L'affaire Mohamed Daki, le jeune prédicateur marocain expulsé en février 2006 d'Italie pour motifs de sécurité et ordre public, refait surface. La cour de cassation italienne a ordonné, mercredi 11 octobre 2006, un nouveau procès pour le Marocain après l'avoir acquitté une année auparavant de l'accusation gravissime qu'est le terrorisme international. Mohamed Daki ne sait plus à quel saint se vouer. Arrêté et incarcéré abusivement, durant 22 mois, dans les geôles italiennes pour «terrorisme international», relâché et extradé au Maroc pour «grave trouble à l'ordre public et danger pour la sûreté de l'Etat», Mohamed Daki revient sous les feux de la rampe quelques mois seulement après son expulsion. Alors qu'on croyait son dossier clos à jamais, voici que la justice italienne le déterre subitement et en fait une actualité brûlante. En effet, la Cour de cassation italienne a ordonné mercredi 11 octobre 2006, contre toute attente, l'ouverture d'un nouveau procès à l'encontre du Marocain Mohamed Daki. La Cour a décidé également la même chose pour les ex-compagnons de cellule de Daki, les Tunisiens Abdelaziz Bouyahia et Ali Toumi, accusés tous les trois de terrorisme international et acquittés, en première instance, le 24 janvier 2005 et en appel le 28 novembre 2005. Nouveau rebondissement inattendu et surprenant dans cette fausse affaire où a été impliqué ce jeune prédicateur, 41 ans, que la justice italienne, en mal de sensations, a présenté comme un dangereux terroriste, une sorte de Ben Laden national. Expérience kafkaïenne Une mésaventure rocambolesque et burlesque d'un Marocain qui a vécu une expérience kafkaïenne avec les autorités sécuritaires et judiciaires italiennes. Un Marocain, innocenté hier de tous les liens avec Al Qaida, et rappelé aujourd'hui devant la barre de la justice italienne. Et ce malgré le refus catégorique du procureur général près la Cour de Cassation qui a demandé, lors de cette audience aux juges, que l'acquittement soit confirmé. Contacté, Mohamed Daki s'est dit étonné du verdict de la Cour de Cassation, notamment après avoir été blanchi en première instance et en appel. «Ce qui m'arrive ressemble à une pièce de théâtre de genre vaudeville. Je ne sais même pas pourquoi j'ai été arrêté et pourquoi j'ai été relaxé. Sorti de prison le 5 février 2005, j'ai interjeté appel devant les autorités compétentes de Milan. Trois audiences après et l'affaire est close : acquitté pour absence de preuves. S'ils veulent ouvrir un procès, qu'ils le fassent. Je serais prêt à retourner en Italie pour défendre mes droits», à déclaré Mohamed Daki à LGM.