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Le débat avec les islamistes
Publié dans Lakome le 23 - 08 - 2011

Je salue l'excellente initiative de la Coalition pour une Monarchie Parlementaire Maintenant qui a consisté à organiser ce 16 août un débat sur « Gauche, islamistes, libertés et démocratie ». J'espère que ce n'est qu'un début, et que la suite sera encore plus riche !
En fait, ce débat revêt une importance capitale, aussi bien pour la gauche et l'ensemble de démocrates marocains que pour l'avenir démocratique du pays, et ce à plus d'un titre.
*Primo, parce que de l'issue de ce débat, et de la lutte commune sur le terrain, dépendra-en grande partie- l'avenir politique de notre pays ;
*Secundo, du fait que la gauche et les islamistes marocains sont parmi les principaux acteurs politiques à s'opposer au régime politique, dans ma mouture actuelle. Et cela, même si les composantes de ces deux mouvements poursuivent des objectifs stratégiques, parfois, totalement opposés : de la république à l'Etat islamique, en passant par la monarchie parlementaire !
*Tertio, il est impératif que ce débat s'éloigne, autant que faire se peut, des discussions idéologiques, et qu'il soit centré essentiellement sur le politique : programme, luttes concrètes; sans que le débat idéologique et philosophique (le débat sur les fameux référentiels..) soit tabou pour autant.
*Quarto, la gauche et les démocrates ont des doutes sur les intentions/objectifs réels des islamistes -ou du moins de certains courants-, ainsi que sur leur adhésion aux principes démocratiques fondamentaux : à la démocratie, non pas en tant que simple technique et mécanismes, mais en tant que philosophie/ vision du monde (l'expérience de l'Iran est encore dans tous les esprits). Mais les islamistes nourrissent, eux aussi, des doutes quant aux véritables intentions/objectifs de la gauche et des démocrates !
En conséquence, il est primordial qu'un minimum de confiance puisse être établi entre ces deux partenaires et/ou alliés potentiels. Et la confiance ne se décrète pas. Elle se construit. D'abord, par et dans les luttes communes, dans la rue et ailleurs, par les discussions, la fréquentation et les interactions entres gauchistes/démocrates et islamistes.
Et à ce propos, la vigilance, la patience, la pédagogie, le calme, la clairvoyance, la vision à long terme et l'intérêt suprême du peuple marocain doivent présider aux comportements de tous les acteurs.
Par ailleurs, ce débat politique entre islamistes et gauche n'a jamais eu lieu, de manière paisible, avec l'objectif précis de parvenir à une plate-forme, alliance, coalition ou simple accord à minima. Par le passé, c'était beaucoup plus un dialogue de sourds, des prises de bec, et non pas une discussion avec une perspective claire et des buts précis…De fait, le prétendu débat était axé, le plus souvent, sur les référentiels, la vision du monde -de la gauche et des islamistes-. Aucune collaboration, et encore moins alliance, n'était envisagée. A peine se parlaient-ils (AMDH, PSU, et surtout les Isti'saliyin, visant l'éradication des islamistes de la société…sans oublier aussi le fameux brulot, ouvertement anti-démocratique de Abdeslam YASSINE "Hiwar maa al foudala adimocratiyine", entre autres).
A ce propos, il faut bien reconnaître que l'un des mérites du Mouvement du 20 février (20.F) a été non seulement de rendre le débat ente islamistes et gauche possible, grâce à leur convergence sur le terrain, mais aussi d'en faire une urgence, à portée de main. Débat pouvant même déboucher sur des réalisations concrètes, si chacun y met du sien. Or, ce genre de débat/convergence était inconcevable, ou presque, avant l'émergence du Mouvement du 20.F !
Il semble impératif, pour la gauche et les démocrates, d'œuvrer pour une clarification théorique -dans le sens noble du terme- de la vision de la société que nous voulons édifier, celle dans laquelle nous voudrions que nos enfants vivent et s'épanouissent.
Il faut convenir qu'avec la déconfiture idéologique et politique de la gauche radicale, à l'échelle mondiale, la disparition des modèles et des recettes toutes faites pour accéder au "paradis" sur terre, ce n'est pas chose facile. Mais, ce n'est trop demandé-en ces temps de crise rampante du système capitaliste et de grandes mutations à l'échelle planétaire- que d'œuvrer pour dépasser le simple rejet du statu quo (ce que nous ne voulons pas).
Les principes fondamentaux des droits humains, ou idéologie des droits de l'Homme, selon certains, demeurent essentiels, ce sont un préalable ; mais à eux seuls ils ne sauraient aucunement constituer le socle solide d'un projet de société, dans le sens d'un projet sociétal à la fois réaliste, réalisable et viable.
Donc, il est grand temps de se creuser, collectivement, les méninges- à la lumière de la réalité économique, politique, sociale et culturelle et des profonds changements que vit notre société. On devrait surtout être à l'écoute des véritables forces vives du pays, et oeuvrer pour l'implication de tous les nouveaux prolétaires, de ceux qui n'ont rien à perdre si non leurs chaînes, les femmes, les chômeurs, les exclus et tous les laisser pour compte, etc. En fait, tous ceux qui ont, réellement, intérêt à ce que le pays change.
