UE : Dimiter Tzantchev prend ses fonctions à Rabat    Après la TICAD9, le Polisario se prépare à participer au 7e sommet UA-UE    Le Maroc condamne fermement l'attaque israélienne contre le Qatar    Sahara : La Centrafrique porte la voix de 40 États en appui au Maroc    La douane traque les huiles moteur contrefaites provenant d'Espagne    Polémique autour des plaques internationales : le ministère de Kayouh clarifie    L'UM6P installe un Global Hub à New York    Tourisme : Eté record au Maroc avec plus de 13,5 millions de touristes à fin août    Maroc : Le PJD et Al Adl wal Ihsane condamnent la frappe israélienne sur le Qatar    France : Le premier ministre François Bayrou présente la démission de son gouvernement    Elim Mondial 2026 : Le Niger surprend la Tanzanie (1-0)    Yassine Bounou décroche le prix du meilleur arrêt en Saudi Pro League    WeCasablanca International Challenge 2025 : la métropole en mode sport urbain    Fès-Meknès : Amine Tahraoui s'enquiert de l'avancement de projets sanitaires    Khalid Mouna : "Le manque d'adhésion des cultivateurs est un indicateur clé"    Plus de 1200 artistes boycottent les productions israéliennes impliquées dans le génocide en Palestine    La Fondation Dr Leila Mezian inaugure l'« Espace Amazigh » au cœur de l'Alhambra de Grenade    Enfin, une Ecole Numérique voit le jour à Samara    Retraite de haut niveau sur l'avenir des relations euro-méditerranéennes »    De Lorient à Lusaka : Igamane enchaîne les coups d'éclat    Omar El Hilali, débuts discrets mais inoubliables avec les Lions de l'Atlas    Côme et Fàbregas relancent la piste Hakim Ziyech    Salon du Cheval: El Bouari s'enquiert des préparatifs de la 16e édition    La police de l'environnement et les droits de l'Homme au menu du prochain Conseil de gouvernement    Le Maroc condamne vivement l'agression israélienne odieuse et la violation de la souveraineté de l'Etat frère du Qatar    Météo : Averses orageuses avec chutes de grêle et rafales de vent prévues ce mardi    Enseignement : Saad Berrada inaugure des établissements scolaires à Errachidia    Partenariat: L'Institut Amadeus signe un MoU avec l'Emirates Center for Strategic Studies and Research    Nasser Bourita s'entretient avec Sergueï Lavrov en pleine préparation de la 8ème Commission Mixte    Musique : décès du maître gnaoua Mustapha Baqbou    Un marroquí muere en un accidente de coche en el norte de Italia    Prince Hicham Alaoui calls to «break with Netanyahu» but not with the Israeli people    Le prince Hicham Alaoui appelle à «rompre avec Netanyahu» mais pas avec «le peuple israélien»    Maroc : Les anti-normalisation appellent à boycotter le Forum mondial des femmes pour la paix    Países Bajos: Un testigo clave en el juicio de Ridouan Taghi será liberado próximamente    Sahara : Quand Staffan de Mistura met le Polisario et l'Algérie dans le même panier    Prépa CDM féminine de futsal : Italie - Maroc ce mardi    Le secteur manufacturier chinois..moteur de plus de 30 % de la croissance mondiale entre 2021 et 2025    Un élève rend hommage à son professeur après 22 ans : une Omra en guise de gratitude    Leïla Benali engage à Nouakchott une concertation approfondie avec Mohamed Ould Khaled sur l'interconnexion électrique et les chantiers communs des énergies renouvelables    Entretien téléphonique entre Nasser Bourita et son homologue sénégalais    Classement MiM 2025 : Rabat Business School parmi les meilleures mondiales    Les températures attendues ce mardi 9 septembre 2025    Le Maroc figure sur la liste européenne des pays d'origine sûrs tandis que l'UE+ voit chuter ses demandes d'asile de 23 % au premier semestre 2025, un chiffre historique    Le Maâlem Mustapha Baqbou n'est plus    L'Alhambra de Grenade accueille un nouvel espace amazigh en l'honneur de la Dr Leila Mezian    Moroccan Gnaoua master Maalem Mustapha Bakbou passes away at 72    Erick Baert, l'homme aux 100 voix, de retour au Maroc avec son spectacle "Illusions vocales"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le juge qui dit oui et le juge qui dit non
Publié dans La Vie éco le 13 - 09 - 2011

Saisi de la demande, le vice-président du tribunal de commerce de Casablanca ne mettra que quarante huit heures pour rejeter la saisie conservatoire, au motif que les documents présentés ne la justifiaient pas.une requête identique à la première, étayée par les mêmes documents, est donc introduite quelque dix jours après la première… Et là surprise : en 24 heures, la demande franchit allègrement toutes les étapes administratives (de la caisse du tribunal au greffe, en passant par l'enregistrement statistique), pour atterrir entre les mains d'un juge qui, d'un trait de plume, accorde la saisie conservatoire.
