Au Parlement, Rachid Hamouni livre un discours glaçant sur l'emprise du secteur privé dans la santé au Maroc    Installation du Groupe d'amitié Mexique-Maroc au parlement mexicain    L'ONCF relance un appel d'offres pour faire avancer le projet de LGV entre Kénitra et Marrakech    Paralysie budgétaire aux Etats-Unis : des centaines de milliers de fonctionnaires sur la sellette    Grève nationale en Belgique : aucun vol au départ de Brussels Airport le 14 octobre    Achraf Hakimi : « Pas de déception, je suis fier de ma 6e place »    À Inezgane-Aït Melloul, des groupes violents tentent de s'emparer d'armes de service, la gendarmerie royale réagit    Lqliâa: deux morts suite à une tentative d'intrusion dans un poste de gendarmerie    Bourse de Casablanca : le Masi décroche de 3,44% à la clôture    Le Maroc et la Gambie signent un accord sur les services aériens    Notation Fitch : le poids de la dette mieux maîtrisé    Conjoncture au deuxième trimestre 2025 : l'économie accélère, portée par l'investissement et la consommation    Fermeture temporaire sur l'autoroute Casablanca : voici les itinéraires alternatifs    Manifestations GenZ : Rachid El Khalfi explique le recours aux interventions comme ultime option    Accord agricole avec le Maroc : l'UE ajuste sa position    Espagne : Les députés pro-Polisario appellent Pedro Sanchez à voter contre le nouvel Maroc-UE    Espèces invasives : la Méditerranée en première ligne face au réchauffement des océans    Flottille pour Gaza : Israël dit avoir stoppé "plusieurs navires" sans dommages    Le PPS appelle au dialogue face aux protestations des jeunes    Botola : Match nul spectaculaire entre la Renaissance de Berkane et l'Union de Yacoub El Mansour    Mondial U20 : La composition du Maroc face au Brésil    Gen Z : Pour le cinquième jour consécutif, les manifestations se poursuivent dans les villes marocaines    L'hydrogène vert, vecteur de la transition énergétique durable au Maroc (Leila Benali)    Protester injured not killed in Oujda demonstration    Casablanca-Settat : SM le Roi lance la réalisation d'un projet au profit des personnes souffrant de troubles mentaux    El arte urbano: Fatima Ezzahra Khilad (Tima) lleva el jarrón de Safi por todo el mundo [Retrato]    Heavy thunderstorms and strong winds expected in parts of Morocco    Gen Z : Poursuite de 193 suspects suite aux actes de violence, de destruction et d'incitation    Youssoufia : Engagement territorial pour une santé de proximité, les autorités provinciales à l'écoute des besoins ruraux    Street art : Fatima Ezzahra Khilad (Tima) fait voyager le vase de Safi à travers le monde [Portrait]    Salon du livre d'Oujda : ce qu'il faut savoir sur la prochaine édition (VIDEO)    La 27e édition de Jazz à Rabat clôturée avec succès    Jazz in Rabat 2025 wraps up with sold-out concerts and cross-cultural collaborations    Jet Contractors améliore son résultat net à 128 MDH au 1er semestre    Le Maroc compte 7 085 ressortissants parmi les 116 495 personnes sommées de quitter l'Union européenne au deuxième trimestre 2025, l'Algérie arrive en tête    SM le Roi félicite le Président chinois à l'occasion de la fête nationale de son pays    Les stars des Lions solidaires avec les protestations de la GenZ212    Trois films marocains en lice aux rencontres cinématographiques de Cotonou    LDC : Barça - PSG, le Choc de la soirée (20h00)    Stabilité, confiance et justice sociale : les clés entre les mains du roi Mohammed VI    La sécurité des Marocains et la stabilité de la nation, une ligne rouge face à la violence et aux actes de sabotage    OPPO et la Champions League : une passion prolongée    Mondial U-20 : Le Japon qualifié, l'Egypte quasiment éliminée    LDC UEFA : L'OM se relance, Liverpool tombe, l'Atlético confirme    Meta poursuivie en Espagne : les médias réclament 550 millions d'euros    Un spectacle de drones illumine le site archéologique du Chellah à Rabat    Le Maroc et la Jordanie engagent un projet de jumelage entre la ville de Salt, capitale du gouvernorat de Balqa, et les cités impériales de Fès et Meknès    Ma plume saigne pour Gaza!    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



PATRIMOINE DU MAROC : Bousbir, l'histoire d'un bus
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2007

Au début de la colonisation, il y a des maisons de tolérance pour les prostituées européennes, amenées avec l'armée : on voit une ségrégation raciale dans la prostitution puisque d'un côté, les musulmans ne doivent pas avoir de relations avec les Européennes et de l'autre, les indigènes ( du fait du code de l'indigénat) se retrouvent dans des quartiers réservés : des cités prostitutionnelles.
