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Obama : Après le sacre, les réalités
Publié dans La Gazette du Maroc le 23 - 01 - 2009

L'investiture du nouveau président Américain était un show. Les attentes nationales et planétaires sont aussi immenses qu'urgentes.
Attention à la désillusion !
Barak Hussein Obama est officiellement et légalement le 44e président des USA. Son investiture a monopolisé les écrans du Monde entier pendant des heures. Réglée comme un spectacle, la cérémonie a constitué, par le mélange du solennel, du symbolique et du très léger, un moment d'excitation. La communion qui s'en dégageait est réelle et doit être considérée pour ce qu'elle est, un rendez-vous historique. L'accession pour la première fois d'un homme de couleur à la magistrature suprême, dans un pays où la ségrégation était de mise il y a juste 40 ans retient l'attention de tous les observateurs.
Obama a d'ailleurs tenu, jusqu'aux plus petits détails à marquer sa filiation. Abraham Lincoln, ce président qui, issu de la province, a été celui qui a aboli l'esclavage et mis au pas la sécession qui en découla. Le pasteur Martin Luther King, l'homme qui mena la marche des droits civiques et fixa le cap par son discours «I have a dream» et enfin Roosevelt, celui qui, héritant d'un pays en ruine le remit debout par le New-deal, en réinstaurant une politique volontariste et surtout en stigmatisant «la peur». Cet aspect-là, Obama l'a répété pendant des mois, pour répondre à l'émotion qui submerge les USA. Il voulait s'appuyer sur l'histoire et faire de son élection, un triomphe des Américains, une étape dans la longue marche, une perpétuation, une validation du rêve Américain. Obama a tenu aussi à marquer définitivement le passage au statut de président, noir ou pas, il est le président des USA. Il l'a fait de manière éloquente, en sublimant l'histoire de ce pays en entier, y compris la période des pères fondateurs, celle où l'esclavage sévissait.
Le rêve et la politique
Le nouveau président n'a pas attendu son investiture pour donner des signaux de ce que sera sa gestion des affaires. La formation de son équipe est un véritable travail d'orfèvre. A la maison Blanche il a installé sa garde rapprochée, celle qui l'a aidé dans sa conquête du pouvoir, qui partage ses envolées lyriques, qui n'a pas une grande expérience des dossiers, mais qui est sur la même longueur d'ondes que lui. L'administration sera peuplée d'experts. Il a largement puisé dans l'équipe Clinton, mari et femme, gardé le secrétaire d'Etat à la défense de Bush pour éviter toute étiquette anti-militariste. Ces spécialistes à « la bourre » seront flanqués de ceux qui partagent son envie de rupture. C'est de la réussite de ce mélange que dépendra son avenir de président.
Il sait que son accession n'a pas réglé la question raciale. Au moment de son investiture, la population noire, qui représente 12 % de l'ensemble donne la moitié des effectifs des délinquants. Il y a deux fois plus de détenus noirs entre 18 et 23 ans que d'étudiants à l'université. Education, santé, emploi, logement, sont des dossiers sur lesquels, la discrimination positive n'a eu aucune prise et ce n'est pas la crise qui va aider à résoudre ces problèmes de fond.
La crise a constitué l'essentiel du discours d'investiture d'Obama. Il promet de s'y atteler et demande du temps. Il a déjà fait des annonces qui fixent ses choix. Remettre en état de marche le secteur financier, sauver et rénover l'industrie automobile et mettre en place un plan de relance par la demande. La recette est classique, les montants en jeu astronomiques, les résultats aléatoires et surtout peu immédiats. Les prévisionnistes les plus optimistes annoncent que dix millions de foyers, en faillite, perdront leur maison, que le nombre de chômeurs sera multiplié par deux, et ce au courant de l'an I Obama. Il lui faudra beaucoup plus que des talents d'orateur pour maintenir sa popularité et obtenir la patience de ses concitoyens.
L'Amérique
ne changera point
Sur le plan domestique Obama doit terrasser la crise économique, transformer la décrispation raciale en véritable politique égalitaire, mettre en place les protections sociales qu'il a promis. Vaste programme, sous la pression du temps.
Sur le plan international, le ciel n'est pas moins chargé de nuages. «L'Amérique est prête à diriger de nouveau» a-t-il scandé. Vers quel objectif ? Son prédécesseur lui a légué deux guerres et la promesse d'une troisième. Il veut mettre un terme à celle de l'Irak «dans la responsabilité» et se donner les moyens de gagner celle d'Afghanistan et tenter d'en éviter une avec l'Iran. Le transfert des troupes d'Irak vers l'Afghanistan, n'assure pas la victoire ni dans le premier, ni dans le second conflit. Les deux occupations paraissent très éloignées de leurs objectifs à savoir installer des démocraties pro-occidentales. «La responsabilité» à moins d'être à géométrie variable est intenable à brève échéance, même dans les 16 mois. Car il est évident que le retrait de la coalition, signifie le chaos et la fin du gouvernement de Bagdad. La résistance des talibans n'est pas une question de moyens, mais d'une occupation rejetée par tout un peuple, qui a fait, sous la pression des agressions étrangères, Britannique, Russe, avant d'être Américaine, de l'Islam Jihadiste un ancrage identitaire.
D'ailleurs sur les rapports avec le Monde Musulman, Hussein Obama a été d'une ambivalence extraordinaire. Il promet une nouvelle approche basée sur les intérêts et le respect mutuel. Mais il ajoute une phrase lourde de sens et de préjugés «votre peuple vous jugera sur ce que vous êtes capable de construire pas sur ce que vous pourriez détruire» l'amalgame est évident, le nucléaire iranien n'est pas loin. Sur le Moyen-Orient rien d'explicite, mais il a repris les spécialistes du dossier à l'ère Clinton, ceux-là même qui se sont arrangés pour payer à l'accord d'Oslo un enterrement en première classe. Son mutisme lors de l'agression barbare de Gaza, sa sollicitude pour «la sécurité d'Israël» ne présagent pas d'un changement de l'attitude Américaine. L'ère Obama, risque de ne trancher avec le désastre de Bush que par le style. L'homme est flamboyant, excellent orateur, là où son prédécesseur était terne, falot, maladroit, un tantinet imbécile. Sur le fond, il n'y a pas de risque de voir l'Amérique abandonner ce qu'elle pense être un destin impérial.
Les espoirs suscités par l'élection d'Obama sont trop grands pour qu'il n'y ait pas une déception, au moins relative au bout. Le tout est de savoir combien de temps faudra-t-il pour que le soufflet tombe. ■


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