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Une génération perdue
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2005


MRE
Ils sont près de trois millions à vivre en dehors des frontières. Longtemps considérés comme des vaches à lait par l'Etat, et aujourd'hui, ils sont conscients de cet état de fait. Quand ils rentrent au pays, ce n'est plus avec le même attachement. Entre crise d'identité et perte des repères, la nouvelle génération s'interroge de plus en plus sur le bien fondé de ces vacances “à la marocaine”
Pour Abdesselam El Ftouh, directeur du pôle promotion économique à la Fondation Hassan II pour les MRE : “Les transferts financiers des MRE occupent une place de plus en plus importante dans les équilibres globaux de la nation et se positionnent en tant que première source de devises du Maroc, loin devant les IDE et les prêts étrangers. Ils couvrent plus des 2/3 du déficit commercial courant et constituent au-delà de 40 % des dépôts bancaires. Cette situation nous interpelle pour prévenir tout risque de retournement de la situation. Il s'agit de consolider les liens culturels, affectifs et patriotiques avec nos ressortissants à l'étranger, toutes générations confondues, par un travail inlassable d'écoute, de contact et de dialogue sachant que la richesse des transferts qu'ils peuvent nous apporter dépasse, et de loin, les aspects financiers”. (Challenge n° 60). Certes, tout porte à penser que le Maroc tient à ses Marocains qui vivent à l'étranger. Mais peut-être oublions-nous que pour cette nouvelle génération qui vient passer ses vacances d'été au pays, il ne suffit pas de lui faciliter les démarches de ses arrivées et de ses départs. Il faudrait aussi qu'elle se sente concernée par son pays, imprégnée par sa culture, attachée à ses traditions, bref qu'elle s'identifie à une société qui, pour elle représente les amarres d'une identité à laquelle elle tient. En dehors des frontières, leurs parents leur ont donné une image d'un Maroc conservateur et ancré dans les traditions. Quand ils arrivent ici, ils découvrent un autre Maroc, plus complexe, schizophrène et partagé entre l'avidité d'une modernité pas encore très bien ingurgitée et un fondamentalisme à l'assaut du pouvoir. Et le rêve part à la dérive.
Témoignages
Pour Nadia, née à Paris ou plutôt dans une banlieue parisienne : “quand j'arrive au bled, je suis à chaque fois étonnée des changements qui s'y opèrent. Ma mère m'a éduquée de manière assez puritaine en me ressassant les vertus de la jeune fille marocaine modèle.
Et je me retrouve avec d'une part des cousines plus délurées que mes amies françaises, branchées et vêtues comme jamais même des Européennes n'oseraient le faire, et d'autre part, celles qui portent le foulard sans même savoir pourquoi. Je me sens un peu perdue et encore moins chez moi que là-bas. Il est clair que ma vie n'est pas là. Même la famille n'est plus ce qu'elle était.
Cette solidarité légendaire dont me parlait ma mère n'existe plus. Par ailleurs, les Marocains qui sont revenus s'installer au pays et qui y ont investi se sont faits arnaquer. Quand je suis en France, j'ai besoin de savoir que je suis aussi marocaine à part entière. Alors que quand j'arrive ici, je ne sais plus ce que signifie être marocaine.
Karim est né dans le sud de la France, à Marseille. Look plutôt branché, vingt-cinq ans, il fait des études de prothésiste dentaire. « Nous n'avons pas la vie facile à Marseille, c'est peut-être l'une des villes les plus racistes de France. De plus, les Arabes et les Corses se livrent une guéguerre depuis des années. Alors quand je rentre au pays, j'ai réellement besoin de me sentir complètement chez moi. Le problème c'est qu'ici tout le monde croit que nous sommes plein de fric. On ne nous reçoit pas comme des Marocains à part entière, mais comme des “oncles d'Amérique”. Justes bons à dépenser des sous. Mon frère aîné est rentré s'installer ici. Il a investi ici. Aujourd'hui, il pense à revenir en France. L'administration marocaine l'a dégoûté à jamais du pays. Je ne pense pas qu'un jour je ferai la même tentative. Même les filles d'ici ne pensent qu'à te soutirer de l'argent. Elles n'ont aucune moralité.
Si cette nouvelle génération ne s'identifie plus à son pays d'origine et que par ailleurs, elle ne s'y investit plus, tous les discours et toutes les tentatives de récupération seront vaines. Pour Bouchaib Rami, Président du Club des investisseurs marocains à l'étranger La troisième génération de MRE est dans une phase d'observation. Le Maroc est pour elle une destination de vacances. Il faut l'approcher en partant de ce constat. “Cela fait 10 ans que j'appelle à la création de villages de vacances réservés à cette population. Ils présenteront un espace idoine pour leur présenter des projets clés en main, discuter avec eux, découvrir leurs attentes pour mieux arriver à les convaincre d'investir localement”, explique-t-il. Mais l'essentiel n'est-il pas ailleurs, dans une tentative d'intégration plus globale ?


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