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La partie cachée de l'iceberg
Publié dans La Gazette du Maroc le 14 - 10 - 2002


Relations diplomatiques
Malgré la technique du balancier de la diplomatie marocaine, l'alliance stratégique avec le camp occidental, particulièrement les Etats-Unis, ne cesse de peser sur les relations maroco-russes, actuellement, au point fixe. Le conflit saharien y est, certes, pour beaucoup.
Le Maroc apparaît, par sa situation géographique, fatalement voué à avoir des relations privilégiées avec l'Occident. Or, après la fin de la guerre froide, la chute du mur de Berlin, la dislocation de l'ex-Union soviétique et l'instauration d'un nouvel ordre international, marqué par l'hégémonie des Etats-Unis, les équilibres stratégiques du Maroc paraissent être considérablement affectés. Ceci est d'autant plus vrai pour le conflit saharien qui met en jeu
des intérêts politiques de deux alliances stratégiques : l'alliance Maroc/Etats-Unis et celle entre Algérie/Russie. Actuellement, le conflit saharien semble avoir atteint son paroxysme, marquant ainsi la crise que traverse la diplomatie marocaine qui paraît plus que jamais contrainte de négocier avec toutes les parties en jeu, notamment la Russie, en vue d'apaiser les tensions et d'endiguer les conflits.
Alliances stratégiques
L'histoire de la diplomatie marocaine, durant l'ère coloniale, fût marquée par des relations privilégiées avec le camp occidental au détriment du camp soviétique. En fait, les nationalistes marocains eurent le désir d'appartenir au «monde libre» et demandèrent l'adhésion du Maroc à l'OTAN, pour obtenir l'appui des USA aux revendications d'indépendance. Soucieux de préserver un camp anti-soviétique, les Etats-Unis acceptèrent de faire entrer le Maroc dans le camp occidental, sous un fond de dissensions, marqué par la fameuse guerre froide Est/Ouest.
Après l'indépendance, feu Hassan II, prenant le non-alignement pour principe, avait consolidé l'inféodation du Royaume à l'Occident. Même si, en pratique, les facettes du kaléidoscope diplomatique marocain demeurent nombreuses. D'après lui, l'alliance stratégique avec l'Occident est la vocation «naturelle» du Maroc, qui ne pouvait pas s'allier profondément au marxisme athée soviétique et à la théorie de la lutte des classes. Ce faisant, le Royaume avait mis sur pied une diplomatie équilibrée et modérée qui se trouve, parfois, acculée à s'aligner sur la position du camp occidental en vue de préserver ses intérêts stratégiques. Pour exemple, il serait utile de rappeler que le Maroc avait sacrifié le tiers-monde, lors de la guerre du Vietnam, quand son affiliation au monde occidental, particulièrement les Etats-Unis, le rend trop dépendant. C'est dans cette optique équilibriste que s'inscrivent les relations diplomatiques maroco-russes.
Toutefois, les alliances du Maroc avec le camp occidental ne l'avaient guerre empêché d'entretenir des relations solides, parfois excellentes, avec l'ex-URSS, atout indispensable pour équilibrer les relations du Royaume avec les Etats-Unis. Ainsi, l'objectif du Maroc fut de maintenir des relations diplomatiques avec le bloc soviétique, afin de concurrencer et équilibrer ses relations avec le camp occidental. Le mot d'ordre qui régit les relations diplomatiques maroco-russes demeure soumis à une «tactique constante de l'équilibre».
Equilibres d'intimidation
L'émergence du conflit saharien, entre le front du Polisario, appuyée par l'Algérie, et le Maroc avait obligé le Royaume à revoir ses alliances internationales. La menace que représentait l'alliance Algérie/ex-URSS, au profit des séparatistes sahraouis, représentait l'épée de Damoclès dressée sur la tête de la diplomatie marocaine. Ce, malgré le fait que le Maroc et la Russie aient continué d'entretenir des relations diplomatiques, économiques et politiques convenables.
C'est pourquoi les craintes de voir se rompre les “équilibres stratégiques” au Maghreb à la faveur de la course aux armements, que se livrent les deux pays depuis l'éclatement du conflit du Sahara, inquiètent énormément les observateurs de la scène politique internationale. A cet égard, il ne serait pas exagéré d'affirmer que la guerre froide continue de ravager la région maghrébine, à l'image du bras de fer entre la Russie, appuyant l'Algérie dans sa politique de division du Royaume, et les Etats-Unis qui maintiennent leur soutien diplomatique pour l'intégrité territoriale du Maroc.