C'est un travail intellectuel et pédagogique colossal, à la fois fastidieux et de longue haleine. Mais, il est incontournable pour pouvoir contribuer à la mise au point des moyens intellectuels et politiques indispensables à tout changement social.
Il s'agit de la contribution à l'émergence de la culture du changement, de la responsabilité, celle qui permet aux citoyens de prendre leur destin en main, ni plus ni moins. Autrement, nous continuerons à vivre au jour le jour, à naviguer à vue, à vivoter, en tant que force sociale et politique négligeable. Et plus grave encore, la gauche continuera à réagir au lieu d'agir et d'avoir un réel impact sur notre réalité !
D'ailleurs, ce travail est d'autant plus nécessaire et urgent, au regard de l'ignorance caractérisée, pour ne pas l'indigence, intellectuelle et politique de la gauche, de ses cadres et militants : nous en sommes, encore, à la répétition béate des slogans obsolètes, a satiété…Il n'y a qu'a voir la production intellectuelle de la gauche, au cours des dernière décennies pour s'en convaincre. Et dire que nous voulons changer notre société, pour ne pas dire le monde !
Cet impératif de clarification politique revêt de l'importance pour la gauche, elle-même, pour son avenir en tant qu'acteur politique afin qu'elle soit à même d'avoir un impact réel, sur l'évolution et l'avenir de notre pays. Autrement, elle risque de demeurer un acteur de seconde zone, à la traîne, embourbée dans les affres de la marginalisation, du sectarisme, et loin des préoccupations des larges masses de la population. Donc, sans aucune prise sur la réalité.
Le temps est venu, pour la gauche, de quitter sa tour d'ivoire, de se salir vraiment les mains et d'apprendre, quitte à commettre des erreurs -à condition de ne pas répéter les mêmes que celles du passé- pour avancer sur la voie du changement. Pour changer la société, la gauche se doit d'abord changer elle-même. C'est le prix à payer pour sortir des marges de l'histoire, et contribuer au façonnage de l'histoire à venir de notre Maroc.
Cet impératif est également primordiale pour le débat avec les islamistes, dans la mesure où en sachant exactement ce que nous voulons, en fixant notre objectif, et en définissant clairement les moyens pour y parvenir (la stratégie et la tactique, diraient certains), nous serons à même de déterminer ce qui s'impose au niveau de nos alliances.
Au Maroc il faut bien reconnaître que les islamistes constituent une composante importante, dont l'ampleur et l'impact sont évalués différemment, suivant les intérêts et la conjoncture, par les islamistes eux-mêmes autant que par les autres intervenants dans le champ politique, et en premier lieu l'Etat marocain. En effet, c'est un acteur politique d'envergure, une réalité sociopolitique, et un fait indéniable. Et ce serait de la myopie politique que de feindre les ignorer, et encore plus de vouloir ou de prétendre les éradiquer. Il y va de l'intérêt du pays et du peuple, dont ils constituent une partie. Il faut faire avec : ce n'est donc pas un choix politique, mais bel et bien une nécessité politique à l'étape actuelle de l'histoire de notre pays.
PS : Pour la suite de ce débat, il conviendrait, peut-être, d'en définir les "termes de référence", en quelque sorte, pour être plus didactique et pour en tirer le maximum de profit pour la société et pour la gauche, en fin de compte.
Au sens du débat actuel avec les islamistes :
-Qu'est-ce la gauche et/ou le mouvement démocratique marocain, à l'heure actuelle ? Peut-on considérer les partis aux ordres de l'Etat marocain, le Makhzen, comme partie intégrante de la gauche et/ou du mouvement démocratique ? Il va sans dire que le bloc historique- qui se doit d'être le plus large possible, et être édifié sur la base d'un programme minimum clair et précis- pour le changement ne devrait pas comprendre les partis dont le projet politique consiste à mettre en œuvre les Hautes directives de Sa Majesté et le Programme de Sa Majesté ! Le même problème se pose à propos de la mouvance de la gauche qui appelle, toujours, à la violence -révolutionnaire- pour le changement de la société, ou plutôt du régime politique !
-Qu'est-ce que les islamistes et/ ou le mouvement/les mouvements islamistes marocains, à l'heure actuelle ? Les mêmes problématiques que celles qui se posent au sujet de la gauche, sont de mise ici. Par exemple, à propos du PJD, des Djihadistes…
-Quel est l'objectif final de ce débat ? S'agit-il d'un simple débat -entre élites bien pensante, ou de salon diraient les mauvaises langues- : un débat de plus ; ou bien s'agit d'un débat pour parvenir à un objectif précis et clairement défini ?
Il va sans dire que c'est le deuxième type de débat qui semble intéresser la gauche. Pour le succès de ce débat, cette dernière est tenue de définir son objectif. En somme, que veut-elle faire avec nos islamistes : Une alliance stratégique, à long terme ? Une alliance tactique, à court terme ? S'agit-il de mettre en place une plate-forme de lutte commune ? Un programme commun ? Un accord à minima. Bref, il faudrait que nous sachions ce que nous voulons de ce débat pour pouvoir avancer sur la voie du changement, ni plus ni moins !


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