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Mohamed M'jid : j'ai connu des personnalités attachantes
Publié dans La Gazette du Maroc le 08 - 05 - 2009

Dans ce quatrième chapitre de ses mémoires publiées exclusivement par la «Gazette du Maroc, le président Mohamed M'jid qui devrait quitter la présidence de la Fédération Royale Marocaine de Tennis, qu'il préside depuis plus d'un demi-siècle lors de l'Assemblée Générale de la FRMT prévue en Juin prochain, aborde cette semaine ses contacts avec les grandes personnalités françaises du monde de l'art, de la culture et de la littérature, résidents ou en visite à Marrakech ou Casablanca. Il évoque surtout l'effort de sensibilisation déployé par les militants du mouvement national en vue d'obtenir plus de soutien à la cause marocaine.
La Gazette du Maroc : Vous avez connu quelques personnalités françaises favorables à la cause marocaine comme Jean Charles le Grand. Pourquoi avez-vous ciblé ces français  ?
Mohamed M'jid : Nous les avons ciblés parce que c'est très important d'avoir le soutien de ces personnalités, pour l'indépendance d'un royaume dont les fils ont joué un rôle décisif aussi bien pendant la deuxième guerre mondiale que durant la guerre d'Indochine. Jean Charles le Grand était parmi ces personnalités. C'était un avocat français extrémiste. Rayé du barreau de Paris, il est venu s'installer au Maroc pour être loin de l'hexagone. Cela se passait pendant ma période marrakchie. Je sortais très souvent avec mon parent et ami feu si Ahmed Taibi Benhima chaque week-end. Alors un dimanche, nous sommes allés déjeuner au restaurant du Pacha à Marrakech, tenu par Monsieur et Mme Bréguant. Elle était excellente restauratrice et lui, un grand intellectuel favorable à l'émancipation et à l'indépendance du Maroc. Après déjeuner, on discutait de la situation au Maroc et de l'avenir de Taïbi Benhima dans les études. Et c'est là où le propriétaire du restaurant est venu nous voir pour nous dire que Jean Charles le Grand souhaitait venir participer à notre discussion. Je lui ai dit que nous étions ravis et c'est à nous d'aller le voir.
Nous avons bien sûr parlé de la situation au Maroc de la revendication d'indépendance qui était alors le sujet de débat dominant à l'époque. C'était la naissance d'une longue et grande amitié, surtout lorsque Jean Charles le Grand a décidé de venir s'installer rue Blaise Pascal à Casablanca. Là, nos contacts sont devenus encore plus fréquents, quasi quotidiens, même si cette période coïncidait avec le déclenchement de la résistance armée et les premières apparitions du Prince Moulay Hassan, qui était alors violemment attaqué par la résidence, notamment après les fameuses émeutes d'Oujda. A cette époque, l'administration coloniale voulait faire d'une pierre deux coups. Elle avait désigné Jean Charles le Grand comme avocat contre le Prince Moulay Hassan.
Et quelle a été sa réaction ?
Honorable, puisque sa première démarche était de venir me voir pour me dire « je suis désigné comme avocat contre le Prince. Que dois-je faire ? J'ai consulté bien sûr ce qu'on appelait à l'époque le bureau politique du parti de l'Istiqlal. Je n'ai eu malheureusement aucune réaction, même si j'ai pris le soin d'en parler aux responsables, à savoir Kacem Zhiri, Ahmed Lyazidi et son frère Bouchaib et tout le staff des dirigeants nationalistes de l'époque.
Qu'est-ce que vous avez conseillé à Maitre Le Grand ?
Ma réponse était simple : « je vous conseille de jouer sur le côté religieux dans un pays où cohabitent des musulmans, des juifs et des chrétiens. Une plaidoirie qui lui a valu des attaques violentes de la part des ultras de « présence française », le mouvement anti-marocain qui n'hésitait pas à recourir aux armes pour taire les voix favorables à l'indépendance marocaine, en particulier parmi les membres de la communauté française résidente.
Nous avons continué à collaborer avec Maitre Jean Charles le Grand qui voyait régulièrement des personnalités marocaines comme Mehdi Benbarka. Mieux encore, cet avocat français s'est passionné pour le Maroc au point de devenir l'avocat des résistants marocains. Je me rappelle qu'il avait dit une fois, désignant les résistants marocains qu'ils étaient «les soldats d'Allah et de leur Roi». Ceux qui devraient être à leur place aujourd'hui, c'est le Pacha de Marrakech Thami El Glaoui, le Résident général de l'époque Boniface et Vallat chargé des Affaires intérieures à Rabat.
Quelles étaient les personnalités françaises les plus en vue, qui ont eu rôle décisif dans la lutte pour le retour de Feu Mohammed V et la transition vers l'indépendance du Royaume ?
Leur nombre n'a cessé d'augmenter à mesure que s'intensifiait la lutte armée menée par les éléments de la résistance. Je peux évoquer ici plusieurs cas, dont notamment des français libéraux que l'on considérait comme de grands amis des résistants marocains comme Antoine Mazella, Jacques Retzer, Me Jean Luigi, Closterman, Morin et le Dr Lemaigre Dubreuil, qui avait longtemps côtoyé les militants marocains. Une amitié qui lui a coûté la vie puisqu'il a été assassiné par les français hostiles à l'indépendance. Un soir, des éléments du quartier Maârif qui était alors très cosmopolite, sont venus défoncer la porte de son appartement dans l'intention de le tuer. Et comme il était seul et armé, il a tiré sur le premier élément entré dans son appartement, un espagnol qui est mort, qui déclenchera un tollé parmi la communauté espagnole de Casablanca.
J'ai parlé de Jean Charles le Grand, mais il y avait aussi de grands écrivains de la trempe de Paul Valérie, du célèbre peintre Majorelle et aussi de grandes figures mondiales comme l'ancien chef du gouvernement britannique Winston Churchill. En tous les cas, l'histoire démontrera que c'est une excellente tactique, puisque c'est en partie, grâce à la sympathie des Français éclairés que le mouvement national a réussi une grande percée en défendant la cause marocaine aussi bien à l'intérieur du Maroc que sur le plan international.


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