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Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira : Artistes, merci !
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 11 - 2008

Du 30 octobre au 1er novembre, Essaouira a vécu, le temps d'un festival, des moments émouvants, forts et intenses. Retour sur un événement mémorable.
Le bal des festivités a été ouvert par Abdelkrim L'Amarti et l'orchestre Al Balabil. Le maestro, conscient de la lourdeur de la tâche, a choisi des morceaux significatifs, distribué les CD à ses musiciens qui ont répété plusieurs fois à Rabat. En compagnie de Yolande Amzallag, le violon qui jubile entre ses mains, la voix d'un rossignol, il reprit quelques incontournables morceaux du répertoire de Samy Elmaghribi entre Andalou, Malhoune, Hawzi et chanson populaire. Mohamed Ali, accompagné de nos meilleurs instrumentistes, s'attaque aux Mouachahat et classiques arabes. Avec sa voix d'or et son jeu inégalable du luth, il charma un public mélomane avec «Ya Lailou Toul Aw La Tatoul» et autres bijoux de mohamed Abdelouahab, Oum Kaltoum et Riad Sanbati. Retransmis en direct par le bouquet radiophonique MFM, le troisième concert de la soirée restera longtemps dans les mémoires. Outre l'hommage rendu à Samy au long d'une heure et demi, Maxime Karoutchi, en bête de scène infatigable, après avoir interprété magistralement «Nida Al Hassan», reprise par des milliers de personnes, a surfé avec aisance sur le répertoire marocain pour notre grand plaisir. Fidèle à ses engagements, le mythique Paco Ibanez nous a régalés par ses morceaux empruntés aux grands poètes espagnols. Morceaux qu'il ponctue par des interventions et des attaques contre le chao mondial et la politique américaine. Sa prestation s'est cloturéé par un morceau dédié au peuple palestinien, tout un symbole. Plus qu'un concert, c'est à un meeting altermondialiste auquel nous avons assisté. Modeste, aimable, il assista discrètement à tous les concerts et discuta longuement avec tous les artistes. Le lendemain, je le croise en train de se balader dans la Médina à la recherche des cassettes de Abdelbast Abdessamad ! Quand je lui demande une explication pour cet interêt, lui le révolutionnaire et anarchiste, pour la psalmodie, il me répond, «Abdelbast Abdessamad est la Oum Kaltoum del coran» (Abdelbast Abdessamad est l'Oum Kaltoum du Coran). Malgré le froid, la grenadine et fille du quartier arabe d'Al Baicin, Marina Heredia s'est présentée sur scène en légère tenue. Elle interpréta, avec ses tripes, des morceaux du flamenco puro. Sa cousine, Jara Heredia, en transe, danse comme une diablesse. On est artiste ou on ne l'est pas. Dernière journée du festival, nos amis algériens et leur fabuleux orchestre El Gusto avec une trentaine de musiciens, se présentent. À la première note, le public est conquis et séduit. Et se furent plus de deux heures de pur bonheur interprétant des morceaux du Malhoune marocain et l'inégalable répertoire du Chaabi algérien. Comme surprise, Luc Cherki a composé et chanté pour l'occasion un refrain dédié à Essaouira, la ville qu'il a visitée il y a très longtemps avec son ami le grand Salim Halali. Pour l'anecdote, Luc Cherki a enregistré avec Samy Elmaghribi «Alf Hnia Ouhnia», chantée devant Mohammed V en 1955 à Saint- Germain-en-Lay et célébrant son retour d'exil. Pasion Vega a passé deux jours distribuant un sourire ravageur qui a illuminé les soirées hivernales de Mogador. Son concert a été retardé pour des raisons techniques. Au lieu de râler, elle éclate de rire et prend en photos ses musiciens qui se cachent de la pluie qui s'invite dans les loges. Une fois sur scène, elle se métamorphose en tigresse chantant et dansant en reine du Pay Pay. La grande artiste, habituée des grandes salles internationales, nous a offert un concert inoubliable. Avec des moyens réduits, le budget du festival équivaut à l'installation de deux scènes de Mawazine, des tracasseries insurmontables que Mohamed Ennaji réglait au fur et à mesure avec son calme légendaire, épaulé par des anges de l'ombre, Nassima, Lamia, Aziz, Chikhaoui… le coup a réussi. Grand merci aux artistes. ■
