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Vu ce qu'on mange: cracher dans la rue n'est plus une insulte
Publié dans La Gazette du Maroc le 22 - 05 - 2009

Instauré depuis l'été 2005, l'horaire continu a poussé une grande partie des Marocains à manger dehors. L'heure creuse ne suffit pas à beaucoup de faire l'aller-retour pour manger à la maison. Les sandwicheurs ont fait fortune en servant presque du n'importe quoi. Qui est en fait responsable, que mange-t-on alors et pourquoi cracher dans la rue n'est plus considéré comme une insulte ?
Il y a une dizaine d'années, les Marocains n'aimaient pas beaucoup manger dehors. D'ailleurs, ils qualifiaient les mets préparés hors maison de «Bouffe de la rue» (Maklat ezzanka). Seuls les célibataires prenaient des sandwichs. A la limite, les gens de bonne famille pouvaient prendre un cornet de frites pour boucher un creux. De nos jours, avec l'instauration de l'horaire continu depuis l'été 2005, employés et fonctionnaires sont obligés de manger à l'extérieur. A l'exception des multinationales et certaines grandes banques, aucune infrastructure n'était prévue pour la restauration. Pourtant, bien avant 2005, on avait tenté d'appliquer cette mesure qui avait échoué à cause de ce manque de lieux de restauration dans les lieux de travail.
Pour les petites bourses, les problèmes posés par l'instauration de l'horaire continu sont multiples. D'abord, d'un point de vue financier. Manger à l'extérieur revient énormément cher aux familles. Au lieu de se mettre autour d'un plat à cinq ou six à la maison, chaque membre d'une même famille doit prendre au minimum un sandwich. Chaque famille se voit donc obligée de dépenser un minimum de 150 DH par jour, alors qu'un tiers de cette somme suffirait pour préparer un plat collectif. A force de débourser tous les jours, certains parents, faute de moyens, s'abstiennent de manger à midi et préfèrent attendre de rentrer vers 17 H pour consommer sain et trois fois moins cher. Ainsi, après un maigre petit-déjeuner, l'employé passe les deux tiers de sa journée avec un paquet de cigarettes et des cafés, souvent au lait, qu'il utilise comme dérivatifs de la faim. Beaucoup de fumeurs ont ainsi attrapé des ulcères d'estomac.
Le boccadillo ?
Les ouvriers des usines de textile ou autres se contentent de biscuits ou d'œufs durs vendus par des marchands ambulants devant les portes d'usines. Des œufs industriels, dont une partie a été plongée dans l'eau de javel pour faire blanchir la coquille et les vendre à la place d'œufs beldis. Un barbu de Hay Al Amal (Casablanca) a été pris en flagrant délit. Par ailleurs, de petits employés et fonctionnaires ont trouvé l'astuce des boccadillos à 5, 6, 7 et 8 DH. C'est selon ce qu'ils contiennent. Mais une chose est sûre, c'est qu'à l'exception de la mortadelle fabriquée par une grosse usine à Casablanca et dont les produits coûtent relativement cher, vu les équipements et les composants importés de l'étranger et soumis à des normes d'hygiène strictes et certifiées, le reste est archaïquement concocté et emballé dans de petites unités camouflées derrière des rideaux dans des quartiers populaires. La fécule utilisée dans ces boudins approche celle qu'on utilise dans la fabrication du carton. Selon des spécialistes en la matière, en plus, la mortadelle au prix assez élevé est faite avec de la VSM (viande séparée mécaniquement) ; celles des petites unités industrielles clandestines est faite cependant avec une autre VSM (viande séparée manuellement) et…bonjour les dégâts !
