Le juge d'instruction de la Cour d'appel de Rabat a auditionné Lee Murray et ses complices en présence des témoins à charge. Les malfaiteurs risquent de grosses peines qu'ils purgeront assurément au Maroc avant d'être extradés en Angleterre. C'est la première fois qu'ils vont comparaître devant un juge d'instruction après leur interpellation au mois de juin 2006 au centre commercial Mega Mall de la ville de Rabat. Eux, ce sont les membres de la bande criminelles qui ont perpétré l'un des braquage les plus importants de l'histoire, qui a eu lieu le 22 février 2006, à Kent (sud-est de l'Angleterre) dans un dépôt de fonds appartenant à Securitas de Tonbridge. Le montant volé est de 53 millions de livres Sterling, l'équivalent de 847 millions de DH. Un butin record jamais atteint dans les annales des hold-up perpétrés dans toute l'Europe. Conduit par le cerveau Moulay Brahim Lamrani (alias Lee Murray), le gang a été présenté la semaine dernière au juge d'instruction près la Cour d'appel de Rabat, Abdelkader Chentouf, pour répondre à d'autres accusations retenues contre eux au Maroc : «constitution de bande criminelle, détention et consommation de cannabis et de drogues dures (cocaïne), usage de violence contre les forces de l'ordre, usurpation de fonction, abus de confiance, corruption et assistance à une bande criminelle». L'audience s'est déroulée en présence de cinq témoins à charge, dont leur chauffeur au Maroc, qui a affirmé avoir été enlevé et battu par ses «employeurs», membres de la bande. À l'issue de cette audience, le juge d'instruction a décidé de reporter l'affaire au 3 janvier prochain. Selon une source judiciaire, les quatre mis en cause, d'origine britannique, devront répondre en premier lieu des chefs d'accusations retenus contre eux au Maroc. Par la suite, la justice marocaine peut éventuellement les extrader, s'ils le demandent bien évidemment, vers leur pays d'origine pour répondre de l'accusation du braquage. À rappeler que Lee Murray est une star des arts martiaux, le Kick Boxing et les combats d'Ultimate Fighting (la lutte en cage), en Grande-Bretagne. Né en Angleterre le 12 novembre en 1977, d'un père Marocain (natif de la région Ait Baâmrane de Sidi Ifni) et d'une mère british, Moulay Brahim Lamrani a eu une enfance très compliquée, marquée essentiellement par une scolarité ratée dans la région de Sidcup.