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"Nous n'avons pas de rapports avec le Polisario"
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2005

Entretien : Mohamed Ould Noueigueid, directeur général du groupe AON
Mohamed Ould Noueigueid, directeur général d'AON, premier groupe privé mauritanien, en différend avec l'homme d'affaires marocain Hassan Derhem sur un certain nombre de dossiers dont la pêche et la distribution des hydrocarbures se confie à la Gazette du Maroc.
Il récuse aussi l'information parue dans la presse selon laquelle son groupe se rapprocherait du Polisario dans le cadre de la signature d'un contrat de prospection pétrolière. Si le partenariat avec Hassan Derhem n'a pas abouti, c'est que ce dernier n'a jamais voulu suivre la libération du capital, selon lui. Entretien
La Gazette du Maroc : La presse marocaine vient de révéler vos accointances avec le Polisario. Qu'en est-il exactement ?
Mohamed Ould Noueigueid : c'est une information dénuée de tout fondement. Nous n'avons pas de rapports avec le Polisario.
L.G.M : Rien ne va plus dans vos relations avec Hassan Derhem. Pourtant, au départ rien ne laissait présager une telle situation? Comment en êtes-vous arrivé là ?
M.O.N : nous n'avons pas de différend avec monsieur Derhem. Il est vrai que nous avons projeté en commun un partenariat dans deux domaines : la pêche et la distribution des hydrocarbures. Cette coopération que nous avons voulue durable n'a malheureusement pas abouti. À chaque fois Hassan Derhem ne suit pas la libération du capital.
L.G.M : Derhem a porté le litige qui vous oppose devant la justice. De quoi s'agit-il exactement ?
M.O.N : je n'ai pas souvenance, par le passé, d'un litige judiciaire nous opposant à Derhem. J'ai lu, récemment, une interview où il évoquait laconiquement la société mauritanienne de pétrole SMP-Atlas. Cette structure de droit mauritanien devait être constituée en partenariat. Nous avons tenu moult réunions et finaliser le dossier. Au moment crucial Derhem n'a pas suivi la libération du capital à son habitude et du fonds d'investissement. Nous avons de ce fait enregistré des retards importants sur le calendrier que n'expliquent pas le prétexte évoqué du temps imparti pour l'accord de l'autorisation de l'Office des changes marocain et l'exécution des transferts bancaires à moins que les fonds n'aient été jamais disponibles. Alors la société a été constituée sans sa participation. Par ailleurs, je tiens à vous informer que le marché de la distribution des produits pétroliers est libre en Mauritanie. En outre les sociétés pétrolières opérant dans le secteur sont à 100 % détenues par des privés nationaux. Si nous avions voulu associer Derhem à hauteur de 15 % du capital de SMP nos raisons étaient doubles : renforcer la coopération mauritano-marocaine. Ensuite, raviver des relations anciennes entre les familles et particulièrement feu Si Ahmed Derhem pour lequel nous avons beaucoup de respects.
L.G.M : vous avez créé des sociétés de pêche au Maroc. Avez-vous commencé à exploiter vos licences et dans quel cadre ?
M.O.N : nous avons créé une société de pêche, en prenant le soin d'ouvrir son capital à un grand nombre de Marocains. Cette configuration du capital procède de notre volonté de toujours associer les nationaux aux fruits de la croissance des entreprises. Nous ne sommes pas pour la répartition léonine des profits générés.
Cette société n'a pas fonctionné car le secteur de la pêche au Maroc connaissait des arrêts consécutifs à la nouvelle politique d'aménagement.
L.G.M : selon certaines informations, les licences de pêche qu'on vous a accordées ont été retirées. Pourquoi ?
M.O.N : dans l'interview précitée de Derhem, j'ai appris qu'il les a restituées au Premier ministre. J'en prends acte. Avait-il ce pouvoir?
L.G.M : nous avons appris que vous avez des litiges avec des bateaux chinois au Maroc. Qu'en est-il ?
M.O.N : nous avons un différend avec la société Shandong dont une antenne se trouve à Agadir. Sous l'insistance de nos partenaires marocains associés de Shandong en l'occurrence Hassan Derhem, nous avons signé une convention-cadre à Nouakchott et un contrat d'application portant, dans un premier temps, acquisition de quatre chalutiers. Nous avons réglé l'avance sollicitée par la société chinoise représentant 50 % du montant global. Shandong n'a pas respecté les délais de livraison et les spécifications techniques des bateaux. Nous avons demandé la restitution de nos fonds en sus de la réparation du préjudice subi. Cette société traîne les pieds. Nous avons demandé l'intervention de nos partenaires et associés de Shandong qui ont été intermédiaires notamment Hassan Derhem pour trouver une solution. Cette démarche n'a pas eu de suite de leur part.
L.G.M : peut-on dire que vous avez finalement beaucoup de problèmes au Maroc ?