Le tout relié par un bus. Chronique.
Le quartier de Bousbir à Casablanca est relié au centre européen par un bus dont c'est la seule destination ! Un départ et un terminus, et à l'allure des passagers, on devinait bien le reste. Il y a donc une visibilité de la prostitution, bien que ce quartier soit excentré : ce bus ne mène qu'à ce lieu. On y trouve 42 boutiques, un hammam, un cinéma qui a vite fermé faute de clients qui préféraient la compagnie des femmes à une salle obscure. D'ailleurs, plusieurs études sur le sujet de la prostitution en Afrique du Nord démontrent qu'à Casablanca, il y avait de très grands quartiers vers 1910 où l'on trouvait tout ce qui était nécessaire aux soldats et aux touristes. «C'est une sorte de lieu de villégiature, inscrit dans les guides touristiques. C'est un milieu clos et carcéral, pour que les femmes aient le moins de raisons de sortir. Elles ont peu de permissions signées par le médecin et le soldat de garde. C'est un modèle (mis en place dans les années vingt) pour l'administration coloniale.» lit-on dans la prostitution coloniale en Algérie, en Tunisie et au Maroc de 1830 à 1962 de Christelle Tarraud.
Concurrence et ségrégation
Les exemples dans d'autres villes du Maroc ne manquent pas.
On note la même chose à Meknès, mais en plus petit. Ce qui était normal, les deux villes n'avaient pas la même vocation et Casablanca a très vite été désignée pour devenir une grande métropole. Dans un autre registre, il y a eu un essai à Marrakech, qui a tourné court, de façon officielle, mais qui a continué sous des formes moins contrôlées. Puis à Tunis, dans les années 1935, pendant la période dite nationaliste. Et là, les autorités coloniales ont essayé de ne pas faire les mêmes erreurs qu'à Casablanca, dont le quartier était trop loin du centre, bien qu'il y ait eu 1500 clients par jour, boutiques comprises. «A Tunis, le quartier est plus près du centre européen pour augmenter le nombre de clients ; il se trouve donc dans la médina, ce qui a entraîné une levée de boucliers dans les milieux traditionalistes et dans la presse abolitionniste européenne», explique Estelle Tarraud.
Sur un autre volet, le système de la tolérance pour les Européennes n'a pas marché. La cause en était le nombre de plus en plus grandissant des clients maghrébins. À l'époque, malgré plusieurs arrivées en masse de filles européennes, celles-ci restaient peu et demandaient vite à repartir. La conséquence était prévisible : moins ou pas assez de prostituées européennes pour les Européens, sans oublier que ceux-ci sont fascinés par les femmes arabes. C'est là qu'un nouveau phénomène voit le jour puisque les indigènes ont commencé à faire marcher des maisons ouvertes à tous. La ségrégation ne marche donc pas, et la concurrence a fait que les maisons de tolérance européennes ont vite mis la clé sous le paillasson.
Les lupanars militaires
Parallèlement à la construction de baraquements pour les soldats, des bordels militaires de campagne sont mis en place par l'armée, quand il n'existe pas d'autres structures de la colonisation. Dans tous les patelins du Maroc, de petites structures sont mises sur pied et gardées par des soldats, des gardes qui devaient surveiller et assurer leur sécurité. On parlait à l'époque d'attaques de la part des populations qui ne toléraient pas l'installation de bordels à proximité des villages. Ces lupanars très basiques vont durer jusqu'à la période qui a suivi les accords d'Evian. A propos de ces BMC (bordels militaires de campagne), il y a peu de choses dans les archives, sauf à partir du XX° siècle. On sait, d'après le peu d'études réalisées sur le sujet, que la gestion se faisait par l'armée en collaboration avec des gérantes. On choisissait toujours des femmes dont la connaissance du terrain et des filles était avérée. Curieusement, le travail de telles gérantes a été toléré. Ce qu'il faut aussi noter, c'est que l'administration civile n'a pas eu de droit de regard sur le cours des affaires dans ces bordels. Mais l'on sait, par ailleurs, que dans ce type de maisons de passe, c'était un commerce d'abattage (40 à 60 passes par jour). Les abolitionnistes critiquaient surtout ces BMC parce qu'ils employaient des mineures, des malades, des maltraitées. On apprend selon quelques chiffres, que beaucoup sont morts, ce qui posait un problème de recrutement. Cela a conduit à la dénonciation du réglementarisme et par la suite, à la fermeture de plusieurs bordels excentrés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.