Adieu messager de l'amour
En préparant l'émission «Filbali Oughniyatoun», série documentaire sur les refrains cultes de la chanson marocaine, j'ai eu la chance de rencontrer Hassan Moufti. J'ai découvert un homme d'une culture profonde, d'une sensibilité artistique raffinée, un être modeste, généreux, fidèle en amitié et respectueux de ses amis et des autres. Je tenais à le faire intervenir, en tant qu'auteur de «Ya Hbibi Watak Salef», morceau interprété par Tahar Jimmy. Quelle a été ma surprise quand il s'excusa avec élégance. Depuis quelques années, il refuse tout entretien avec la presse, les passages à la télé et même les hommages qu'on voulait lui rendre ! Il avait certainement ses raisons, mais Hassan Moufti vous reçoit et peut passer des heures agréables en votre compagnie. Natif de Tétouan en 1935, fasciné par la chambre noire dès sa tendre enfance, il fréquentait, avec assiduité, les cinoches de la ville dont le cinéma Victoria du quartier El Bario. Cinéphile incollable, notamment sur le cinéma égyptien, il s'envole, à la première occasion offerte pour le Caire et s'inscrit à son Institut du Cinéma. Assistant réalisateur de Youssef Chahine, Salah Abou Saif et Henry Barakat, il se lia d'amitié avec les intellectuels égyptiens et fréquente, en compagnie des Khalid Mechbal, Tahar Jimmy, Mohamed Mazgaldi, Mohamed Benissa, les soirées de l'Institut de Musique Orientale. De retour au Maroc, il travaille à la radio télévision sur un certain nombre d'émissions, dont «Ahdat Wa Rijal» avec Larbi Messari et le regretté Hassan Chbihi. Mais le nom de Hassan Moufti reste lié a «Doumouâa annadam» (les larmes du regret) avec Mohamed Hayani, film qui a battu tous les records d'audience, et a une infinité de refrains écrits pour les grands compositeurs et interprètes de la chanson marocaine. Décédé le samedi 1er novembre, il nous laisse un répertoire inestimable. «Salef», «Ana Oulghourba» et «Marsoul Al Hobb», qu'on ne cesse de reprendre et de revisiter, sont de lui. Fredonnons les en guise de prière.
La cerise sur le gâteau
Il est 19h30, samedi 1er novembre. Festivaliers et public admiraient l'un des grands moments de cette cinquième édition des Andalousies Atlantiques quand la nouvelle, et quelle bonne nouvelle, tombe. Samy Elmaghribi sera décoré, a titre posthume, par un Wissam royal de mérite national de l'ordre de commandant. La surprise est totale, l'émotion intense. Et c'est en plein concert mémorable d'El Gusto, orchestre réunissant juifs et musulmans et chantant les répertoires marocain et algérien, que Mme Messody Amzallag reçoit l'insigne des mains du conseiller du roi M. André Azoulay qui avait du mal à trouver ses mots. Nos frères algériens ne considèrent-ils pas Samy comme l'un des leurs ? Au-delà de la reconnaissance des mérites d'un artiste patriote, c'est un message envoyé au monde entier démontrant, une fois de plus, que le pays honore ses fils là où ils sont, honore ses ambassadeurs de la culture nationale et des valeurs d'ouverture, de tolérance et du respect des autres. Le geste royal et son timing, symboliques à plus d'un titre, restent la plus belle des manières de clôturer le festival et l'hommage national à Samy Elmaghribi. Merci Majesté.


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