pour des partenaires abstentionnistes Si dans sa stratégie triennale 2002-2004, l'Office national marocain du tourisme (ONMT) a classé l'Espagne dans le premier groupe stratégique avec l'Italie et la France, les opérateurs marocains du secteur touristique semblent ne point accorder d'importance à ce réservoir de touristes, le plus proche des produits à commercialiser. Eclaircissement. Combien de fois n'a-t-on pas entendu et lu que l'ONMT mène en solo ses différentes campagnes et opérations promotionnelles sans y associer les opérateurs privés du secteur touristique. Or, si ces reproches étaient justifiés par le passé, ils ne sauraient aucunement correspondre à la réalité et ce, depuis l'arrivée du nouveau directeur général de l'ONMT Madame Fathia Bennis en l'occurrence. En effet, en l'espace de quelque 18 mois, des conventions de partenariat ont été établies avec les GRIT légalement constitués. Il s'agit des groupes régionaux d'intérêt touristique d'Agadir, de Marrakech, de Fès et dernièrement de celui de Tanger. A ces corporations reconnues, l'ONMT a accordé à chacune d'entre elles la somme de 200.000 dhs en guise de contribution à leurs trésoreries. Des conventions de partenariat qui prévoient des réunions périodiques de concertation et de suivi de l'exécution des plans d'action conjointement arrêtés. Ces réunions permettent, selon les signataires, d'analyser la conjoncture dans la région touristique concernée et de renforcer les voies et moyens pour une meilleure visibilité sur les marchés émetteurs de touristes. En plus des conventions bilatérales instaurées, l'ONMT a énergiquement milité pour que les différentes organisations professionnelles soient représentées au sein de la commission nationale de publicité ayant la charge de choisir entre les différentes stratégies de communication présentées par des agences spécialisées, d'apporter les améliorations nécessaires et d'assurer le suivi de leur exécution. Par ailleurs, il est à noter que l'ONMT a prévu, pour l'année en cours, une enveloppe budgétaire de six millions de dirhams destinée à la participation aux opérations programmées par les partenaires régionaux que sont les GRIT, au lieu de 450.000 dhs en 2001. C'est dire que l'ONMT a réellement érigé le partenariat en principe managérial incontournable qui nécessite, faut-il le préciser, une mise à niveau de l'ensemble des corporations professionnelles marocaines. Les enjeux sont énormes et les partenaires devraient être à leur hauteur pour que les efforts déployés par les pouvoirs publics, avec des deniers publics, soient rentabilisés. Aussi, devient-il incompréhensible de constater l'absence des partenaires de l'ONMT lors de la réunion de la commission nationale de la publicité tenue à Rabat le 25 mars 2002, en vue d'étudier les stratégies proposées et de sélectionner l'une des trois agences soumissionnaires, à savoir Tactics Europe, Equipotres et Nunez & Martin. Il s'agit donc de la campagne promotionnelle dans le marché espagnol en faveur de la destination Maroc. A l'exception de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH), aucune autre organisation professionnelle n'a, paraît-il, jugé utile de se faire représenter au sein de la commission convoquée. Le président de la Fédération des agences de voyage que nous avons rencontré affirme qu'il n'était pas au courant de ladite réunion et qu'il n'a jamais reçu de courrier y afférent. Pourtant, le marché espagnol constitue un important gisement de touristes dont les attentes peuvent aisément être satisfaites par les multiples produits offerts et disponibles dans le Royaume du Maroc. C'est que d'après les études communiquées lors de la réunion précitée, les touristes espagnols avancent comme motivation de leurs voyages la culture (70%) , les achats (64%), la plage (18%), les parcs thématiques (10%), les spectacles culturels (20%), les sports de plein air (7%) et le golf (1%). Et si on se réfère aux statistiques du développement du tourisme, on constatera que les régions prisées par les touristes ibériques sont par ordre d'importance : Marrakech, Tanger, Casablanca, Fès, Ouarzazate et Agadir. Nos opérateurs du secteur touristique ne devraient-ils pas s'impliquer davantage dans la promotion de leurs régions, sachant que le marché espagnol a accusé, durant l'année 2001, une baisse de ses flux touristiques vers le Maroc de plus de 25% ? Ou bien se contenteront-ils d'empocher des subventions et de dénigrer le payeur.