Les tribunaux jouent un rôle essentiel au sein de la Cité. Ils concourent par leurs arrêts, décisions et jugements à apaiser les tensions issues des conflits les plus divers. Leur aptitude à appliquer les lois et à interpréter les différents cas fait des magistrats une catégorie particulière de citoyens. Ils disposent d'un pouvoir discrétionnaire encadré par des textes et statuent en se fondant sur leur intime conviction. Ce qui peut donner lieu à des situations pour le moins cocasses, s'il ne s'agissait de plusieurs millions de dirhams ! Deux entreprises ont donc conclu un contrat portant sur des prestations diverses. Les contacts sont bons et une collaboration dont les deux parties se félicitent s'engage. Mais avec le temps, les changements de personnels au sein de l'un des cocontractants et l'apparition de premières difficultés, les relations deviennent plus difficiles, et les tensions apparaissent, rapidement matérialisées par un refus de règlement des factures.
Des négociations s'engagent, des courriers sont échangés, mais apparemment sans grand succès, le fossé entre les deux parties ne faisant que s'élargir.
Finalement et de guerre lasse l'une des parties engage une procédure judiciaire, réclamant le paiement intégral de l'ensemble des factures en souffrance… et il s'agit d'une coquette somme ! Comme d'habitude en pareil cas, des procédures annexes sont également entamées, notamment des mesures préventives comme la saisie conservatoire.
En général, ces procédures ne présentent aucune difficulté, tant la situation est claire : d'un côté un créancier doté de factures et autres documents irréfutables, de l'autre un débiteur qui entend également faire valoir ses droits. En attendant de savoir ce que décidera la justice, on empêche ce dernier de se déclarer insolvable par des manœuvres dilatoires ! Et de fait, la règle veut que le magistrat statue sur cette demande, en référé, et sans avoir à convoquer les parties.
Mais là, surprise. Saisi de la demande, le vice-président du tribunal de commerce de Casablanca ne mettra que quarante huit heures pour rejeter la saisie conservatoire, au motif que les documents présentés ne la justifiaient pas. La requête avait pourtant été formulée selon les règles de l'art, conformément aux dispositions législatives en vigueur et dans le respect de la jurisprudence courante en la matière. De plus, y étaient jointes les pièces justificatives, dument datées, vérifiées et comportant toutes les indications concernant le litige en cours. Le législateur stipule en outre, dans un recueil destiné aux magistrats, «l'Ordonnance en droit marocain», qu'il «suffit pour que la saisie soit accordée, que la dette soit supposée existante et en danger» (sic). Nonobstant tous ces éléments, la demande est donc refusée. Si le demandeur est interloqué, que dire de son avocat ? Et de fait, la plupart des juristes interrogés…. s'interrogent sur la motivation de cet arrêt. Méconnaissance de la loi ? Incompétence ? Erreur ? Mauvaise lecture du dossier, voire lecture incomplète ou insuffisante ? Deux solutions sont alors envisagées : soit relever appel de l'ordonnance pour se retrouver devant d'autres magistrats, forcément plus aguerris, qui remettront les pendules à l'heure, soit refaire une seconde tentative devant le même tribunal qui vient de rejeter la demande. La première solution est intéressante, mais nous sommes en juillet, à la veille des vacances judiciaires et du mois de Ramadan, et la Cour d'appel ne statuera sur ce cas, au mieux, qu'en septembre ou octobre.
Va donc pour la seconde solution : une requête identique à la première (à la virgule près, sauf la date), étayée par les mêmes documents (seule la couleur du trombone a changé), est donc introduite quelque dix jours après la première…
Et là surprise : en 24 heures, la demande franchit allègrement toutes les étapes administratives (de la caisse du tribunal au greffe, en passant par l'enregistrement statistique), pour atterrir entre les mains d'un juge qui, d'un trait de plume, accorde la saisie conservatoire au motif que : «Attendu que les pièces justificatives présentées apparaissent sérieuses et convaincantes, que la dette semble avérée (sous réserve des jugements à venir), il convient de répondre favorablement à la demande, et donc d'autoriser la saisie conservatoire, selon les modalités définies par la loi…».
Alors, des deux juges, qui a raison, qui a tort ? Moralité : ne jamais perdre espoir devant un tribunal marocain : tout peut arriver !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.