Saucisses, chawarma
et frites
Evidemment, on excepte les saucisses de chiens et d'ânes et les chawarma-s contenant du poulet mort acheté un dirham pièce dans les fermes d'élevage du poulet industriel. Ceux-là constituent une exception bien que l'on ait beaucoup entendu de ces pratiques, aveux des auteurs à l'appui. Parlons de ceux qui sont malgré tout soumis au contrôle d'hygiène, sans aller jusqu'à la fraude caractérisée. D'abord, les bouchers broient les restes des beaux morceaux de la bête et y rajoutent des morceaux de graisse pour gagner sur le poids. Les plaquettes de viande de la chawarma, entassées autour de la tige en acier, laissent passer l'air qui forme des amibes, comme dans la viande hachée, lorsque la chaîne du froid n'est pas respectée. Chez nous, Kefta et chawarma sont exposés à l'air libre, pendant toute la journée, sous des nuages de CO2. Malgré toutes les normes d'hygiène, la chawarma a été interdite en Angleterre pour cause d'intoxication alimentaire aigüe. Les petites santés passeraient l'arme à gauche. Quant aux frites, il suffirait de voir leur couleur. Le plus souvent, les sandwicheurs ne changent l'huile de leurs poêles que lorsqu'elle devient noirâtre ou lorsque le rendez-vous avec les contrôleurs du service d'hygiène approche. Dans certaines gargotes, les «cuisiniers» vont chercher dans les restaurants les bidons d'huile utilisée à des prix bas. Ceux du marché central de Casablanca s'approvisionnent juste derrière, selon un commerçant de la place qui conseille d'acheter sa bouteille d'huile si l'on veut manger dans ces endroits du poisson frit.
Le poisson ?
C'est l'aliment le plus fragile et pourtant on voit dans quelles conditions il est commercialisé. Poussé dans des charrettes, entassé dans une caisse sur le porte-bagage d'une mobylette, dans un coin de rue voire dans certains marchés. Rares sont les poissonniers qui disposent du poisson frais ou qui respectent la chaîne du froid. Même au Marché central, endroit réputé pour sa propreté d'antan, on trouve le poisson étalé sur des feuilles de journaux ou du moins sur du papier recyclé. Quant à d'autres poissonniers, ils jurent par Dieu que leur marchandise est du jour. En effet, il s'agit de caisses de poissons récupérées dans les unités du congelé. Lorsque la date de péremption arrive à terme, ces unités d'emballage font appel à ces poissonniers qui décongèlent en plein air le produit et le revendent comme du frais. C'est pourquoi ils jurent qu'il est du jour ! Beaucoup de consommateurs dupés le remettent au congélateur ! On sait ce que cela fait. Les enfants sont les premiers exposés à ces actes criminels. Pour les crevettes, on les trempe dans de l'ammoniac pour garder leur couleur rose.
Jus d'orange et fromage ?
A force de fourrer son nez dans «ce qu'on mange», on risque d'attraper une crise cardiaque. Des marchands de fruits et de jus d'orange pressé, percent l'orange avec une seringue et la remplissent d'eau pour peser plus lourd dans la balance et donner plus de jus. C'est pousser le consommateur à se tourner vers les jus industriels contenant des conservateurs.
Dans certains coins de rue, on voit pulluler des marchands ambulants de fromage blanc «jben». Il y a quelques années, l'un de ces marchands a été pris en flagrant délit de fraude. Profitant de l'exonération de certaines taxes et droits de douane au profit du monde rural, des éleveurs de bétail, qui avaient du lait en poudre pour veaux en abondance, l'écoulaient à ces marchands qui en faisaient du fromage blanc qui était vendu publiquement à des petits et grands. Du lait pour veaux… !
Pain et pâtisserie ?
Pourquoi y a-t-il des différences entre un croissant ou un petit pain au chocolat et un autre ? Pourquoi trouve-t-on des traces de sacs de jute dans un pain, des cafards dans un autre, des cheveux dans une pâtisserie… ? Hormis la qualité des ingrédients mis dans ce genre de produits, certains pâtissiers, en plus d'un manque flagrant d'hygiène, s'adonnent à la fraude. Un boulanger de la rue Mohamed Smiha s'en va chercher des bidons d'huile utilisée chez son cousin germain qui tient un restaurant qui marche très peu, pour faire ses pâtisseries, à la place du beurre. Certains vont même jusqu'à dire que la pâte du pain de certains quartiers populaires est mélangée avec des produits douteux, qui font qu'il n'a pas le même goût, durcit vite et coûte moins cher.
Et le chocolat ?
Cette information concernant des produits chocolatiers commercialisés au Maroc provient du site de la BBC dont voici le lien http://news.bbc.co.uk/1/business/6653175.stm.
