ses ambitions à la baisse pour mener la bataille des élections partielles du 8 septembre, notamment en présentant des candidats dans le seul collège électoral des collectivités locales et en affichant des prétentions modestes pour ses probables élus à la seconde chambre, il faut bien souligner que le renouvellement du tiers sortant de la chambre basse ne constitue, à proprement parler, qu'un test de parcours permettant à la formation islamiste de mesurer ses forces et de remédier aux points restant à améliorer dans ses capacités de mobilisation des électeurs. Sans oublier que ce collège est forcément réduit après la décision volontaire du PJD de réduire le nombre de circonscriptions investies lors des communales de 2003. En effet, il ne comptait que 637 élus sur un total de 22 000, ce qui ne sera plus le cas, ce coup-ci puisque les listes intéresseront la totalité des cartes électorales du Royaume. A en croire les responsables parlementaires du parti, «les consultations du 8 septembre seront un test pour le PJD dans la mesure où elle permettront au parti de savoir si ses élus dans les collectivités locales vont faire preuve d'une discipline partisane irréprochable». Un test qui signifierait, en plus clair, de jauger de la capacité des militants à faire face à toutes les tentations de «commerce électoral». Surtout, comme vient de le rappeler le chef du parti, que «les mesures prises par l'Etat sont insuffisantes pour faire face à la corruption électorale». Saâdeddine El Othmani en futur premier ministrable ? D'aucuns adhèrent volontiers à ce scénario redouté par les démocrates de gauche dont l'aptitude à faire face à la montée des sympathies islamistes est de plus en plus rudement mise à l'épreuve. Des sources dirigeantes du PJD ne font plus mystère de ces ambitions tout en s'appliquant à persuader leur entourage et partenaires que le secrétaire général du parti est bien «l'homme du changement» dans le Maroc de l'après 2007. Pourtant, à y regarder de près, il faut bien se rendre à l'évidence que ce ne sont pas les atouts qui manquent à une formation accrocheuse, combative, bigrement bien organisée, présente sur tous les fronts, dotée de dirigeants qui ont apprivoisé la proximité avec leurs militants et leurs bases comme mode de gouvernance partisane. Mieux encore, et l'exemple des islamistes turcs a dû peser de tout son poids dans la recherche d'un courant politique islamiste moderne,le PJD s'est mû en un appareil en voie de professionnalisation à tous les niveaux, central, national, régional et local, s'appuyant sur des cadres de formation supérieure de valeur et des gestionnaires des affaires locales formées dans des instituts et écoles spécialisés. Autre atout qui fait la force du PJD : les débats à l'université d'été se sont révélés d'un niveau très appréciable et les militants islamistes excipant d'une propension remarquable aux analyses et échanges d'argumentaires comme, curieusement, on en voit de moins en moins dans les formations classiques ou supposées démocratiques. Oui, il faut bien se rendre à l'évidence, le ton est donné et la compétition à la conquête des pouvoirs est loin de s'avérer une sinécure pour les acteurs politiques en ligne.
Ce qu'il faut souligner, c'est l'engagement progressif et assidu de la formation de Saâdeddine El Othmani dans une action en profondeur de mise à niveau et de professionnalisation d'un appareil qui est en train de mesurer ses forces aux dimensions spatiales et humaines que de futures responsabilités gouvernementales seraient susceptibles de leur en conférer l'opportunité. C'est pourquoi la mobilisation des «péjidisdes» s'exécute autour des axes constants conduisant ses militants : renforcement de la communication interne et des capacités de mobilisation de ses militants dans la perspective d'une victoire aux prochaines échéances et, en dernier lieu, mise à niveau des dirigeants et qualification ou professionnalisation de l'encadrement à tous les niveaux , national ou de proximité.
Au-delà de toute suspicion sur la véritable idéologie du PJD ou ses intentions de gouvernance politique autoritaire ou démocratique, il faut bien reconnaître que ce dernier a traversé des étapes appréciables sur la voie de sa professionnalisation et de son adaptation aux règles modernes des enjeux politiques liés aux valeurs universelles. Le PJD est un parti «bagarreur», tenace, fermement déterminé à jouer à fond le jeu de la démocratie représentative et de la gouvernance politique moderne tout en s'en tenant jalousement à la défense de son référentiel islamique. Et les prochaines échéances votatives dévoileront la véritable carte politique d'un Royaume que l'on croyait durablement atomisé en termes de voix remportées par les divers acteurs de la majorité et de l'opposition.
Mais pour une fois, ces acteurs ne pourront guère prétexter d'avoir été pris au dépourvu puisque les règles du nouveau jeu politique ont été divulguées de manière précoce et que «tout parti averti peut en valoir deux». Sauf que si les rattrapages se fassent dans la sincérité des programmes concoctés, loin de toute démagogie populiste, de toute surenchère ou insensibilisation de la pauvreté des citoyens. Et, surtout, que nos forces politiques cessent de…baguenauder pour retrousser leurs manches au travail assidu au seul service de la collectivité nationale et du mieux-être de nos citoyens. Saâdeddine El Othmani a mis en garde adversaires et partisans : «la différence entre le PJD et les autres partis, c'est que nous, on travaille».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.