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Le syndrome grec
Publié dans La Vie éco le 17 - 05 - 2010

La capacité de sortie de crise dépend surtout de la qualité de la politique économique que l'Union Européenne est capable de mettre en oeuvre.les européens sont donc contraints de trouver les moyens d'une solidarité politique qui leur fait encore défaut.
La crise grecque est une des plus graves que l'Europe ait dû traverser depuis la création de l'Union Economique et Monétaire. Indéniablement un coup a été porté à la zone euro. La crise révèle des dissensions profondes : une zone à plusieurs vitesses, des écarts profonds entre les Etats qui respectent le pacte de stabilité et ceux qui s'en éloignent, les risques de contagion et de réactions en chaîne dans une conjoncture de crise profonde. La décision des ministres des finances de la zone euro de renflouer le pays hellène à hauteur de 110 milliards d'euros pendant trois ans souligne l'importance de la solidarité de l'Europe économique autant qu'elle en révèle les limites. Tout n'est pas rentré dans l'ordre. La résistance de l'union monétaire est mise en question du moment où les comptes publics de certains pays (Grèce, Portugal, Espagne) risquent d'être hors de contrôle. La crise des déficits budgétaires ébranle les marchés financiers et la spéculation s'y rajoute. Derrière la solidarité économique ponctuelle, c'est le défaut de la coordination des politiques économiques qui est en cause. En général, l'Union Economique et Monétaire prévoit deux modes de coordination des politiques économiques des Etats. Il y a la procédure des «grandes orientations de politique économique» (les Gope, dans le jargon européen). Elle incite les gouvernements à définir leur politique économique nationale, puis à regarder quelles pourraient en être les implications sur leurs voisins européens et de changer leurs choix s'il s'avère qu'ils comportent des conséquences négatives pour les autres. Concrètement, les Gope se bornent à proposer des recommandations. Le pacte de stabilité et de croissance est l'autre instrument de coordination. Il oblige chaque pays de la zone euro à ne pas laisser filer son déficit budgétaire au-delà de 3% du PIB. Pour ne pas conduire la BCE, qui y voit une source possible d'inflation, à élever son taux d'intérêt, au détriment de l'ensemble de la zone. Contrairement aux Gope, les règles sont précises, contraignantes, et les infractions sont passibles de sanctions. Pourtant, c'est un mode de coordination des politiques bien insuffisant. Il ne dit rien, en particulier, sur la façon dont les pays peuvent répondre ensemble à une crise, comme le ralentissement qui les touche aujourd'hui. De ce fait, les gouvernements ont répondu chacun de leur côté.
A l'automne 2008, les gouvernements européens ne voulurent pas que l'UE lance un plan anti-crise unique, financé par des ressources propres, avec des liens et des objectifs communs qui aurait coûté beaucoup moins cher que la somme des plans nationaux et aurait eu des retombées générales sur l'économie européenne tout entière. Résultat : pour endiguer la récession économique, chaque pays a laissé courir la dépense publique bien au-delà de la fameuse contrainte du déficit de 3% du PIB. Pour la Grèce, l'Espagne et le Portugal, le PIB, en 2009, a respectivement atteint 12,6, 10 et 6,6%. Et l'Italie prend le même chemin avec la circonstance aggravante d'avoir en 2009 un rapport entre la dette publique et le PIB de 115%, le plus important des pays de l'UE. La crise est donc passée de la finance à «l'économie réelle» (récession), au chômage et maintenant à la dette publique. De toutes les régions du monde, c'est justement l'Europe qui est dans la situation la pire. En 2010, la croissance atteindra à peine les 0,9% du PIB dans la zone euro, tandis qu'en Chine elle approchera les 10 %, en Inde les 7%, au Brésil les 4,8% et aux Etats-Unis les 4,4%.
La capacité de sortie de crise dépend surtout de la qualité de la politique économique que l'Union Européenne est capable de mettre en œuvre. A cet égard, l'Europe a encore du chemin à faire du côté de la politique monétaire, de la politique de change, de la politique budgétaire et de la coordination de l'ensemble, ce que les économistes appellent le policy-mix. Comment faire pour améliorer la coordination des politiques économiques ? Une voie est explorée aujourd'hui. Elle consiste à renforcer l'existant, en donnant plus de place aux institutions européennes pour harmoniser les procédures de décision des politiques budgétaires et exercer une «pression morale» sur les gouvernements, afin qu'ils poursuivent des objectifs compatibles avec une politique économique européenne considérée dans son ensemble. Cette voie reste insuffisante. Les problèmes liés à la construction de l'Europe économique se posent aussi dans d'autres domaines, plutôt d'ordre politique. Peut-on concevoir l'avenir de l'Europe comme une multiplication de gouvernements, sans pôle de cohérence ? Le risque de désordre institutionnel est évident, contribuant à brouiller les responsabilités. Avec pour résultat quelques pays qui s'affirmeraient comme les garants de l'Europe, ou bien des ministres des finances qui imposeraient un gouvernement à dominante financière. L'avenir de la politique économique européenne et la capacité des gouvernements à la mettre au service de la croissance et de l'emploi dépendent désormais de leur volonté d'assumer jusqu'au bout leur choix de se doter d'une monnaie commune. Ils sont donc contraints de trouver les moyens d'une solidarité politique qui leur fait encore défaut.


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