L'information a été diffusée en 2007 et faisait état de ce qui suit : «La compagnie MasterFood, productrice des chocolats (Mars, Twix, Bounty, Snickers, a annoncé qu'à partir du mois de mai 2007, elle changera sa production de chocolat en utilisant de la graisse animale à la place de la graisse végétale. Cette nouvelle mesure rend ces aliments illicites pour les Musulmans, l'origine de ces graisses étant soit du porc soit de la viande de bovin non égorgé selon le rite musulman».
Cette mesure a été prise suite au scandale de la vache folle. Nos enfants savent-ils qu'ils consomment de la gélatine de porc pendant la récréation ou au goûter ?
Bières, tétines et autres… ?
En 1996, au cours de la campagne d'assainissement, un importateur a été arrêté et condamné à la prison ferme et de fortes amendes pour avoir importé des bières périmées.
Elles étaient destinées à la consommation locale. Beaucoup de gastrologues attestent que la plupart des cancers d'estomac viennent de l'acidité contenue dans la bière consommée à forte quantité. Les nôtres en consomment par caisse et non par unité.
Au port de Casablanca, la douane avait découvert des conteneurs remplis de tétines faites de produits impropres à la consommation humaine. Destinés aux bébés, ces tétines allaient faire des ravages. Combien d'autres produits similaires ont échappé aux contrôles ?
Qui est responsable ?
Dans les cas de préjudices subis par un consommateur, c'est la responsabilité de toute une partie du gouvernement qui est engagée. Le ministère de l'Agriculture dispose de structures qui lui permettent de mettre la main sur tout dépassement. Sont-elles suffisantes ? A Rabat, c'est la DPVCTRF (Direction de la protection des végétaux et de contrôle et de la répression de la fraude).
Elle est dirigée par M. Hilali. Cette direction coiffe des inspections au niveau des villes. Celles-ci ressembleraient à des arrondissements de police qui reçoivent, entre autres, des plaintes contre des fraudes. Elles transmettent le produit tant au laboratoire officiel d'analyses et de recherches chimiques (LOARC le seul au Maroc, installé à Casablanca dans la rue de Tour) tant au service de bactériologie ou de toxicologie de l'Institut Pasteur Maroc et, en fonction des résultats obtenus, le dossier est présenté devant la juridiction compétente. Le plus souvent, les expertises, qui utilisent des termes techniques, ne servent pas les magistrats.
Les contrôleurs du service d'Hygiène dépendent du ministère de l'Intérieur. Donc, ce sont au moins cinq ministères qui sont dans le coup, dans le cas d'un produit nocif, serait-ce une frite, si l'on n'y ajoute pas celui de la Justice.
3 Questions au Dr. Nabila Lahlou, diététicienne
ex-professeur à la Faculté de médecine de Casablanca
Equilibre alimentaire et sport
L.G.M : De combien un corps normal a-t-il besoin
de calories ?
Nabila Lahlou : Tout dépend de l'âge, du sexe et de l'activité de la personne. Il faudrait au minimum 1.500 calories par jour pour qu'un corps fonctionne normalement et lui assurer un équilibre qui maintienne la santé à un bon niveau. Cet équilibre se trouve dans ce qui n'est plus un secret, la consommation des cinq fruits et légumes par jour. Ceci en plus des produits laitiers, de beurre, viande, poulet ou poisson. Mais il ne faudrait pas négliger un point essentiel qu'est l'eau. Pour un adulte, un litre et demi à deux litres d'eau par jour sont nécessaires.
Quelles sont les conséquences de la consommation
d'un aliment cuit dans une huile utilisée plusieurs fois ?
L'huile est considérée comme un acide gras. Elle peut être consommée dans des proportions convenables pour le corps. C'est un aliment insaturé. Cependant, si l'on consomme un produit cuit ou frit dans une huile utilisée, donc saturée, elle devient toxique. La saturation des liaisons de l'huile provoque des maladies graves. Il a été maintenant démontré scientifiquement que si l'on consomme cette huile à plusieurs reprises, cela provoque des maladies cardiovasculaires voire des cancers de l'estomac et des intestins.
Quel serait le menu idéal pour maintenir
une bonne santé ?
Consommer des aliments avec fibres. Car le choix des aliments est très important, surtout pour les diabétiques par exemple. Mais en plus de ces choix, il faut exercer une activité sportive. Il n'est pas nécessaire d'y consacrer des heures entières, mais une demi-heure de marche par jour est largement suffisante comme activité. Un régime alimentaire sain est aussi à observer.


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