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Accusé, mais libre de ses actes
Publié dans La Gazette du Maroc le 24 - 01 - 2005


Elargissement de l'ex-Pdg de la BNDE Farid Dellero
Farid Dellero, l'ancien patron de la BNDE, incarcéré depuis 8 mois pour une affaire de détournement de deniers publics, est désormais un homme libre de ses mouvements. Jeudi 20 janvier dernier, le juge d'instruction près de la cour d'appel de Rabat, Bouabid Saba, a ordonné sa mise en liberté provisoire. Une mesure qui intervient à quelques jours seulement de l'ouverture du procès de la BNDE.
Il a de la peine à croire jusqu'à ce jour qu'il est libre de ses actes. Libre de circuler et, par la même occasion, autorisé à passer le jour de l'aïd avec sa famille et ses proches. Lui, c'est Farid Dellero, ex-Pdg de la BNDE, accusé d'avoir détourné et dilapidé l'argent de l'Etat.
Après plus de 8 mois d'incarcération à la prison civile de Salé, Dellero a été arrêté le 14 juin 2004, la machine judiciaire s'est brusquement montrée clémente envers lui ! Le juge d'instruction de Cour d'appel de Rabat, Bouabid Saba, après avoir achevé l'instruction de l'affaire, vient de reconsidérer ses positions. En se basant sur le principe de la présomption d'innocence, celui-ci vient de lui accorder la mesure de liberté provisoire. Une liberté provisoire qui marque la fin du calvaire de cet ex-commis d'Etat. D'après une source du ministère de la justice, cette décision a été prise selon l'intime conviction du juge chargé de l'affaire. Ce dernier assume ses responsabilités dans le sens d'une autonomie du ministère de tutelle par rapport au déroulement du procès. Autrement dit, il appartient au juge d'accorder ou refuser la liberté provisoire à un accusé sans en référer ni au ministère de la Justice ni au procureur, ni à qui que ce soit.
Cela s'est passé la veille de l'Aïd Al Adha. Précisément, vers le coup de 18H. Quant l'un de ses avocats, Taieb El Alwi, lui a rendu visite pour lui annoncer la bonne nouvelle. La demande qu'avaient introduite le collectif de la défense de l'ex-Pdg de la banque, il y a une quinzaine de jours, a été finalement acceptée. Le " cadeau " tant espéré. Aussitôt informé, Farid Dellero, n'aura que quelques minutes pour quitter les lieux. Le temps de faire ses bagages et de saluer ses ex-compagnons de cellule. À sa sortie, l'ex-Pdg de la BNDE, avait droit à un accueil des plus chaleureux de ses proches venus nombreux pour l'heureux évènement. Il faut dire que la grande famille Dellero a été informée bien avant. Dans l'après-midi du même jour, raconte une source judiciaire, Me Taieb El Alwi, s'est occupé de toute la procédure pour l'élargissement de son client. Entre autres, l'acquittement d'une grosse somme d'argent, à titre de caution, déposée à la caisse du tribunal.
3 millions de Dh à titre de caution
Selon la même source, Farid Dellero aurait payé la bagatelle de 3 millions de dirhams pour recouvrer sa liberté, même si elle est temporaire, en attendant le démarrage du procès prévu pour le mois de février prochain. Farid Dellero est accusé, mais libre. Ainsi en a décidé le juge d'instruction.
Selon l'ordonnance du juge, celui-ci présente toutes les garanties morales et financières indispensables pour sa mise en liberté provisoire : il est père de famille, il dispose d'un logement stable, et il n'a aucun précédent judiciaire. De plus, il est frappé d'une interdiction de quitter le territoire et s'est engagé à rester à la disposition de la justice. "Attendu que la défense du prévenu a demandé à plusieurs reprises la mise en liberté provisoire durant son interrogatoire. Attendu que suite à son interrogatoire, et sur la base de la présomption d'innocence, nous avons constaté, après investigations, que le prévenu Farid Dellero présente toutes garanties nécessaires, comme le logement stable, pour se représenter en temps voulu devant la Cour d'appel pour répondre de ses actes. Nous, Bouabid Saba, juge d'instruction près de la Cour d'appel nous ordonnons la mise en liberté provisoire au profit Farid Dellero".