M.O.N: du tout. J'ai en revanche beaucoup de satisfaction au Maroc et davantage d'ambitions. J'y compte beaucoup d'amis et frères et ce ne sont pas quelques vicissitudes liées aux évolutions naturelles des affaires qui entacheront mon optimisme. J'ai pour habitude de dire que les situations sont faites pour être dépassées.
LGM : votre groupe a-t-il été affecté par le changement de régime en Mauritanie ?
M.O.N : le changement récent en Mauritanie s'inscrit dans une perspective d'approfondissement de la démocratie et de mise en place de structures pérennes en ce sens.
Les objectifs que s'est fixés le Comité militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), pendant la période transitoire, sont très clairs. Pour ce qui est du groupe AON (Abdellahi Ould Noueïgueid NDLR), qui a été créé au début des années 50 du siècle dernier par Abdellahi Ould Noueïgued, actuel PDG, il est présent dans la quasi-totalité des secteurs de l'économie mauritanienne. Il s'agit d'un groupe citoyen et dynamique qui participe activement au développement du pays.
L.G.M : quelles sont les sociétés où vous avez investi en Mauritanie et au Maroc dans lesquelles votre groupe a des partenaires marocains ?
M.O.N : nous sommes partenaires de Maroc Télécom dans le capital de Mauritel SA où ensemble nous disposons d'une participation majoritaire dans cette société.
Nous sommes actionnaires dans ORYX Mauritanie avec ORYX où le groupe Oismine marocain est présent.
Nous disposons d'une unité de traitement de poissons et une autre d'emballage à Dakhla. En sus nous avons quelques intérêts, peu significatifs, à titre expérimental dans certaines structures au Maroc.
L.G.M : on parle de votre rapprochement avec Attijariwafa Bank. Où en êtes-vous avec ce projet ?
M.O.N :au niveau bancaire, nous avons des rapports avec Attijariwafa Bank, la BMCE et la Société Générale. La mutation de certains de ces rapports est envisagée. Nous sommes ouverts.
L.G.M :est-ce que vous êtes intéressé par d'autres secteurs au Maroc ?
M.O.N : plusieurs secteurs nous intéressent au Maroc notamment l'industrie et particulièrement l'agroalimentaire. Nous sommes ouverts à toutes les propositions.
L.G.M :pourquoi avez-vous choisi d'investir au Maroc ?
M.O.N :le Maroc offre des opportunités d'affaires intéressantes. Son marché est important et le cadre économique est attrayant. Les conditions sont réunies pour les investisseurs. Notre groupe dans sa stratégie d'expansion envisage une présence effective dans les pays limitrophes où les infrastructures de base ne font pas défaut. À cela, il faut ajouter la communauté de culture et notre volonté de contribuer à l'intégration du grand Maghreb.
LGM : votre dernier mot ?
M.O.N : le Maroc est un Royaume très important à nos yeux sur tous les plans et nous avons une déférence particulière pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Nous ne ménagerons aucun effort pour aider à la construction d'un grand Maghreb prospère par la fluidité des échanges économiques et culturels entre nos pays, tout en observant un parfait respect du cadre légal et réglementaire en vigueur.
Carte d'identité du groupe Aon
Le groupe AON a été créé en 1950 à partir des activités commerciales en Mauritanie et dans la sous-région par son actuel président-directeur général, Abdallahi Ould Noueigueid. "Self made man" par excellence, le PDG de AON demeure la référence en Mauritanie.
Dès 1974, il décide de diversifier ses activités. Il crée la société ERB, spécialisée dans la construction et les travaux publics. C'est alors le commencement d'une aventure extraordinaire qui amènera AON, aujourd'hui présent dans des secteurs tels que la pêche, la finance, l'industrie, l'agro-industrie, l'agriculture, les nouvelles technologies, les services, l'immobilier, et le transport terrestre. Le volume des transactions du groupe AON dépasse aujourd'hui les 100 millions d'euros par an. Dans le domaine de la pêche une importante flotte de bateaux glaciers et congélateurs, des entreprises spécialisées dans le traitement et le stockage du poisson à Nouadhibou, deux grands complexes frigorifiques, sont autant d'atouts qui confèrent au groupe AON un rôle de premier plan à tous les niveaux du secteur de la pêche en Mauritanie.
Dans le secteur bancaire le groupe AON est l'actionnaire majoritaire de la Banque nationale de Mauritanie (à hauteur de 70 %).
Dans le domaine des services, le groupe crée Afritel SA. Cette filiale est axée sur la fourniture, les travaux et prestations de télécommunications. Son staff technico-commercial compétent et rigoureusement formé s'ajoute à son vaste réseau de partenaires télécoms.
À titre d'information, le groupe a créé aussi en 2000 la SMCRP. Cette dernière a introduit avec succès sur le marché mauritanien plusieurs compagnies telles que Vivendi, Siemens, Itissalat Al Maghrib, etc et joue un rôle prépondérant dans le processus de privatisation des entreprises publiques.


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