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“Non avons besoin de “lobbying” pour convaincre l'UE de s'engager en Méditerranée”
Publié dans La Gazette du Maroc le 06 - 03 - 2006

partenariat entre le Maroc et la france : Interview de Fathallah SIJILMASSI, Ambassadeur du Maroc en France
Convaincu que le partenariat d'excellence entre le Maroc et la France revêt une dimension stratégique pour les deux pays, S.E. Fathallah Sijilmassi, ambassadeur du Maroc à Paris, nous explique ici en quoi consiste sa mission à consolider ce lien. Et plus largement, pourquoi la France et le Maroc doivent travailler en tandem pour convaincre les autres partenaires européens de s'engager plus en faveur d'un vrai partenariat gagnant-gagnant euroméditerranéen.
La Gazette du Maroc : Monsieur l'Ambassadeur, les relations franco-marocaines sont communément qualifiées d'exceptionnelles, voire de stratégiques.
Quelles réalités recouvre, précisément, ce qualificatif de «stratégique» ?
S. E. Fathallah Sijilmassi : Je crois que le mot qui convient le mieux, c'est le terme stratégique, tant pour l'un que pour l'autre. En effet, la France est le 1er partenaire du Maroc, et le Maroc a une position très importante dans les relations extérieures de la France. N'oublions pas, aussi, qu'il y a 1 million de Marocains en France et plus de 30.000 Français au Maroc. Notre relation se nourrit, en réalité, aussi bien de sa dimension bilatérale que de sa dimension régionale et euroméditerranéenne. Le Maroc et la France sont également partenaires dans la dynamique de la mondialisation et dans les relations internationales.
Cette relation stratégique entre le Maroc et la France ne pourrait-elle pas servir de tremplin à un déploiement plus efficace du partenariat euro-méditerranéen ? Et d'ailleurs, n'est-ce pas plus difficile depuis que l'Europe s'est élargie à 25 Etats membres ?
Je vous répondrais en trois temps... Avant Paris, j'étais ambassadeur à Bruxelles, donc au cœur de la machine communautaire, et j'ai pu y mesurer l'extraordinaire intensité de l'engagement de la France, au sein de cette machine communautaire, pour impliquer plus fortement l'Europe en faveur de la Méditerranée, et particulièrement aux côtés du Maroc, ainsi que plus largement du Maghreb. C'est un premier point que je tiens à souligner et saluer.
Considérant maintenant la réalité nouvelle de l'UE à 25, il est clair que par le simple effet mathématique, la part d'importance relative de chaque pays diminue. Cela signifie aussi que nous avons besoin de beaucoup plus de « lobbying » pour arriver à convaincre les différents partenaires communautaires pour un engagement plus massif en faveur de la Méditerranée, et là, c'est extrêmement difficile. D'ailleurs, aujourd'hui au Maroc, nous avons une vraie préoccupation sur l'avenir de la politique méditerranéenne de l'UE. Nous verrons bien quelle sera, dans la programmation budgétaire communautaire 2007-2013, l'enveloppe allouée à la politique de voisinage, et  en particulier au Maroc. Nous verrons bien, mais je ne saurais cacher ma préoccupation actuelle, et je crains que nous n'ayons comme hypothèse la plus optimiste le seul maintien du statu quo actuel. Cela serait une mauvaise nouvelle, puisque d'une part le Maroc entre dans une phase cruciale du démantèlement tarifaire avec l'UE, cela dans le cadre de la mise en oeuvre de l'accord d'association ;  et, d'autre part, nous nous engageons aussi dans une phase cruciale de la mise en place des réformes politiques et sociales, lesquelles nécessitent un accompagnement et un soutien accrus. C'est donc au moment même où l'UE devrait encourager le Maroc pour qu'en 2012-2015, un Maroc moderne et démocratique soit bien ancré à l'Europe, que cette même UE risque de nous envoyer un signal négatif et décourageant.
Le partenariat économique franco-marocain est déjà très dense et, à la demande des deux Premiers ministres, un GIEFM-Groupe d'initiative économique franco-marocain, dont le co-président Jean-René Fourtou nous parle dans une entrevue publiée dans cette même édition de Challenge Hebdo – a été créé récemment... Que peut-on en attendre ?