Fin de citation des attendus de l'ordonnance du juge d'instruction de la cour d'Appel de Rabat, Bouabid Saba. Voici en quelques mots, le nouveau rebondissement qu'a connu l'affaire de la BNDE et avec elle le sort d'une personnalité qui faisait partie de la brochette des hauts responsables les plus courtisés du Maroc ancien. Après avoir joué dans la cour des grands, Farid Dellero est aujourd'hui face à lui-même. Isolé. Personne pour le secourir, hormis quelques membres de sa petite famille, ou lui trouver une issue favorable pour son procès. Un procès lourde de charges comme de sens qui reviendra dans les jours qui suivent au-devant de l'actualité. Une grosse affaire de détournement de denier publics dont il est le seul à répondre de la mauvaise gestion d'une banque qui était aux ordres. Un procès aussi spectaculaire que ceux de Laâfoura-Slimani, la BP, la CNSS, ou le CIH, qui traînent toujours dans les différents tribunaux ou ils ont été transférés après la dissolution de la Cour spéciale de Justice ( CSJ ).
Dans l'ensemble de ces dossiers, confient certains observateurs,
la confusion est quasi présente et le traitement va dans le même sens. L'Etat ne veut ou " ne peut " pas aller jusqu'au bout pou assainir son passif. Au jour d'aujourd'hui, alors que l'instruction de l'affaire a été bouclée, le dossier, comme le présente une source très bien informée, est vidé de toutes ses substances. Au lieu et place de détournement et dilapidation de deniers publics, la justice n'a retenu que quelques opérations de malversations et autres suspectes transactions immobilières ayant trait à l'acquisition d'agences bancaires par une société appartenant à Dellero, père et fils, à des prix jugés excessifs.
Contrairement donc à ce que l'on peut penser, Farid Dellero ne sera jugé que pour ces accusations, qui ont comme même nécessité plus de 8 mois d'instruction et d'enquête. En effet, depuis l'arrestation de Farid Dellero, en juin 2004, à Rabat et son incarcération à la prison civile de Salé, le juge chargé de l'affaire s'est limité uniquement à fouiner dans cette direction pour, finalement, faire bénéficier le prévenu de la présomption d'innocence.
Poursuites abusives !
Selon l'un des avocats de Dellero, la banque, auteur de la plainte, ne signale en aucun cas ce que l'opinion publique prête comme détournement de deniers publics à Farid Dellero. Elle n'évoque que le cas des acquisitions immobilières frauduleuses se référant en cela aux conclusions du rapport de l'inspection générale des finances (l'IGF). " On ne le juge pas pour la faillite voulue de la banque, mais plutôt pour des marchés qu'il a conclus avec une société immobilière, appartenant à Abdelhak Ben Soulymane (il est en fuite) pour l'acquisition de locaux des agences de la BNDE, et dont son implication n'est pas pour autant prouvée. C'est pour cette raison que le juge d'instruction ait ordonné sa mise en liberté provisoire ", confie l'avocat à la Gazette du Maroc.
Son arrestation, poursuit la même source, est donc abusive et n'est basée sur aucun fondement juridique. Et le rapport de l'IGF dans tout cela ? La réponse est toute claire selon la défense : “la justice n'a pas déterminé avec précision les dommages qu'avait subis la BNDE et établi par la même occasion le lien de causalité entre l'inculpation de Farid Dellero et le préjudice subi par la banque. Ensuite, sur quelle base se sont fondées les auditeurs de l'inspection générale pour calculer les montants détournés par Farid Dellero ? Dans chaque registre du rapport de l'IGF, on suppose des faits, des opérations de malversations sans pour autant définir les auteurs de cette rapine. Le résultat de ce déficit a conduit à des jugements hâtifs manquant d'objectivité et d'impartialité”. De même, ajoute la défense, la BNDE n'a jamais été lésée dans les opérations de vente de ses agences bancaires achetées par la direction des achats et des acquisitions, à l'époque où Farid Dellero présidait aux destinées de la banque. Au contraire. La banque n'a réalisé que des plus value et a réussi, par la même occasion d'étendre son réseau commercial sur tout le territoire du pays.


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