Le premier fonds de placements collectifs en titrisation marocain, Credilog 1, est fin prêt. L'émission de ses parts est prévue pour le mardi 16 avril et concernera les institutionnels (sociétés d'assurance…), ainsi que les OPCVM. Ce lundi 15 avril 2002, se tient une conférence de presse organisée par les dirigeants de la CDG pour expliquer la conception et le montage financier et juridique du fonds Crédilog, le premier fonds marocain de placements collectifs en titrisation. La signature du règlement de gestion de ce fonds, régi par la loi n° 10-98 relative à la titrisation des créances hypothécaires, a été opérée jeudi dernier. Cette opération consiste à transformer les créances en titres financiers, et ce, par le biais d'une société de titrisation, en l'occurrence Maghreb titrisation. Elle permet ainsi aux organismes financiers de céder leurs créances hypothécaires en contrepartie de titres financiers, ce qui réduit leurs besoins en fonds propres. Ainsi, l'émission des parts du FPCT Crédilog 1 est prévue à partir du mardi 16 avril. Cela fait presque un an et demi que la société Maghreb titrisation a été mise en place par le CIH pour gérer les divers fonds à lancer au cours des toutes prochaines années. Objectif affiché : renflouer la trésorerie de la banque la plus sinistrée de tout le système bancaire marocain. Spécialisée, depuis sa création par les autorités monétaires, dans la distribution des crédits immobiliers, mais aussi touristiques, la banque CIH éprouve souvent des difficultés à assainir ses finances courantes, en raison du délai à long terme qui caractérise ses crédits. Pour remédier à ce problème, le CIH, sous la houlette de l'ancienne équipe dirigeante, a mis en place un mécanisme financier, la titrisation, pour récupérer une bonne partie des crédits préalablement distribués. Ce mécanisme est propre au secteur immobilier, et se pratique sous d'autres cieux où cette technique, qu'on estime efficace, a connu un développement spectaculaire, favorisé par un cadre législatif et juridique adéquat. Au Maroc, la titrisation en est encore à ses balbutiements, puisque le cadre juridique fait toujours défaut. Mais la mécanique est en marche pour doter ce secteur naissant d'une batterie de textes nécessaires à son développement. Il y a environ deux ans, une loi pour la création d'un marché hypothécaire avait été votée par le Parlement. Sans tarder, le CIH, principale victime d'une politique long-termiste de distribution des crédits, a profité de cette loi pour annoncer le lancement d'une société spécialisée dans la titrisation des créances hypothécaires, suivi d'un premier fonds dont le démarrage est prévu dans le courant de cette semaine. Ainsi, c'est près de 500 millions de dirhams de créances détenues par le CIH, soit 9 % du portefeuille du CIH, qui seront titrisées à travers le fonds Crédilog 1. Celui-ci comportera quatre catégories. Les deux premières, P1 et P2, d'un montant respectif de 365 millions et 108 millions de dirhams, sont nommées “parts prioritaires”. La troisième, de catégorie S, d'un montant de 25 millions de dirhams, est dite “subordonnée”. Enfin, la dernière catégorie est celle nommée “résiduelle” et compte 2 millions de dirhams. La valeur nominale de chaque part est fixée à 100.000 DH, pour un taux variant entre 6,17 et 7,23 % selon la catégorie (P1,P2 et S). Ce fonds sera ouvert aux institutionnels, comme la CDG, les Caisses de retraites… ainsi qu'aux OPCVM. Toutefois, la catégorie dite “résiduelle” sera souscrite uniquement par le CIH et la catégorie S ne pourra être souscrite par les OPCVM. Parallèlement, dans le cadre de la couverture contre les risques de taux, de liquidité et de crédits, Maghreb titrisation a veillé à la mise en place d'un ensemble d'instruments de couverture visant à préserver les intérêts des investisseurs.