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La gauche face au terrorisme islamiste
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 05 - 2003


Autocritique
Les attentats du 16 mai modifient totalement la donne politique pour la gauche et les défenseurs de l'option démocratique. A la base, des militants appellent à un élan vers une action politique et sociale de proximité
au sein des couches populaires.
Le massacre du 16 mai à Casablanca perpétré par la bande terroriste du “Sirat al Moustaqim”, constitue l'aboutissement tragique de la mouvance islamiste qui avait commencé par se signaler un 18 décembre 1975 par l'assassinat du leader socialiste Omar Benjelloun.
Pour la gauche marocaine, l'apparition de la mouvance islamiste au début des années 70 sous la forme de “l'association de la jeunesse islamique”, noyau initial animé par Abdelkrim Motii, fut essentiellement dirigée contre elle. L'antagonisme ne fut pas, dès le départ, d'ordre “idéologique” mais lié à ce qui fut considéré comme “une basse œuvre” signant un assassinat politique d'une extrême gravité.
Ceci explique la profonde méfiance et les appréhensions de cette gauche à l'encontre des associations, partis et discours islamistes. Le caractère “modéré” prôné par le PJD ou Al Adl wal Ihsane n'a pu tout à fait occulter les origines violentes et la tendance au terrorisme de cette matrice que fut “l'association de la jeunesse islamique” dont sont issus plusieurs dirigeants islamistes actuels. Au sein de l'USFP et des autres courants de gauche, on insiste sur cette particularité marocaine : l'islamisme n'est pas apparu, comme dans d'autres pays arabes et musulmans, en tant que force d'opposition au pouvoir mais en tant qu'instrument de répression et de contrepoids aux partis de gauche. De ce fait, son caractère “anti-progressiste” et “violent” apparaît comme une constante.
L'un des reproches qui n'ont cessé d'être faits au pouvoir est exprimé, aujourd'hui, avec plus d'amertume par ce militant socialiste : “on a toujours cherché à affaiblir et réduire l'USFP en manipulant les islamistes, sans savoir que l'on jouait avec le feu”. C'est un fait que malgré les attitudes conciliantes affichées par le Dr Othmani, la plupart des dirigeants du PJD ne se départissent pas d'un ton hostile vis-à-vis de l'USFP. Quoique sur un ton qui se veut moins polémiste, les représentants d'Al Adl wal Ihsane n'ont cessé depuis des années de concentrer leur discours idéologique sur la réfutation plus ou moins diabolisante des idées et de la pratique des socialistes marocains.
Les attentats du 16 mai dernier ont ravivé la plaie et exacerbé la méfiance viscérale de façon très vive. L'apparition au cours des dernières années de groupes extrémistes, dans la mouvance du “Takfir wal hijra”, change totalement la donne. Ils apportent “la preuve par le sang” que la mouvance islamiste peut engendrer, en son sein, des éléments prêts à toutes les dérives terroristes. L'acceptation du cadre et des institutions démocratiques semble ainsi “peu fiable” dans les organisations islamistes qui sont soupçonnées de “complaisance” vis-à-vis des extrémistes et de n'avoir rien fait pour prévenir sinon combattre la dérive terroriste au cours des derniers mois.
Un électrochoc pour la gauche
Dans ce contexte, la défense et la mise en exergue des principes et des institutions démocratiques deviennent pour la gauche ainsi que pour les autres forces se réclamant de la démocratie (Istiqlal, Mouvement populaire, etc) une “nécessité vitale”. Le combat, d'ordre idéologique d'abord, est appelé à prendre une nouvelle ampleur. Cependant, la gauche et les démocrates sont ici interpellés sur d'autres plans fort redoutables, où une autocritique sérieuse doit être menée. Il s'agit, tout d'abord, de réactiver l'action politique, sociale et culturelle de proximité dans les quartiers et les zones périphériques victimes de l'urbanisation sauvage et de l'exclusion. “Pour cela, souligne un militant socialiste, il faudrait en finir une fois pour toutes avec le laxisme administratif qui laisse gangréner les bidonvilles et avec la manipulation de ces derniers à des fins électorales”.
Les événements tragiques de Casablanca conduisent à penser plus que jamais que la marginalisation des périphéries des villes constitue un danger majeur pour tout projet démocratique ainsi que pour toute évolution pacifique du pays. “Nous ne sommes pas coupés des masses comme on se plaît un peu trop à le dire, souligne notre interlocuteur. Nous avons certes subi les contrecoups de la prolifération des bidonvilles et de la misère ainsi que les déceptions liées aux résultats mitigés de “l'alternance” gouvernementale. Cependant, l'USFP garde tout son poids historique, il lui faut seulement régénérer ses forces internes et développer des actions en profondeur dans les masses populaires”. C'est ainsi que des domaines stratégiques doivent être réformés en profondeur : enseignement, statut de la femme, logement, etc.
Le choc du 16 mai, en révélant des incertitudes politiques et sociales inquiétantes, semble avoir agi comme “un électrochoc” pour les dirigeants et les militants de l'USFP, du PPS et des autres formations de gauche. “La gauche doit plus que jamais redevenir militante si elle veut éviter au pays des dérives mortelles” : tel est l'état d'esprit prédominant. La contestation et les querelles internes seront-elles surmontées pour redéfinir les moyens d'une action “à la hauteur de la responsabilité historique actuelle ?” On évoque même la nécessité de réunir l'instance suprême qu'est le congrès de l'USFP pour faire face aux exigences de l'après-16mai.
Les attentats du 16 mai dernier ont ravivé la plaie et exacerbé la méfiance viscérale de façon très vive.


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