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Moulay Driss Zerhoun, un haut symbole politique
Publié dans La Gazette du Maroc le 10 - 04 - 2006

Saïd Hajji écrit dans la presse arabe du Moyen-Orient, mi-mai 1934, que S.M. le Roi Mohammed V apporte son soutien aux nationalistes qui lui ont réservé un accueil triomphal à Fès. Les Français, troublés par les agitations patriotiques, confisquent les libertés publiques et prennent des mesures répressives à l'encontre des représentants du Mouvement National. Le Mouvement National marocain a connu durant les derniers mois une rapide évolution à laquelle les Français ne s'attendaient nullement. Il est maintenant certain que notre jeune roi, sur lequel les Marocains ont mis tous leurs espoirs, accorde une grande sollicitude à notre mouvement et lui souhaite de réussir. Lors d'un voyage du sultan Mohammed V à Fès, des contacts ont été établis entre les instances patriotiques et le palais royal pour coordonner les préparatifs des festivités prévues à cette occasion… Le troisième jour, il s'est rendu au mausolée d'Idriss 1er. Les autorités françaises ont voulu qu'il effectue seul cette visite et que le peuple ne soit pas autorisé à l'y accueillir. Mais les masses populaires ont envahi tous les accès menant au mausolée et ont ainsi déjoué les plans élaborés par l'occupant. Mieux encore, le Roi a traversé les artères bondées de monde, sans sa suite, et était accompagné des seuls représentants du Mouvement National. Le peuple redoublait d'acclamations et entonnait des chants patriotiques avec une fougue et une ardeur extraordinaires. Le Roi marchait doucement, répondant à l'accueil qui lui était fait par le sourire et le geste traditionnel du salut des mains. Il est ensuite entré au mausolée où repose Idriss 1er, toujours en compagnie des représentants du Mouvement National et, après la visite des lieux, il s'est recueilli devant le tombeau du fondateur de la dynastie Idrisside, la première à instaurer un Etat musulman au Maroc il y a 12 siècles, et il a prié Dieu de lui accorder sa miséricorde. Les Français n'ont guère apprécié l'accueil chaleureux que la population a réservé à son souverain. Ils ont tenu le même jour une réunion à la Résidence Générale de France à Rabat. Ont assisté à cette réunion, les principaux responsables de l'Administration coloniale. Puis un représentant de la Résidence s'est réuni avec S.M. le Roi. Toutes sortes de rumeurs ont circulé. Des protestations se sont élevées contre le comportement inqualifiable de l'autorité coloniale, considéré unanimement comme de très mauvais goût et contraire aux règles les plus élémentaires de la politesse et de la bienséance. Tout cela a alarmé l'autorité française et l'a mise dans une situation peu confortable. Une grève générale a paralysé tout le pays le 16 mai. Les populations du Maroc se sont rendues à la mi-journée à la mosquée où des discours ont été prononcés afin de venir à bout de la tyrannie des oppresseurs. Les mosquées ont été assiégées par l'armée, les manifestations interdites et les communications inter-villes rendues impossibles. Ce fut là un des premiers mouvements de protestation nationaliste contre le protectorat français. Et le mausolée de Idriss 1er fut un symbole fort de l'unité du peuple marocain contre l'occupant.
Plus tard, la déposition de Sidi Mohamed Ben Youssef mettra une
fois de plus en avant l'importance et le poids de cette histoire remontant à 12 siècles en arrière. Pour sauver les apparences, il
fallait faire passer l'éviction du roi Mohammed V (planifiée par la Résidence et décidée avec l'aval du gouvernement français) comme étant une déposition exigée par une majorité de Marocains hostiles aux prises de position de leur souverain. La réunion de Thami Glaoui et d'Abdelhaï Kettani (1953) marqua le début d'un processus
« irréversible ». La Résidence se cantonnait (théoriquement) dans un rôle d'arbitre. Les étapes de l'escalade programmée qui devait aboutir à l'éviction du Sultan se déroulèrent comme prévu : élaboration d'une pétition par des pachas, caïds… Ceux-ci dénonçaient l'incompatibilité de la politique du sultan avec l'Islam, cérémonie au sanctuaire de Moulay Idriss dans le Jbel Zerhoun, proclamation d'un nouvel imam malgré les protestations d'oulémas loyalistes…Dernier acte dans un palais assiégé par des blindés en l'absence du prince Moulay Hassan gardé à vue : la signification à Sidi Mohammed, qui refusait d'abdiquer, de sa déposition et de son exil.
Enfin de longues années plus tard, bien loin de cette triste période pour le Maroc, lorsque le roi Mohammed VI est intronisé en 1999, il consacre, à peine un mois plus tard, sa première visite officielle au mausolée de Moulay Idriss. Vue du Palais, il s'agit tout juste d'une tradition à préserver. Mais cette coutume est observée à la lettre s'agissant des Idrissides. D'ailleurs dans sa restructuration du champ religieux, le pouvoir a réservé un traitement à part à la nidarat (délégation des habous) de Moulay Idriss. Celle-ci est la seule à garder ses fonctions ancestrales, dans le nouvel organigramme du ministère de tutelle.


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