En effet, il semble établi que la Russie continue d'accorder son soutien diplomatique et militaire à l'Algérie, appuyant ainsi un équilibre de dissuasion avec le Royaume chérifien. Certes, le soutien de la Russie à l'Algérie ne date pas d'aujourd'hui. N'empêche qu'il a pris, dernièrement, une tournure particulière au vu du nouvel ordre international. Ce, à deux niveaux :
Sur le plan diplomatique, la Russie n'hésite pas à prêter main forte à toute initiative algérienne, visant pour l'essentiel à déstabiliser le régime politique marocain. A ce propos, la diplomatie algérienne ne se gêne pas pour brandir la menace séparatiste comme étant la seule et unique option pour résoudre le conflit saharien. Mieux, la Russie fait poids de son veto pour bloquer tout projet de résolution visant à maintenir l'intégrité territoriale du Maroc. C'est dans cette optique que la Russie, en réponse à la volonté de l'Algérie, a émis sa réserve vis-à-vis de l'accord-cadre visant l'intégration du Polisario sous la souveraineté marocaine.
Sur le plan militaire, la Russie de par son histoire, avait toujours fait montre d'un soutien inconditionnel pour la militarisation de l'armée algérienne, qui assure l'appui logistique des séparatistes sahraouis. La coopération militaire entre Moscou et Alger connaît une phase d'apaisement depuis novembre 2000, date de la conclusion entre les deux pays d'un accord de coopération bilatérale en matière de défense. Cet accord a été suivi, en avril 2001, de la signature d'une “déclaration de partenariat stratégique”, incluant un volet militaire. Moscou, qui s'est engagé à moderniser l'arsenal militaire algérien, qui date pour l'essentiel de l'époque soviétique, a fait savoir, il y a un an, que ce projet est appelé à “devenir la base d'un programme de coopération technico-militaire sur dix ans entre les deux pays”.
Il faut savoir qu'entre 1962 et 2001, les livraisons d'équipements militaires russes à l'Algérie ont dépassé les 11 milliards de dollars. Les prochains contrats d'armement, selon des estimations russes, pourraient atteindre plus de
4 milliards de dollars, l'équivalent de la dette algérienne envers Moscou. Mieux, les deux pays ont trouvé un accord pour qu'une partie de cette dette soit convertie en investissements. Selon l'agence russe Itar Tass, Alger a passé commande, entre 1993 et 2000, pour 1,1 milliard de dollars d'équipements militaires auprès de Moscou.
Ceci dit, il faut tout de même rappeler que le Royaume n'est pas en reste. Libérées des contraintes de la guerre contre le front Polisario, les Forces Armées Royales ont lancé ces dernières années un ambitieux programme de modernisation de leur machine de guerre, en commandant notamment une vingtaine de F16 américains, des frégates françaises et des équipements britanniques pour son artillerie à longue portée. Pourtant, le Maroc n'a jamais pu prendre un avantage décisif sur l'Algérie en termes de potentiels militaires comparés. De même pour l'armée algérienne, qui malgré la coopération militaire avec la Russie, n'arrive pas à prendre à terme un avantage stratégique sur le Maroc.
Réhabiliter la diplomatie
La diplomatie marocaine a réussi à transformer son mariage forcé avec l'Occident en mariage de raison où chaque partenaire a droit à son pouvoir de décision dans sa sphère d'activité. Actuellement, la “technique du balancier” demeure une règle constante de la diplomatie marocaine à l'égard de l'URSS. Or, après que la diplomatie russe ait opté pour une alliance stratégique avec l'Algérie, soutenant par-là même l'option séparatiste du front Polisario, la diplomatie marocaine est appelée à se redéployer sur tous les fronts diplomatiques.
C'est dans cette optique que vient s'inscrire la visite du Souverain en Russie. L'objectif principal des discussions, entre les deux chefs d'Etat, devrait porter essentiellement sur le dégel politique des relations maroco-russes, frappées ces dernières années par les répercussions du conflit saharien.
Il va sans dire que la Russie demeure libre de préserver ses intérêts stratégiques dans la région du Maghreb, en soutenant les amis de l'ancien bloc soviétique, à l'image de l'Algérie. Néanmoins, cela ne doit certainement pas influer sur les bonnes relations diplomatiques marocco-russes. L'éthique de la diplomatie veut que les conflits soient résolus par la voie des négociations et du compromis, suivant l'esprit du droit international, qui élève le respect de la souveraineté des nations au rang des principes élémentaires dans les relations internationales. Mais, apparemment, le conflit saharien semble déroger à ce principe. En fait, il serait grand temps que les chefs de la diplomatie, russe et marocaine, œuvrent pour activer la “dynamique diplomatique”, au lieu de s'ingénier à attiser les conflits, multiplier les provocations et accentuer le rythme de la militarisation.


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