La coalition Printemps de la dignité a exprimé sa «vive condamnation» de l'agression physique au couteau perpétrée dernièrement sur une jeune femme de 25 ans par son ex-mari, sur la voie publique à Taza. Depuis quelques jours, les indignations se succèdent sur les réseaux sociaux avec le hashtag #JusticepourImane, après que la victime a essuyé de multiples blessures au visage et à la main, lui laissant de graves séquelles physiques et psychologiques, avec 130 points de suture. Ce vendredi, la coalition associative a indiqué que la divorcée avait «déjà été violée par le même homme, ce qui avait entraîné une grossesse». «Elle a subi des pressions pour épouser son violeur par crainte de scandale, et pour que la filiation de son enfant soit reconnue. Cependant, ce mariage n'a pas mis fin à ses souffrances», explique un communiqué. La coalition pointe même «des violences physiques et verbales» répétées, qui ont poussé la victime à demander le divorce. Elle estime que ce cas met en lumière, une fois de plus, «le phénomène croissant des violences faites aux femmes, illustrant une atteinte à leur dignité et une violation flagrante de leurs droits». En l'espèce, la coalition exige qu'Imane «bénéficie d'une prise en charge médicale et psychologique», tout en déplorant le «faible recours à la justice en raison de la complexité des procédures, de la difficulté d'accès aux tribunaux et du manque d'équité», notamment en raison des peines légères souvent prononcées dans ces cas-là. Par la même occasion, la structure a renouvelé son appel à «une réforme radicale et complète du Code pénal, la décriminalisation de l'avortement médicamenteux et son intégration au Code de la santé publique, conformément aux normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour en faire une prestation dont les femmes peuvent bénéficier en cas de risque», outre «la révision de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes». Dans le même sens, Printemps de la dignité préconise une «révision de la loi 43.22 relative aux peines alternatives, en incluant les violences physiques et sexuelles faites aux femmes parmi les crimes exemptés». Elle recommande aussi une «exclusion des crimes de violence physique et sexuelle de la possibilité d'arrangement à l'amiable», parallèlement à «une révision globale et profonde du Code de la famille» qui tienne compte de la dignité et de «l'intérêt supérieur de l'enfant».