Il est d'abord important de situer le point de départ et de dire que dans la classification des partenaires économiques du Maroc, la France est de loin la première. Nous réalisons avec la France 50% de nos échanges avec l'Europe, et la France, à elle seule, compte pour environ 30% du commerce extérieur global du Maroc.
Elle est le premier investisseur, premier bailleur de fonds, première source de tourisme... Bref, la France est première partout, quel que soit l'indicateur économique retenu.
Ce point de départ ne signifie pas pour autant que nous devrions dormir sur nos lauriers ! C'est le principal défi auquel nous sommes confrontés : cette relation très dense et très diversifiée, il nous faut en développer le dynamisme, afin qu'elle reste en phase avec les évolutions de nos économies respectives et l'environnement international.
C'est sur cette dynamique que les deux chefs d'Etat ont convenu de mettre l'accent, en demandant à leurs Premiers ministres d'impulser la création du GIEFM. Les très importantes personnalités qui y participent, tant du côté français que marocain, me semblent un gage de réussite dont nous pouvons nous féliciter.
Vous vous inscrivez tout à fait en phase avec cette dynamique : depuis votre prise de fonction, il y a un an, l'ambassade du Royaume à Paris s'est très largement ouverte aux entrepreneurs. Etes-vous un adepte de ce que l'on appelle la « diplomatie économique » ?
Il se trouve en effet que j'ai cette conviction personnelle : je crois à la pertinence de développer la dimension économique de la diplomatie marocaine, et d'autant plus que mon parcours personnel m'a permis d'être proche des milieux des affaires et des réalités économiques du pays. Je connais le monde de l'entreprise. Ainsi et afin de mieux pouvoir atteindre les objectifs souhaités, j'ai notamment développé la cellule économique de l'ambassade.
Afin de renforcer l'action de communication, notamment économique du Maroc, l'ambassade a mis en ligne deux outils : l'un est le nouveau site web de l'ambassade (www.amb-maroc.fr) dont je suis très heureux de pouvoir annoncer le lancement depuis quelques jours ; et d'autre part le bulletin mensuel d'information de l'ambassade qui comporte une rubrique économique. On retrouve d'ailleurs le bulletin d'information sur le site web. L'autre action entreprise, c'est d'impulser la montée en puissance de l'ambassade comme lieu de rencontres entre les opérateurs économiques. À côté des grands colloques organisés par ailleurs, nous voulons privilégier à l'ambassade des rencontres bilatérales et sectorielles de 30 à 40 personnes. Marocains et Français y viennent parler affaires, partenariats, et ils en repartent avec des réponses aussi précises que leurs questions. C'est une méthode qui se veut pragmatique pour aboutir à des résultats concrets, bien sûr en nous appuyant sur les contributions expertes de nos administrations ou institutions concernées, par exemple notre administration des investissements extérieurs. Autre exemple d'initiative concrète, qui vient de commencer, et dont nous aurons l'occasion de reparler : l'opération « Maroc-Hexagone 2006 », véritable tour de France économique, qui va nous conduire dans 10 capitales régionales françaises, où nous allons promouvoir le Maroc auprès des PME.
Que préconisez-vous pour prévenir ou contrer ce risque d'un engagement insuffisant de l'Europe pour la Méditerranée ?
C'est justement le troisième point que je souhaitais aborder. Nous devons cesser de nous mobiliser exclusivement entre les seuls partenaires convaincus, notamment les 5 + 5, Maroc, France, Espagne, Italie, Tunisie, etc. Car cela ne suffit pas ! Pour avoir une chance d'aboutir, notre action de « lobbying » doit aussi viser les Allemands, les Anglais, les Suédois, les Polonais et les autres. Qu'il s'agisse de faire franchir un saut qualitatif et peut-être institutionnel au processus de Barcelone – par exemple par l'émergence d'une Communauté des Etats méditerranéens – ou d'objectifs plus modestes mais néanmoins vitaux, comme la création d'une banque de développement pour la Méditerranée – que nous attendons depuis quinze ans, alors qu'il n'a fallu que six mois à l'UE pour créer la BERD, pour les pays de l'Est ! – nous n'arriverons pas à le faire sans fédérer autour de nos idées d'autres partenaires européens.
Ainsi, je pense que la France et le Maroc doivent prendre leur bâton de pèlerin et porter notre vision d'avenir en tandem aux autres partenaires européens.
Nous devons être un noyau dur, mais ouvert aux autres


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